La Tunisie célébrait récemment la fête de la Femme dont les droits ont été acquis le 13 août 1956 soit cinq mois après l'Indépendance de notre pays. Ces droits ont été concrétisés par le Code du statut personnel. La femme tunisienne possède depuis le 13 août 1956 les mêmes droits que l'homme, et ce, aussi bien dans le domaine social que politique c'est-à-dire le droit de vote. La femme tunisienne pouvait déjà voter en toute quiétude et à titre de comparaison, la femme française a dû attendre 156 ans pour pouvoir jouir de ce droit. Le droit de vote féminin fut promulgué en France en 1945 soit 156 ans après la Révolution de 1789, et ce n'était pas chose aisée car il a fallu 6 lectures au Sénat français pour aboutir à cela, les sénateurs français ne voyaient pas d'un bon œil le vote féminin. Il faut remarquer que l'obtention du droit de vote pour tout le peuple français est passé par plusieurs étapes. Il était réservé aux élites puis, à une certaine période de l'histoire de France, il était payant. Cela s'appelait le suffrage censitaire. Du point de vue social la femme française perçoit encore de nos jours 25% de moins que le salaire d'un homme pour le même travail accompli. Le Président Sarkozy s'était fixé l'objectif de rétablir l'équilibre lorsqu'il a été élu en 2007. Mais cela comporte apparemment certaines difficultés. Il est tout à fait évident que les acquis de la femme tunisienne sont le fruit du combat mené par Bourguiba dans le but de permettre à la Tunisie d'avoir une population homogène et d'un bon niveau intellectuel sans distinction ni d'appartenance à aucun clan et loin des conflits tribaux. Bourguiba a donc agi très vite pour faire en sorte que les lois en faveur des femmes soient promulguées dans des délais très courts et son charisme a aidé à faire admettre ce qui s'apparentait à une révolution malgré la mentalité tunisienne des année 50. Il faut dire qu'il n'avait pas en face une assemblée pour faire avorter les projets futuristes de la Tunisie. Le pari de Bourguiba était gagnant, cela s'est vérifié lors de la glorieuse Révolution du 14 janvier 2011 durant laquelle les femmes dans toutes leurs composantes ont occupé une place prépondérante pour venir à bout de la dictature de Ben Ali et son insatiable cleptocratie. Le fait que la Tunisie dès les premières années de l'Indépendance ait consacré le tiers du budget de l'Etat en faveur de l'éducation nationale, cela a permis aux Tunisiens d'avoir un niveau intellectuel et culturel appréciables et il était normal qu'ils aient éclairé et balisé le chemin pour nos frères arabes. L'écho de la Révolution tunisienne a retenti jusqu'en Chine et elle a été aussi applaudie longuement par les membres du Congrès américain en présence du Président des Etats-Unis d'Amérique. Le niveau intellectuel appréciable dont jouissent les Tunisiens était si ancré dans les esprits que 23 ans de dictature n'ont pu avoir raison du savoir et de la fierté de nos concitoyens. La présence tunisienne dans les hautes instances internationales et même la Nasa en est la preuve indiscutable. Le peuple tunisien a donc joué un rôle important pour démentir les préjugés qui prétendaient que les populations arabes sont des peuples soumis et condamnés à vivre sous le joug de dictateurs avides de pouvoir et prêts à tout pour déposséder leur pays de toute richesse. La Tunisie a prouvé qu'elle possède certaines longueurs d'avance en matière de démocratie sociale. Aux Etats-Unis, il a fallu attendre l'année 2010 pour obtenir la sécurité sociale en faveur de 60 millions d'Américains dans le besoin et il est surprenant de constater que ces acquis ont été obtenus par la volonté d'un Président d'origine africaine après des débats houleux entre sénateurs américains. Ces acquis étaient les priorités de Bourguiba dès les premières années de l'Indépendance.