Le bras de fer perdure et fait de plus en plus de mécontents parmi les passagers de la compagnie Si les appareils de Tunisair continuent de voler, il n'en demeure pas moins vrai qu'ils ont perdu de leur aura… Et pour cause. Cela fait aujourd'hui deux bons mois que la compagnie a perdu l'une de ses forces de frappe, à savoir le service catering dont la grève perdure, au grand dam de la clientèle. Tout simplement parce que des riches plateaux qu'on servait à bord on se contente désormais de «miettes». Sur certains vols, si ce n'est pas un… sandwich, on nous offre un maigre menu à avaler en deux minutes! Le constat est encore plus amer quand on sait que le ramassage des plateaux vides et autres déchets s'effectue au moyen de gros sachets en plastique. Un procédé archaïque qui, par-dessus le marché, paralyse le mouvement des passagers sur les allées de l'avion. On n'y peut rien… Sur le vol de Tunisair qui nous ramenait l'autre jour de Jeddah et surpris que nous étions par la précarité de ce service, nous n'avons pas pu résister à la curiosité d'en savoir plus. Réponse laconique d'un steward : «On n'y peut rien, monsieur. Allez le demander à nos collègues du catering qui font encore de la résistance». Mais, au fait, jusqu'à quand durera la grève? Nul ne peut en prévoir l'issue. En tout cas, pas à la direction générale de la compagnie qui peut-être pour des raisons tactiques, se confine toujours dans le mutisme. En revanche, à la société de catering qui conduit la grève on persiste à affirmer que «C'est la partie en face (comprenez Tunisair) qui est à condamner pour avoir refusé jusqu'à présent d'honorer les engagements qu'elle a pris dans l'accord signé par les deux parties». Et notre source d'avertir que «si nos revendications légitimes, ne venaient pas à être respectées, notre grève serait ‘‘non-stop'', car il est inadmissible que le catering reste le dernier des soucis de Tunisair où on ne compte plus les abus et dépassements en tous genres qui ont beaucoup nui à la réputation de la compagnie tout au long des deux dernières décennies». A bord, avec les moyens du bord En attendant la fin de ce bras de fer qui aura trop duré, Tunisiair, bien que battant de l'aile, continue d'évoluer avec les moyens du bord… à bord de ses appareils où indique amèrement un steward, «on a dû par moments, user d'acrobaties pour permettre à nos passagers de… manger à leur faim, les quantités de nourriture qu'on leur sert étant devenues de plus en plus réduites. D'ailleurs, nous comprenons leur peine et nous tentons toujours de faire preuve de sang-froid avec le sourire en sus, pour ne pas les décevoir davantage». Et de conclure fatalement : «Quand je vois un passager qui monte dans l'appareil muni d'un sandwich et d'une boîte de boisson gazeuse, j'éprouve des frissons parce que c'est du jamais vu dans l'histoire de Tunisair. Hélas, Tunisair n'est plus comme avant».