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Le 11 septembre, dix ans après
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Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 09 - 2011


Par Hmida BEN ROMDHANE
Le samedi 15 septembre 2001 nous avons écrit sur ces mêmes colonnes :"La solution serait d'agir à la base : tuer l'arbre maléfique en asséchant les sources de sang et de larmes qui l'arrosent. La solution, la vraie, ne consiste pas seulement à traquer les terroristes et leurs commanditaires, mais à assécher les sources. Les deux sources principales qui alimentent le terrorisme sont incontestablement la misère et l'injustice. Ce sont les deux mamelles qui allaitent le phénomène terroriste."
C'était quatre jours après les attentats sans précédent perpétrés par les terroristes d'Al Qaïda contre les deux tours jumelles à New York et contre le Pentagone dans la banlieue de Washington. L'Amérique était alors légitimement furieuse de par la violence extraordinaire qu'elle venait de subir et elle s'apprêtait à réagir.
Sa responsabilité mondiale de grande puissance aurait dû l'amener à réagir avec moins de passion et plus de raison. La malchance de l'Amérique et du monde a fait qu'à l'époque ce grand pays fût dirigé par un petit président. Le plus incompétent, le plus dangereux et le plus désastreux de l'histoire des Etats-Unis: George W. Bush.
Dix ans après les attentas du 11 septembre 2001, le bilan de la "guerre globale contre le terrorisme" engagée par les Etats-Unis est terrifiant. Au lieu d'œuvrer à l'assèchement des sources de sang et de larmes qui nourrissent l'arbre maléfique du terrorisme, la politique engagée par George W. Bush pendant les huit ans de son double mandat présidentiel, les a entretenues de la manière la plus assidue et la plus zélée.
Juste quelques heures après les attentats, il était clair que, pour une partie au moins de la classe politique à Washington, on n'allait pas tirer les leçons qui s'imposaient et s'attaquer aux racines du terrorisme, mais que le drame allait servir de prétexte pour régler leurs comptes aux régimes qui n'étaient pas en odeur de sainteté à Washington.
Aujourd'hui est commémoré aux Etats-Unis le dixième anniversaire des attentats du 11 septembre. Comme chaque année, les noms des quelque 3000 victimes sont cités un à un et des prières sont récitées pour le salut de leurs âmes. Mais les Américains sont-ils réellement les principales victimes de ces attentats? La réponse est non.
Parce que le drame du 11 septembre n'a pas été compris comme un grave problème à traiter à la racine, mais comme un prétexte pour régler des comptes, comme une occasion en or pour faire accepter aux Américains des politiques qu'ils n'auraient pas accepté dans un contexte normal, ses réverbérations sanglantes se font toujours douloureusement sentir dix ans après.
Sans le 11 septembre, les Etats-Unis ne seraient pas intervenus en Irak et ce pays n'aurait pas compté un million de morts, cinq millions de déplacés et plusieurs années d'enfer. Quand on compare le calvaire vécu par les Américains le 11 septembre 2001 et l'enfer vécu par les Irakiens les années suivantes, il est clair que ceux-ci sont les principales victimes de l'attentat satanique conçu dans le cerveau de Ben Laden et perpétré par ses lieutenants. Plus à l'est, Afghans et Pakistanais ont eux aussi payé, suite aux attentats du 11 septembre, un prix autrement plus lourd que le prix payé par les Américains.
Aussi atroces soient-ils, les attentats du 11 septembre n'en constituaient pas moins une occasion en or pour éradiquer sensiblement le terrorisme dans le monde, réduire l'intensité des injustices et promouvoir la paix. L'occasion était ratée.
Imaginons un instant que les Etats-Unis, au lieu de s'attaquer militairement à l'Afghanistan et à l'Irak, s'étaient attaqués aux racines du mal, c'est-à-dire à la misère et à l'injustice qui sévissent dans le monde. Ils en avaient largement les moyens. Les sommes faramineuses déboursées par le contribuable américain pour financer les guerres d'Irak et d'Afghanistan auraient fait reculer sensiblement la pauvreté et la misère en Afrique et en Asie. De même une simple révision des aspects flagrants de la politique étrangère américaine, notamment celle relative au Moyen-Orient, aurait contribué à faire avancer la cause de la justice dans le monde.
Dix ans après le drame biblique du 11 septembre, la misère et l'injustice, les deux mamelles qui allaitent le terrorisme, se sont étendues et approfondies. Les trillions de dollars déboursés par l'Amérique n'ont pas servi à éradiquer la misère dans le monde, mais à semer la mort et la destruction en Irak et en Afghanistan.
Côté politique étrangère américaine, dix ans après le 11 septembre, aucune leçon tirée, aucun changement opéré. Pour ne prendre que le problème israélo-arabe, la politique étrangère américaine véhicule toujours la même indifférence glaciale à l'égard des droits légitimes des Palestiniens et la même complaisance chaleureuse vis-à-vis des abus et des exactions des Israéliens.
Dans sa tribune publiée hier sur ces mêmes colonnes, le président Obama écrivait : "Ceux qui nous ont attaqués le 11 septembre voulaient creuser un fossé entre les Etats-Unis et le reste du monde. Ils ont échoué." Du moins avec le monde arabe, ce fossé s'est dramatiquement approfondi après le 11 septembre. La raison n'est pas l'ampleur de l'action terroriste d'Al Qaïda en elle-même, mais l'incapacité congénitale de l'Amérique d'en tirer la leçon, sa répulsion incompréhensible à utiliser sa richesse matérielle pour réduire la misère et sa puissance pour promouvoir la justice dans le monde.


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