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Propos sur la transition Bourguiba-Ben Ali (Suite et fin)
Opinions


Par Amor CHADLI*
Depuis l'entrée de Ben Ali dans le cercle du pouvoir en 1984, et de ses amis, la désinformation a enraciné des idées erronées et injustes. Je me propose, dans ce qui suit, d'apporter quelques éclaircissements sur trois points, parmi les plus récurrents :
Le procès des intégristes
Le premier point que je voudrais évoquer est la mascarade du procès des intégristes qui s'est déroulé du 27 août au 27 septembre 1987. Rappelons que les deux condamnés à mort (Mahrez Boudegga et Boulbaba Dkhil) n'étaient pas ceux qui avaient posé les bombes dans les hôtels de Sousse et de Monastir le 2 août 1987, que le poseur de bombe (Fethi Maâtoug) avait fui en Italie avec la complicité d'un policier et que le commanditaire des attentats (Abdelmajid El Mili) était en fuite. Signalons également que deux intégristes membres du conseil consultatif du MTI (Mohamed Trabelsi et Salah Boughanmi) ont été condamnés par contumace le 27 septembre alors que, selon Le Monde du 22 septembre, ils avaient été arrêtés le 19 septembre et se trouvaient donc, lors du procès, en détention à Tunis.
La «valse des dirigeants»
La mise en exergue de cette «valse» (remaniements ministériels répétés) visait à laisser croire que Bourguiba avait perdu sa lucidité. Voici les faits :
Le 9 septembre 1987, Rachid Sfar informa le président de son souhait de procéder à un remaniement ministériel partiel. Le lendemain, sans plus de précision, il présenta à sa signature un décret de nomination de Abdelwahab Abdallah à la tête du ministère de l'Information et de deux secrétaires d'Etat, Nouri Zorgati et Mohamed Ghannouchi, respectivement aux Finances et au Plan. Se basant sur la tradition en vigueur depuis 1969, à savoir la communication de la liste des membres du gouvernement à la presse par le Premier ministre et non par la présidence de la république, Rachid Sfar annonçait le remaniement à sa sortie de l'audience auprès du Président. Le soir même, aux informations de 20 heures, la télévision annonça ces nominations, et présenta les portraits de ces personnes. Le lendemain, au cours de l'audience avec le Premier ministre, Bourguiba lui signifia qu'il ne connaissait pas les jeunes cadres et lui demanda de lui remettre à l'avenir, une fiche mentionnant le CV de chaque candidat proposé et de lui laisser une semaine de réflexion avant toute annonce officielle.
Le Président qui reprochait à Abdelaziz Ben Dhia, outre les troubles de l'Université, son absence de Tunisie lors des attentats du 2 août, avait suggéré au Premier ministre de l'éloigner de la direction du Parti. Comme il revenait sur la question, Rachid Sfar se décida le 29 septembre à y faire suite. À l'audience du matin, il lui présenta une série de décrets de permutations : Abdelmlek Laârif, directeur de la télévision nationale, était nommé directeur du PSD. Il était remplacé par Slaheddine Maâoui, directeur du journal La Presse, qui lui-même était remplacé par Kamel Chérif. Abdelaziz Ben Dhia que le président voulait exclure du Parti, se retrouvait membre du gouvernement en tant que ministre des Affaires culturelles, à la place de Zakaria Ben Mustapha à qui le président n'avait rien à reprocher. En toute confiance, le Président apposa sa signature sur l'ensemble des documents contenus dans le parapheur. Le soir même à 20 heures, la télévision annonça ces permutations. A la vue du portrait de Abdelmlek Laârif, le Président s'écria : «Mais que vient faire cet homme ? On se permet maintenant de désigner un fonctionnaire de la télévision à la tête du Parti !».
Cette fois la coupe était pleine. Non seulement Rachid Sfar ne s'était pas conformé aux instructions du Président rappelées 20 jours auparavant, à savoir de lui remettre les CV demandés mais Abdelaziz Ben Dhia réapparaissait au gouvernement et le nouveau directeur du PSD que le Président connaissait pour l'avoir vu au Palais avec les photographes de la RTT, n'était même pas membre du Comité central. Le Président décida l'annulation pure et simple de l'ensemble des propositions signées la veille.
Deux jours plus tard, Rachid Sfar était remplacé par l'homme qui, aux yeux du Président, était fidèle, loyal, capable de maintenir l'ordre et de déjouer les complots, son ministre de l'Intérieur, Zine Ben Ali. Précisons qu'à cette date, il n'avait jamais été question de la nomination de Mohamed Sayah au poste de Premier ministre, ni d'une démission présentée par Rachid Sfar.
