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Citoyenneté : saga et prédateurs (1ère partie)
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 06 - 2011


Par Hedi CAMMOUN
Comme la notion de démocratie, celle de citoyenneté a revêtu diverses significations depuis l'Antiquité. A cette époque, le mot "citoyen" distinguait l'homme libre de l'esclave sans droits. Dans l'Etat chrétien français, le citoyen ne pouvait être que catholique. Les révolutionnaires de 1789 ont élargi le cadre de la citoyenneté, le mot prenant dès lors le sens radical de" destruction des ordres et des privilèges qui entravent l'émancipation de l'individu ". Mais c'est la IIIème République, en France, un siècle plus tard, qui a mis en place la citoyenneté et l'a traduite dans les faits, répondant ainsi à deux besoins vitaux étroitement liés. D'une part, évincer des affaires publiques une Eglise indissociable de la monarchie, qui dominait les esprits et faisait cause commune avec les forces conservatrices opposées à l'évolution de la société ; d'autre part soustraire l'individu à son emprise grâce à un enseignement civique et moral laïc destiné à promouvoir, pour les besoins d'une économie qui s'industrialise, un homme nouveau qui n'est plus sujet mais citoyen, acteur de sa propre histoire dans le cadre d'un Etat-nation où il exerce ses droits et son libre-arbitre, et s'acquitte de ses obligations. Néanmoins son allégeance à la nouvelle collectivité nationale ne remet pas en cause sa foi et ses croyances, elle disjoint simplement deux appartenances : la citoyenne et la religieuse.
On le voit, la notion de citoyenneté s'est acclimatée à différentes époques historiques. Mais son essence est demeurée inchangée. Il s'agit d'un statut identifiant l'individu à une communauté par l'égalité des droits et des obligations qu'il implique. C'est la sécularisation par la République qui se réclame des Lumières et de la Révolution française qui lui a donné, sa forme la plus élaborée et sa signification la plus universaliste. Il reste qu'à tout moment, pour les mêmes raisons historiques qui l'ont façonnée, la notion de citoyenneté peut être récupérée par des courants ou des idéologies réductionnistes. De plus, même dans sa forme la plus achevée, on aurait tort de croire qu'elle reste de nos jours intrinsèquement inaltérée et toujours porteuse de la symbolique émancipatrice républicaine.
La citoyenneté est synonyme de droits individuels inaliénables
En effet, nombre de ses repères et valeurs se sont estompés du fait des changements intervenus durant le siècle dernier dans la philosophie, les structures et les fonctions de l'Etat-nation, qui a abdiqué certaines de ses prérogatives au profit de décideurs supranationaux, abolissant les frontières et distendant ainsi le lien social. La réalité de l'unité nationale citoyenne cède petit à petit la place à "l'utopie mondialiste libérale". Les démocraties occidentales connaissent une société à deux vitesses où la solidarité devient " contraignante et coûteuse " pour le capital, et la précarité le lot des citoyens. Dans les couches sociales fragilisées, ces derniers, toutes générations confondues, résistent désespérément par les moyens traditionnels de lutte. C'est surtout la jeunesse qui innove en la matière, entrant en dissidence solidaire à l'échelle planétaire à la faveur du formidable développement des technologies de la communication, notamment des réseaux sociaux. Elle use sans frein de son droit à la critique et de son libre- arbitre pour contester, dénoncer, dévoiler, harceler sans répit jusqu'à ébranler la carcan étatique, rejetant toute forme de monopole, voire toute autorité, délégitimant ainsi un Etat-nation démissionnaire, et mettant à mal l'allégeance à la communauté dans laquelle elle ne se reconnaît plus.
Au niveau du concept comme dans les faits, la citoyenneté est ainsi délestée de son pouvoir intégrateur. Elle peut ne plus désigner, à la limite, que l'appartenance à une aire géographique, à une nationalité, obligeant au repli sur la communauté primitive, un individu qui n'attend plus son salut de la collectivité nationale. Il reste que malgré la perte de sens qui affecte sa dimension solidaire, la citoyenneté demeure synonyme de droits individuels inaliénables se plaçant au dessus de toute considération confessionnelle ou institutionnelle. Elle n'est pas un programme de parti mais un point d'ancrage et un repère essentiels pour tous ceux qui se battent pour une Tunisie tolérante et respectueuse de ses citoyens. Elle est le meilleur cri de ralliement dans l'arène politique où seules les forces passéistes avancent en rang unifié vers l'élection de la nouvelle Constituante. Elle annonce la couleur de ce que devra garantir une Constituante démocratique, au-delà de la forme institutionnelle que revêtira le futur Etat tunisien, à savoir la sécularisation du pouvoir politique, le respect des acquis laïques et l'égalité des sexes, autant d'avancées de la société tunisienne que 50 ans de régime de parti unique n'ont pas remises en cause. Faut-il qu'elles le soient par une révolution démocratique ?
Initiative Citoyenne (I.C) — ainsi que d'autres forums--mène la bataille de la citoyenneté au lieu et place des partis préoccupés surtout par leur implantation en vue des élections, et tactiquement portés à ménager les susceptibilités de l'électorat. L'enjeu est de taille car il touche à l'essence même de la démocratie, qui ne saurait se résumer à une arithmétique électorale. A cet égard, la détermination et la vigilance s'imposent d'autant plus que I.C. ne se heurte pas seulement à l'islamisme, son adversaire notoire, mais aussi aux " modernistes " et souffre de l'ambiguïté qu'entretiennent certains de ses partisans.
H.C.
*(Intellectuel tunisien)


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