Moslah Kraeïm entamera le 10 septembre le tournage de son premier long métrage Bab El Fella ou Le cinémonde. Enfant de la balle, l'auteur-réalisateur de ce film a débuté son parcours à l'orée des années 90, après des études de langues vivantes et de cinéma. Ayant plusieurs cordes à son arc, il a occupé plusieurs postes : directeur de production 2e équipe, notamment, sur Le patient anglais d'A. Minguella, Star wars - la menace fantôme, de G.Lucas, régisseur, entre autres, sur Madame Buterfly de Frédéric Mitterrand organisateur de campagnes publicitaires et réalisateur de spots. Mais il a été, surtout, assistant et 1er assistant-réalisateur sur plusieurs productions locales et étrangères dont Halfaouine de F.Boughedir et Siestes grenadines de M.Ben Mahmoud, Les yeux de Cécile de Jean Pierre Denis, Per amore, Solo Per amore de G.Veronese, Collection familiale de Paolo Barzman et tant d'autres. Une riche expérience donc pour passer à la réalisation tout court avec ce premier long métrage, puisqu'il a déjà réalisé deux courts métrages d'animation Le Chinois riant et La bouche qui bouge. Bref, le tournage de Bab El Fella qui bénéficie d'une aide à la production du ministère de la Culture a, en fait, démarré le 13 janvier 2011, mais «Révolution oblige, explique le réalisateur, j'ai dû arrêter le tournage. Ce que je ne regrette pas, bien au contraire. J'estime même que c'est de bon augure pour le film tant je suis heureux de la chute de la dictature de Ben Ali. Je devais reprendre le tournage le 3 septembre, mais la défaillance de l'acteur Hichem Rostom (qui devait jouer le personnage central), appelé à d'autres engagements à l'étranger, m'a obligé encore une fois à reporter le tournage au 10 septembre». L'action de Bab El Fella se déroule notamment dans une salle de cinéma puisque la fable se focalise sur l'histoire de Gianni, un ancien propriétaire italien d'une salle dans le quartier populaire de la médina de Tunis : Bab El Fella. Ce dernier a disparu en laissant un manuscrit qui retrace les événements qui se sont déroulés il y a vingt ans et que la police n'est pas arrivée à élucider. Tarek, un jeune journaliste, rend visite, par une journée d'automne, à Gianni, désormais vieux pensionnaire sénile d'un asile de vieillards tenu par des religieuses chargées de prendre soin des ressortissants de la communauté chrétienne vieillissante et sans famille à Tunis. En présentant le manuscrit à l'Italien, Tarek est confronté au mutisme de ce dernier, qui considère «cette vieille histoire finie». Mais le journaliste insiste et Gianni finit par accepter de revenir sur les événements décrits dans le manuscrit… Basée sur le mythe de Pandore dont la boîte est ici représentée par le manuscrit, le film se veut une critique sociale touchant à plusieurs problèmes de la société. «Ce n'est pas un film politique mais je mets le doigt sur tant de malheurs et de maux sociaux dont la répression, l'extrémisme, la déperdition des valeurs, la vacuité culturelle et artistique, etc.» souligne l'auteur - réalisateur du film. Construit sur des allers- retours, entre passé et présent, le film remonte le temps pour élucider le mystère de «Signor» Gianni. Mais le journaliste arrivera-t-il à percer le mystère et à connaître la vérité? Mystère! Si le nom de l'acteur pressenti pour camper le rôle principal n'est pas encore connu donc, le reste du casting est déjà fin prêt‑: citons Kabil Sayari (Sleim); Younès Fersi (Tantoucha), Moncef Souissi (Hassène), Fathi Haddaoui (Lassaâd), Dorra Zarrouk (Azza), Fatma Ben Saïdane (Rabiâ) et d'autres. Bon vent!