Zine Ben Ali, devenu Premier ministre, fit part au Président, le 26 octobre 1987, de son intention d'accorder des responsabilités gouvernementales à de jeunes cadres. Le lendemain, il lui présenta un parapheur contenant l'ensemble du courrier avec les décrets de nomination de huit membres du gouvernement: cinq ministres (Nouri Zorgati aux Finances, Slaheddine Ben Mbarek à l'Economie, Mohamed Ghannouchi au Plan, Foued Mbazaâ à la Jeunesse et aux Sports, Ismaïl Khelil gouverneur de la Banque centrale) et trois secrétaires d'Etat (Mondher Zenaïdi au Commerce et à l'Industrie, Salah Jebali à l'Energie et aux Mines et Abdallah Kallel à l'Intérieur). Une fois de plus, en toute confiance, le Président apposa sa signature sur l'ensemble du courrier tout en écoutant l'exposé de son premier ministre sur la marche générale du gouvernement. Le soir même, la télévision annonça les nouvelles nominations en présentant les portraits des responsables. Le Président, surpris et irrité d'avoir été incomplètement informé à leur sujet, me fit remarquer qu'il n'avait reçu aucun CV. Le lendemain, sur un ton paternel, il demanda à Zine Ben Ali de veiller à l'avenir à lui remettre les CV qu'il avait toujours exigés avant l'annonce officielle des membres du gouvernement. J'intervenais pour dire au Président que j'allais demander ces CV aux intéressés et que je les lui remettrai avant la fin de la matinée. L'incident était clos et la discussion s'orienta vers d'autres sujets.
En ville et dans les journaux locaux et étrangers, la désinformation faisait feu de tout bois pour diffuser l'image d'un Président sénile, versatile, allergique à l'islamisme et revenant fréquemment sur ses décisions.
«Zine Ben Ali porte la responsabilité du démantèlement des réseaux du MTI, des arrestations par milliers, mais aussi de tortures dénoncées largement par les accusés au cours du procès de Tunis» note le journal Libération du 9 novembre.
Ayant mis de son côté le premier ministre Rachid Sfar, le directeur du parti, le ministre de l'information, d'autres membres du gouvernement ainsi que la nièce du Président Saïda Sassi, Zine Ben Ali, ministre de l'Intérieur usa et abusa de tromperies, de manipulations de l'information pour déformer les faits. Il provoquait les intégristes en les arrêtant en masse, voulant laisser croire que Bourguiba cherchait à les liquider. Il poursuivait les étudiants, les appelait sous les drapeaux et les cueillait dans leur lit pendant la nuit, les utilisant également comme cartes dans son jeu pour fragiliser le régime, maintenir l'insécurité et s'imposer aux yeux du Président comme l'homme indispensable.
Les raisons qui ont amené Bourguiba à choisir Zine Ben Ali comme Premier ministre
La réponse à cette question cruciale qui occupe les esprits est apportée par trois événements peu connus du public et qui ont certainement joué un rôle majeur dans cette promotion :
Le premier est que Bourguiba, se référant aux déclarations des médias, considérait que Zine Ben Ali avait été élu en 4e position parmi les membres du Comité central du PSD au congrès de mai 1986, alors qu'en fait, il n'y avait pas eu d'élection des membres du Comité central mais présentation, aux 1.200 congressistes, d'une liste préétablie qui a été adoptée par acclamation. Mohamed Mzali qui présidait le Congrès n'avait pas réagi à cette procédure.
Le deuxième est l'hommage solennel et inédit dans les traditions, rendu à l'Assemblée nationale, à Zine Ben Ali, le 4 avril 1987, par l'ensemble des députés de la nation, avec à leur tête leur président Mahmoud Messaâdi. Une telle manifestation aurait-elle pu se réaliser sans l'accord du Premier ministre Rachid Sfar ?
Enfin, à ceux qui se demandent comment le président a nommé un militaire, alors qu'il avait toujours estimé que les militaires doivent rester dans leurs casernes, je répondrais que Bourguiba n'a connu Zine Ben Ali qu'à partir de décembre 1977, date à laquelle Abdallah Farhat l'a rappelé de son poste d'attaché militaire à Rabat et lui a fait quitter la carrière militaire pour le charger de la direction de la Sûreté nationale. À l'époque Abdallah Farhat cumulait, dans le gouvernement Nouira, l'intérim du ministère de l'Intérieur avec son poste de ministre de la Défense nationale. Il est à préciser qu'aucun rapport émanant des hauts responsables dénonçant les manœuvres de Zine Ben Ali n'est parvenu à la présidence de la République.
Sans vouloir mettre Bourguiba au goût du jour, il est bon de ne pas oublier certains faits qui font honneur à notre histoire. La pensée bourguibienne a ouvert la voie à la décolonisation de l'Afrique, tout comme la révolte du 14 janvier a ouvert la voie au Printemps arabe.
«L'essentiel, disait Bourguiba, c'est de laisser derrière soi quelque chose qui puisse durer plus longtemps que la vie qui est éphémère. J'espère que j'ai laissé un peuple uni et une République qui durera beaucoup plus que moi-même».


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