Très lucide, presque sévère, Sami Trabelsi insiste sur ce qui n'a pas marché, mais loue tout de même la prestation des nouveaux. Il a fallu lui courir après pour pouvoir recueillir quelques bribes de réponses tellement il était sollicité de toutes parts. Sami Trabelsi, l'entraîneur des "Aigles de Carthage", nous a paru fort ému après cette première victoire post-révolutionnaire avec l'équipe nationale A.Il y avait de quoi, car il s'agit d'un résultat qui relance les "Aigles de Carthage" dans la course à la qualification à la phase finale de la CAN Gabon 2012, surtout après le semi-échec du Malawi, notre concurrent direct, face au Togo. Comme à l'accoutumée, il était loin d'être prolixe dans ses propos d'après-match. Au-delà du résultat, assez éloquent du reste, que retenez-vous de ce match face au Tchad? Un résultat positif face à des adversaires pareils ne devrait pas nous amener à pavoiser et à afficher un optimisme béat. Le rapport de forces était nettement à notre avantage. Nous menons déjà 2-0 et nous nous retrouvons en supériorité numérique. La voie était déblayée pour gérer la suite à notre guise sans le moindre accroc.Pourtant, Khaled Korbi et Oussama Darragi se sont permis de récolter deux cartons jaunes stupides qui les suspendront pour le prochain match face au Malawi.C'est inadmissible pour des joueurs de haut niveau. Encore une fois, le mental ne suit pas la performance. On a beau dire, on a beau faire, on tombe facilement dans le piège. Y a-t-il d'autres imperfections à souligner ? Malgré l'ampleur du score, on ne peut pas prétendre que tout baigne dans l'huile. Il y a lieu de relever quelques déchets techniques, notamment au niveau de la relance. Par intermittence, les lignes s'écartaient les unes des autres et nous étions retombés dans le travers du jeu long improductif. Ensuite, on ne doit pas perdre de vue les nombreuses occasions ratées. On aurait pu aspirer à un meilleur score. Mais faute de concentration à l'approche des buts adverses, des buts tout faits ont été ratés. Mentalement, le joueur tunisien est coupable de suffisance dès qu'il mène largement au score. On ne joue plus pour le groupe mais soit pour charmer le public, soit pour chercher une solution individuelle. Or, lorsqu'un adversaire mérite d'être cartonné, il faut y aller et ne pas se contenter de quelques gestes fantaisistes et spectaculaires. Pourtant, le tableau n'est pas si sombre que ne le laissent croire ces propos... Pour progresser, il ne faut pas se contenter de conclusions élogieuses et dire que tout le monde est beau et gentil. Il faut battre le fer tant qu'il est chaud. Il faut quand même relever quelques satisfactions. Les joueurs se sont dépensés sans calcul. Il y avait beaucoup d'envie et de détermination. Ensuite, certains nouveaux joueurs à l'instar de Sameh Derbali, de Khélil Chemmam et de Iheb Msakni ont été à la hauteur. C'est encourageant et cela nous incite à donner la chance à d'autres jeunes ambitieux. Comment envisagez-vous la suite du parcours ? A chaque jour suffit sa peine. Mais le principal tracas est de savoir comment se préparer aux prochaines échéances. La compétition locale traîne en longueur. Nous aurons deux équipes engagées dans les épreuves continentales. Le mois de Ramadan pointe à l'horizon. La planification du prochain calendrier n'est même pas évoquée. C'est en fonction de toutes ces contraintes qu'il faut établir notre programme de préparation. Pour le moment tout est flou.