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Sésame de succès ou filons juteux?
Livres parascolaires
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 09 - 2011

Une fois les achats de fournitures scolaires faits, les parents vont passer à l'étape suivante. Celle du circuit parallèle qui fait désormais partie du décor : les cours de soutien et le parascolaire. Chaque année, on reprend les mêmes et on recommence. Pratiquement, toutes les familles tunisiennes sont concernées par l'un de ces deux phénomènes ou les deux à la fois. Car, même si cette attitude est décriée par tous, elle n'en est pas moins pratiquée de façon quasi générale.
Les parents des élèves du primaire s'ingénient à dénicher le «meilleur» livre parascolaire capable de les aider à soutenir les efforts de leurs enfants. A cet effet, ils ne lésinent pas sur les moyens, quitte à s'équiper de tout l'arsenal nécessaire et à accumuler le maximum de titres disponibles sur le marché. D'autres parents s'érigent en «conseillers» pour les aiguiller dans cette course.
C'est que, justement, ce marché est juteux et profite à une tranche d'enseignants qui ont choisi d'exploiter ce créneau pour des raisons diverses, avouées ou non. Des groupes d'enseignants entrent en lice pour proposer leurs services et investir cet espace très convoité. D'autres font cavalier seul. Mais tous prétendent fournir la panacée à nos élèves. Et, quelque sceptiques qu'ils soient, nos braves parents ne résistent pas à la tentation.
L'engouement pour ces livres est tel que les pauvres juniors, surtout, ne savent plus où donner de la tête. Comme si les livres officiels ne suffisaient pas. Voilà qu'on leur demande de se mettre à travailler sur d'autres supports prétendument miraculeux.
La manne des libraires
Dans les librairies, dans les moyennes et grandes surfaces et même chez les bouquinistes, des dizaines et des dizaines de titres parascolaires trônent au milieu des titres figurant au programme. Les libraires en tirent le meilleur profit. C'est le filon qui les aide à surmonter leurs difficultés grandissantes. Eux qui sont acculés à faire front à une concurrence grandissante des grandes surfaces.
Jadis près de 7.000, ces libraires ne sont plus que quelque 4.500. Mais à chaque rentrée, ce nombre triple, selon les professionnels. Et, du coup, leurs problèmes s'accentuent. La centaine de grandes et moyennes surfaces et les deux hypermarchés rétrécissent leur marge de manœuvre. Il ne leur reste que le monopole des manuels scolaires officiels. Tout le reste est mis en vente partout. Devant cette situation, ils recourent beaucoup à l'acquisition de ces titres parce que la marge bénéficiaire est, souvent, l'objet d'accord entre l'auteur et le libraire. Comme les prix sont plus élevés, les bénéfices le sont aussi. Et même si ces livres sont écoulés par des distributeurs, les libraires sont toujours gagnants. A la différence des manuels scolaires dont les prix et bénéfices sont limités. Mieux encore, ces parascolaires présentent un profil qui les rend plus attractifs. Pour le primaire, par exemple, les auteurs optent pour l'édition en série. Ainsi, on trouve tel ou tel titre dans les différents niveaux (l'arabe, les maths, le français, l'éveil scientifique… de la première à la sixième). Chaque parent va, alors, tester la série « X » ou « Y » et voir si elle convient aux capacités de son enfant. Sinon, il en adopte une autre.
Aux dires de quelques libraires, les auteurs sont connus grâce à des titres très courus. Tous les niveaux et toutes les matières du primaire sont touchés. Trois ou quatre titres occupent le haut du pavé. L'avantage de ces livres parascolaires, c'est qu'ils sont sollicités toute l'année et même pendant les vacances d'été. Ce qui, assurément, n'est pas le cas des manuels scolaires officiels. On les achète une seule fois.
Un filon très bien exploité
Comment ce secteur fonctionne-t-il ? Qui est derrière cette activité ?
Une remarque s'impose, ici. Il faut dire, de prime abord, que la filière n'est pas organisée. On ne peut pas, encore, parler d'une industrie du parascolaire, quoiqu'on n'en soit pas trop loin. Déjà, des groupes sont formés et occupent la scène. Ils ont un nom et les fournisseurs les convoitent. Ils opèrent beaucoup à partir de la région de Sfax. Ils travaillent presque en sociétés. Pour chaque titre, l'acquéreur trouve une panoplie d'exercices de soutien ou d'application.
Des situations pratiques et des solutions sont suggérées pour permettre aux apprenants de bien s'armer afin de faire face comme il se doit à toutes les épreuves scolaires officielles. Des grilles de correction sont, également, élaborées avec plus ou moins de soin.
Quant à la qualité de ces «outils» pédagogiques, aucune étude statistique n'a été commandée ni aucune évaluation faite.
Tout au plus, sait-on que le ministère de l'Education peut « émettre » un jugement sur ces travaux grâce à une commission qui étudie les projets de livres parascolaires qui lui sont soumis par des auteurs (en groupe ou individuellement). Dans le cas où le travail est avalisé par ladite commission, un visa est accordé. De la sorte, ce titre peut être considéré comme ayant un « label » qui permet à son auteur de s'en vanter. Mais comme les gens n'aiment pas trop les démarches administratives et les méandres des bureaux, ils évitent de recourir à cette possibilité.
Cela encourage certains à frapper directement aux portes des éditeurs et des imprimeries munis tout simplement de leurs manuscrits. C'est à Sfax que ce secteur s'est le plus épanoui. Des groupes d'auteurs se sont attaqués à ce filon et ont produit des titres qui sont réédités fréquemment. Des imprimeries prennent en charge des projets que de nombreux auteurs préparent plus ou moins vite ou plus ou moins bien. Un imprimeur de la région nous a confié que ces livres sont confiés à des distributeurs de tout le pays. Ceux-ci les écoulent dans les grandes villes (Tunis, surtout, a la part du lion avec les villes côtières aussi).
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est la région de Sfax qui est le premier fournisseur mais n'en est pas le premier utilisateur. D'après notre interlocuteur, les Sfaxiens préfèrent plutôt recourir aux cours de soutien qu'aux parascolaires ! C'est plus efficace.
Cela n'empêche pas des Sfaxiens, justement, d'investir dans ce filon. D'ailleurs, un imprimeur peut accepter la réalisation d'un livre (sous forme de série) à partir de 7.000 dinars. C'est l'auteur, bien sûr, qui se charge de la distribution s'il ne s'est pas organisé avec d'autres personnes en groupe ou en société pour imposer ou négocier les frais d'impression et de distribution.
Les grossistes sont à l'affût et ne refusent pas de se charger de la distribution contre monnaie sonnante et trébuchante.


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