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Regagner la confiance des électeurs tunisiens (2e partie)
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 08 - 2011


Par Souheila Kaabachi* et Khereddine Kaabachi*
Le nombre important de parodies et de créations (chansons, vidéos, photos) qui fleurissent chaque jour sur le web montre que les citoyens tunisiens font partie de ces créatifs amateurs. Exploiter cette intelligence collective en sollicitant ces créatifs à réfléchir sur un slogan, à concevoir une affiche ou même un film publicitaire pour promouvoir un parti ou un candidat présente des avantages non négligeables pour les partis qui adoptent ce type de stratégie. Ceux-ci se mesurent en termes de coûts, d'image et d'efficacité. D'un point de vue financier, externaliser certaines tâches généralement assumées par des agences de publicité et de communication permet aux partis de réduire leurs frais de communication et par conséquent de réaliser des économies. Celles-ci sont les bienvenues surtout lorsqu'on connaît la course aux financements entamée depuis quelque temps par chaque parti. Les retombées en termes d'image ne sont pas des moindres puisqu'en intégrant les électeurs dans leur projet électoral et en adoptant leurs idées, les partis témoignent de la reconnaissance à des citoyens à qui on n'a jamais manifesté la moindre considération.
Le pouvoir de persuasion de ces messages est évidemment plus fort qu'un message classique imaginé par des créatifs professionnels qui s'appuient le plus souvent sur des jugements et des idées préconçus d'avance. La crédibilité des messages émanant de ces créatifs amateurs tient du fait que ces créations proviennent d'un citoyen qui a participé à la révolution et qui connaît plus que personne ses attentes mais aussi celles de ses concitoyens.
La communication d'un parti passe aussi par le candidat qui le représente. Ce dernier est un produit marketing, son charisme et sa personnalité font son image et peuvent influencer positivement ou négativement les préférences des électeurs. Les différents experts en communication considèrent Nicolas Sarkozy comme «un produit formidable parce qu'il ne se passe pas une journée sans qu'il fasse la une des médias, soit par une provocation, soit par une décision choc...». Aujourd'hui, le candidat en tant qu'acteur de communication majeur se trouve absent de la politique de communication des partis qui reste essentiellement corporatiste, s'appuyant plus sur l'idéologie du parti et peu sur le candidat en tant que personnalité politique. Or ces deux modes de communication sont complémentaires et restent fortement liés, puisque l'attitude positive ou négative que peut avoir l'électeur à l'égard d'un candidat ne peut qu'influencer celle qu'il développe à l'égard du parti et vice versa. Cette communication exclusivement corporatiste est visible d'ailleurs dans la plupart des messages des partis dans lesquels nous remarquons une prédominance du «nous» au détriment du «je» qui montre pourtant la force d'engagement du candidat et sa proximité avec ses électeurs. Le président déchu Ben Ali n'a employé pour la première fois le «je» que le 13 janvier pour convaincre les citoyens tunisiens de sa bonne foi et tenter de se rapprocher d'eux avec la fameuse phrase «je vous ai compris». Cette notion de proximité reste quasi-inexistante dans les discours politiques des partis centristes. Nous avons rarement vu un candidat débattre en direct dans les médias avec un citoyen, un agriculteur ou un chef d'entreprise, or ces actions humanisent l'image du candidat aux yeux d'un citoyen tunisien qui a toujours entretenu des rapports de soumission avec des responsables politiques  considérés comme des dieux vivants auxquels il était pratiquement exclu de parler et de s'en approcher. Pourtant, certains partis extrémistes comme Ennahdha ont bien répondu à cette quête de proximité chez le citoyen tunisien en utilisant les lieux saints comme canal de communication et en multipliant des actions caritatives dans les quartiers et les régions les plus démunis de la Tunisie.
Le rôle de la communication est de traduire par un message clair le positionnement de chaque parti, mis à part le parti Ennahdha qui prêche pour un Etat religieux et les communistes, qui, sous prétexte de justice et d'équité sociale, prônent en réalité la lutte des classes. Le citoyen tunisien relève aujourd'hui, d'une part, une forte similitude entre les différents messages transmis par les partis centristes, puisque ceux-ci restent essentiellement patriotiques et ne montrent d'aucune manière les idées fortes de chaque parti, d'autre part, que certains messages véhiculés sont parfois tronqués et truffés de fausses promesses, très éloignées de la réalité économique et sociale à laquelle est confronté aujourd'hui notre pays. D'ailleurs, il est frappant de voir certains partis prôner des slogans comme «El Mousawat Tawa» ou encore «El Mostakbel Tawa». Malheureusement, ces discours trompeurs décrédibilisent ces partis centristes aux yeux de certains électeurs qui, à notre grand désespoir se tournent vers des partis extrémistes qui ont su apporter par des actions coup de poing, qui relèvent plutôt de la propagande, du crédit à leurs idées politiques.
Comme dernier point nous pensons que le vocabulaire utilisé par certains partis pour véhiculer leurs idées est à revoir, Il reste encore compliqué pour une tranche de la population qui commence à peine à faire son apprentissage politique. Il est indispensable aujourd'hui de se mettre au niveau de ces oubliés de la population tunisienne en simplifiant le plus possible le discours politique et en le dédramatisant. Pour cette frange de la population qui a toujours vécu dans le mensonge du temps de Zaba, il est urgent de voir une lueur d'espoir qui présage d'un avenir politique, économique et social meilleur pour la Tunisie.
Nous pensons que la stabilité politique de la Tunisie repose sur deux variables majeures que les partis politiques se doivent de respecter, d'une part, la transparence et le réalisme des messages politiques transmis aux électeurs. La notion de «l'immédiat» doit être bannie de tout discours politique au risque de subir le retour de bâton d'un citoyen qui n'accepte plus d'être dupé par les fausses promesses de leaders politiques peu scrupuleux. D'autre part, la répartition équitable des richesses et des ressources économiques et humaines dont dispose notre pays sur les différentes régions du territoire. A ce propos nous trouvons l'opération «Atini Kari», lancée récemment par l'entreprise l'Epi d'Or qui œuvre pour le transport scolaire dans les régions les plus reculées de la Tunisie, remarquable. Une initiative sociétale salutaire que les partis politiques doivent soutenir et développer dans l'avenir.
Par cet article, notre modeste objectif est d'avancer quelques idées aux nouveaux partis qui se réclament du centre et qui n'arrivent pas, en dépit d'efforts conséquents, à séduire des électeurs qui nagent en pleine opacité politique. Le nombre peu important d'inscrits, à notre sens, sur les listes électorales qui ne dépasse guère les 55% de la population éligible aux élections ne fait que le confirmer. La grande question actuellement est de savoir comment redresser la barre pour ne pas vivre un choc électoral qui peut faire perdre à la Tunisie sa révolution mais aussi les acquis économiques, éducatifs, sanitaires et sociaux réalisés grâce à un grand homme : Bourguiba.
*S.K.
(Enseignant chercheur )
*K.K.
(Ancien directeur de banque)


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