La célébration, le 13 août 2011, de la Fête de la femme tunisienne, revêt, cette année un caractère spécial. Elle sera fêtée dans un nouveau contexte : la révolution du 14 janvier 2011 qui a imposé une nouvelle réalité politique et socio-économique dans le pays. Pour la femme, la conjoncture que vit le pays, n'est pas sans mettre à l'épreuve son statut, ses droits et ses acquis. Le droit de participer à la vie politique et économique, le principe de parité et la lutte contre la violence à l'égard de la femme... autant de slogans scandés, avec insistance après la révolution du peuple tunisien. Pour le ministère de tutelle, il s'agit d'un enjeu à gagner... Un programme «Femmes : culture citoyenne et démocratie» En avril dernier, le programme "Femmes : culture citoyenne et démocratie" a vu le jour. Un mécanisme mis sur pied par le ministère de la Femme en collaboration avec le ministère de la Culture et plusieurs associations nationales et internationales. Son objectif : défendre le statut de la femme et son parcours militant, diffuser la culture citoyenne,réhabiliter les femmes victimes de violence et œuvrer au développement des législations en faveur de la femme. Des experts ont été formés dans le cadre de ce mécanisme pour orienter et encadrer les femmes victimes de violence dans les espaces publics et les femmes réfugiées ayant fui la guerre en Libye. Aussi, le programme s'intéresse à la nouvelle élite des jeunes qui se sont distingués pendant la révolution tunisienne (rappeurs, blogueurs, diplômés d'universités au chômage...). Des unités au sein du ministère pour protéger les droits de la femme Huit unités viennent d'être créées au sein du ministère. Elles sont destinées à renforcer la présence de la femme dans divers domaines de la vie publique. Il s'agit, notamment, de "Femme et politique", "Femme et économie solidaire", "Femme et santé", "Femme et travail", "Femme et création" et "Femme et environnement". Ces unités ont pour mission de renforcer la présence de la femme dans les différents secteurs de développement et de protéger ses droits, notamment, en cette période post-révolution que vit la Tunisie, précise Anis Zahraz, chef de service au ministère de la Femme et président de l'unité "Femme et politique". Quatre nouvelles commissions ont été, également, mises en place après la révolution: "La femme et le statut personnel", "La femme et la loi sur la Fonction publique" et "La femme et les conventions internationales", en plus de la commission dédiée à l'enfance. En prévision de l'élection de la Constituante, le 23 octobre prochain, des campagnes de sensibilisation à l'importance de la participation de la femme à la vie publique ont été organisées dans 19 régions à l'intérieur du pays par des groupes d'universitaires, d'experts et des représentants du ministère. Des actions similaires seront menées, au cours des prochains jours à Kasserine, Kébili, Médenine, Tozeur et Gabès. Empowerment économique de la femme L'unité "Femme et économie solidaire" tend à promouvoir l'empowerment économique de la femme, affirme la présidente de l'unité, Basma Arfa. Un programme de formation des femmes artisanes et autres a été mis au point, en collaboration avec le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle et leministère de l'Industrie et du Tourisme. Ce programme vise à promouvoir les compétences féminines, tout en favorisant la création de nouvelles sources de revenus. Déjà, nombre de femmes dans le gouvernorat de Siliana ont bénéficié de programmes de développement. A Sejnène (Bizerte) aussi, des projets ont été réalisés dans le cadre de ces programmes au profit de 20 femmes rurales.