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Touche pas à mon pays !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 09 - 2011


Par Dr Anouar DEBBICHE*
Tout ce qui nous arrive était prévisible comme tout ce qui va nous arriver, suite aux «bombes à retardement», posées inconsciemment durant cette période transitoire d'où le mot «limite» a été exclu, cédant la place aux excès dans tous les domaines. Philosophes, démagogues, théoriciens, opportunistes, patriotes sincères, politicards à l'assaut du pouvoir etc, etc…s'y sont donnés à cœur joie. Nous, personne ne nous écoute «les chiens aboient et la caravane passe», gardant des relents des anciens régimes, nos gouvernants, comme pour se disculper, alors qu'ils n'ont aucune raison de le faire, ont été trop tolérants gratuitement et cela a été interprété comme un signe de faiblesse. Un simple exemple : les agents des municipalités, y compris les éboueurs ont été titularisés, regardez la saleté de nos villes, nos espaces verts se transforment en jachère…Nous perdons quotidiennement des milliards suite aux grèves et aux destructions de biens de tout genre. Des milliers d'emplois sont supprimés à cause des incendies d'usines publiques et privées et j'en passe ! Maintenant, nous arrivons à la mise à mort de la Révolution.
Dans un premier article «De la monarchie républicaine à la République moderne» publié sur ces mêmes colonnes le 11/2/11, j'étais parmi ceux qui préconisaient l'élection d'une Assemblée constituante pour deux raisons:
La Constitution de 59 a été défigurée par Bourguiba et n'a pas connu les révolutions modernes : celle du Portugal et des pays de l'Europe de l'Est.
La possibilité d'y inclure des articles inaliénables dont le plus important est la limitation du nombre de mandats du président à 2 de 4 ans chacun.
Ces articles inaliénables seraient garantis non pas par le président de la République, mais par un organisme national à déterminer, qui peut agir efficacement en cas de violation.
Dans mon second article toujours sur ces mêmes colonnes et intitulé «Le temps de la fermeté», je demandais au gouvernement non pas «Haybet el Dawla» mais «Haybet el Qanoun», c'est à dire la suprématie de la loi. J'insistais sur la nécessité de remettre sur pied nos forces de l'ordre (policiers et Gardes nationaux) qui étaient exposés à la vindicte populaire pour leur asservissement inconditionnel aux régimes dictatoriaux. Il fallait leur redonner confiance en eux-mêmes, les réorienter vers leur véritable nature : des forces de sécurité républicaines, au service du citoyen et non d'un homme, pardonner les «Khémaïes et Achour» que certains d'entre eux pratiquaient couramment. Parallèlement, je demandais que l'on applique la loi sans hésiter et dans toute sa rigueur contre les fauteurs de troubles, les opportunistes et les vandales ; pour toute réponse, le gouvernement nous inonda de décrets-lois et distribua ses largesses envers cette caste d'individus leur accordant sans restrictions ce qu'ils demandaient, fermant les yeux sur leurs crimes et leurs dépassements. On a pratiqué de l'infantilisme démocratique et non de la démocratie.
Nous sommes à l'entrée de celle-ci et nous agissons comme si on la vivait depuis des décennies, oubliant que sa mise en place exige un travail de longue haleine, un apprentissage progressif et surtout des procédures et des lois claires.
Dans mon 3e article «Aux actes citoyens», j'avais abordé la grève de certains douaniers et d'un groupe de policiers, j'avais émis mon avis : les traduire devant un conseil de discipline pour abandon de poste et devant les tribunaux pour atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat, rien ne fut fait, du moins à ce que je sache.
Aujourd'hui, nous cueillons les fruits de ce laxisme. A Béja, ce sont des agents de la Garde nationale, en uniforme, uniforme qui représente le peuple, qui sont pris en otage avec leur véhicule, à El Aouina, c'est le commandant de la Garde nationale qui est démis de ses fonctions et remplacé par un autre, un cas de mutinerie typique et pour couronner le tout, puisque tout est permis, certains éléments de la police utilisent nos voitures, notre essence, nos uniformes qu'ils déshonorent, pour se rendre à la Kasbah, piétinent la voiture du Premier ministre, défont et forcent les barrages sécuritaires pour exiger de l'homme qui nous représente tous (car il s'agit de la fonction au-delà de la personne) des excuses, lui qui pour la première fois, pour moi, a pris un début de décisions fermes et légales. Ils ont défié le peuple qui les paie, qui les équipe, qui les nourrit, qui leur a confié sa sécurité, l'ont-ils oublié ? Ont-ils un autre but ? Ce peuple dont le sang a été répandu par certains de leurs membres et qui a pardonné parcequ'il a voulu considérer que la faute venait des donneurs d'ordre. Ces éléments doivent savoir que ce même peuple ne leur permettra pas de le défier. Il y a un proverbe qui dit «Respecte-toi, on te respectera» et un autre qui ajoute «Le bâton à celui qui désobéira». Nous sommes arrivés à un stade où la discussion doit se terminer. Nous demandons à M. Le Premier ministre de ne pas céder, de prendre les décisions les plus fermes qu'il jugera nécessaires pour que la Révolution soit sauvegardée et que la Loi soit respectée. Nous ne permettrons pas que le pays coule à 40 jours des élections.
Il est certes plus facile de critiquer que d'agir. Personnellement, voilà ce que j'aurais fait:
Pour le rapt de Béja : Ce ne sont pas des citoyens qui demandaient pacifiquement leurs droits, ce sont des énergumènes qui ont vandalisé le gouvernorat et des biens privés. Ce sont des preneurs d'otages. Il aurait fallu faire venir de la caserne de Béja une compagnie lourdement armée, faire évacuer les rues des civils en leur disant clairement que les armes vont parler ; donner aux perturbateurs un ultimatum pour se rendre, faute de quoi, il faut agir.
Pour la mutinerie d'El Aouina : il faut arrêter un à un les coupables et les déférer au Tribunal militaire. Il en est de même pour les responsables des évènements concernant la police.
Monsieur le Premier ministre, Bourguiba avait le don de se décharger de ses erreurs en les imputant aux autres. La guerre de Bizerte, inutile, nous avait couté des milliers de morts, la politique de la collectivisation, menée sous sa houlette, Ben Salah en avait fait les frais, la falsification des élections de 1981, c'est le pays entier qui en paye la facture depuis 30 ans.
Vos responsabilités sont très lourdes, nous le concevons, mais pourquoi avez-vous le réflexe bourguibiste d'être «seul à la barre» ? Je suggérerai la création d'un «Comité de salut public» pour 2 ou 3 mois, composé de 10 personnes choisies; il engloberait des personnalités indépendantes connues pour leur lutte pacifique contre les 2 anciens régimes ainsi que d'anciens officiers supérieurs de l'Armée. Ce comité, bénévole mais officialisé, s'occuperait essentiellement du volet sécuritaire et diminuerait ainsi le poids de vos responsabilités.
Nos frères libyens, jeunes et vieux, offrent leur sang pour irriguer et donner la vie à leur pays pour qu'il renaisse de ses cendres, pourquoi faut-il que l'on pompe le sang du nôtre qui est au bord du coma ?
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* (Ancien chef de service de chirurgie à l'Hôpital militaire de Tunis)


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