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Ouvrir la voie à une politique non conventionnelle
Iace — Etude sur les pistes de réformes de la politique monétaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 08 - 2011

«L'entreprise tunisienne face à la conduite de la politique monétaire : réflexions et pistes de réformes» tel est l'intitulé d'une étude réalisée par M. Sami Mouley, professeur à l'université de Tunis. Une étude qui s'intègre dans le cadre de travaux effectués au Centre tunisien des études économiques (Ctee) relevant de l'Iace (Institut arabe des chefs d'entreprise). Elle se construit autour de plusieurs axes à savoir : les aspects factuels pour la compréhension du contexte national, les stratégies de sorties initiées dans la situation actuelle, les leçons de la crise financière internationale pour les politiques monétaires et les nouveaux rôles des banques centrales, les pistes de réformes proposées en Tunisie.
S'agissant des aspects factuels pour la compréhension du contexte national, le spécialiste établit une grille de lecture de ce contexte et relève que le financement bancaire des entreprises tunisiennes est fondamental aussi bien dans la phase de démarrage qu'au cours des phases opérationnelles précisant qu'en Tunisie il demeure le moyen de financement prépondérant du secteur privé. Il note, par ailleurs, que la participation bancaire aux secteurs productifs en Tunisie demeure limitée et que dans la plupart des cas elle se limite à des crédits de court terme. «En fait, les problèmes significatifs et récurrents des difficultés d'accès des entreprises tunisiennes et essentiellement des PME-PMI aux sources de financement bancaire sont, principalement, attribués aux contraintes liées aux collatéraux, du fait d'exigences contraignantes généralement adossées aux garanties hypothécaires et surtout aux coûts d'emprunts exorbitants», note-t-il encore.
M. Mouley souligne, en outre, que les coûts des crédits, en termes de taux d'intérêt et de marges appliquées, découlent, notamment, des spécificités de la pratique actuelle de calcul des taux d'intérêt ajoutant que l'inefficacité des initiatives publiques dédiées au financement intermédié influe, également, le coût des crédits.
Partant de ces deux constats, le spécialiste conclut que «le système bancaire souffre encore de certaines caractéristiques structurelles et, en particulier, le volume des créances classées et la part croissante de leur provisionnement requis qui induisent une aversion des banques au risque du crédit». Il note, à ce propos, que la bonne santé des banques est cruciale pour la transmission de la politique monétaire précisant que lorsque les bilans bancaires sont encombrés de créances douteuses ou que leurs actifs sont dévalorisés, elles sont moins disposées à accorder de nouveaux crédits. «C'est là aussi une autre explication des contraintes pouvant entraver l'efficacité de la politique monétaire en Tunisie. En conséquence, et durant la période récente, l'économie nationale a accusé, structurellement, un déficit moyen de l'épargne brute par rapport à l'investissement brut de l'ordre de (-3,12%) du PIB avec un blocage du taux d'investissement privé brut domestique autour d'une moyenne de 13,8% ainsi qu'une contribution moyenne quasi-stationnaire de la formation brute du capital fixe, comme composante de la demande, au PIB à prix constants de l'ordre de 21,4%» précise-t-il encore.
Après avoir passé en revue les stratégies de sortie initiées dans la situation actuelle et les leçons de la crise financière internationale pour les politiques monétaires et les nouveaux rôles des banques centrales, l'auteur propose des pistes de réformes appropriées à la situation de la Tunisie. Il s'agit, notamment, de remodeler et de réorienter les instruments de la politique monétaire tout en remédiant aux dysfonctionnements des canaux de transmission en ouvrant la voie à une politique monétaire non conventionnelle.
S'agissant du remodelage des instruments de la politique monétaire, il propose, entre autres actions, d'élargir le corridor entre les taux de facilités de dépôts et de prêts de 50 points de base contre 100 points de base actuellement, option qui permettrait, implicitement, de réduire le Taux du Marché Monétaire (TMM), de prévoir, à moyen terme, une réduction directe du taux directeur de la BCT (taux d'appel d'offre) de 50 points de base et de mettre en place des lignes de financement spécialisées à des conditions de banque appropriées, à l'égard des lignes de crédits étrangères, au profit des entreprises résidentes opérant dans les zones de développement régional prioritaires.
Il propose, par ailleurs, de réduire la désindexation du taux directeur de la BCT du véritable taux d'intérêt du marché interbancaire, seule référence des coûts d'emprunts, en instaurant une véritable courbe des taux et de mettre en place des mesures réglementaires en faveur de la compression des crédits aux particuliers, et donc des taux de créances compromises qui leur sont adossés, inversant ainsi la tendance au profit des crédits aux secteurs productifs.
Le renforcement des bases de la restructuration du système bancaire et la poursuite de la réduction des créances non performantes en incitant les banques à vendre leurs participations à des entreprises de placement de capitaux, le renforcement du rôle des banques dans le financement des PME-PMI dans les régions, la restructuration du dispositif de micro-crédits et la création de pôles bancaires dans les régions, l'instauration d'un mécanisme de rémunération des réserves excédentaires (Complementary Deposit Facilty) ou l'institution de réserves obligatoires rémunérées pour les banques en situation d'excédents de liquidités, la mise en place d'un instrument de dépôts à termes rémunérés pour les banques et l'instauration de mécanismes d'appel d'offre modulables ou différenciés par banque en fonction de ses propres disponibilités de réserves sont d'autres propositions que l'auteur juge utiles pour remodeler les instruments de la politique monétaire.
pour remédier aux dysfonctionnements des canaux de transmission et ouvrir la voie à une politique monétaire non conventionnelle, il relève qu'il est possible d'identifier trois grandes catégories de mesures non conventionnelles susceptibles d'être combinées précisant que ces mesures visent respectivement à augmenter la quantité de monnaie en circulation dans l'économie «quantitative easing» (assouplissement quantitatif) par des injections de liquidités sous forme de financements bancaires directs par la banque centrale d'entreprises non financières par voie de souscriptions de billets de trésorerie émis à une maturité courte de 3 mois, à assouplir les conditions de crédit («credit easing») et débloquer le marché des crédits bancaires en élargissant la gamme des collatéraux et des sûretés éligibles et à réfléchir sur une garantie de l'Etat pour aider les banques à lever des ressources à long terme afin de relancer le financement des entreprises.
source : «l'entreprise tunisienne face à la conduite de la politique monétaire: réflexions et pistes de réformes» auteur Sami Moulay (CTEE), juin 2011


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