Par Hichem SATTARI Le secteur médiatique constitue l'une des assises nécessaires en vue de fonder une société civile à travers laquelle les hommes de presse pourraient s'exprimer librement et exercer la profession dans le cadre d'un statut qui sauvegarderait leurs intérêts matériels et moraux et protégerait le secteur de ces nombreux intrus qui restent encore actifs malgré leur récent passé. A ce propos, le rôle de l'information dans les circonstances actuelles et transitionnelles serait déterminant puisqu'on espère qu'il présente réellement ses meilleures potentialités personnelles et techniques au profit de l'intérêt du pays pour garantir un climat démocratique aux prochaines élections, permettant de privilégier l'esprit pluraliste et une concurrence saine entre les différents partis ou les listes indépendantes candidates au scrutin d'octobre . Dans ce contexte, je trouve indiscutable le recours immédiat aux possibles réformes organisant le code de la presse tunisienne, la mise en place de moyens utiles permettant de réaliser les objectifs tant revendiqués lors de la révolution, dont notamment l'indépendance de ce pouvoir et son intégrité pour qu'il puisse contribuer à créer une nouvelle institution médiatique neutre avec une dimension universelle. J'avoue que certains journalistes exerçant en Tunisie ou hors de nos frontières manifestent toujours ce désir ardent de localiser les maux et les lacunes dont souffre l'information en intervenant sérieusement pour écarter ceux qui osent encore se considérer comme étant des collègues où des intouchables, se référant à une longue carrière professionnelle dont on sait qu'elle n'avait été qu'une propagande d'un régime politique indécent. Et dire que ces gens-là se proclament aujourd'hui des révolutionnaires à part entière voulant assainir le secteur de la presse. Tout de même, messieurs, je suppose qu'il faudrait respecter les sentiments d'une frange restée fidèle à ces principes et très attachée à la déontologie de ce métier. Alors, ayez le courage de vous retirer en douceur, sans faire trop de bruit puisque vous n'êtes plus les acteurs de l'étape. J'estime que, désormais, seuls les journalistes capables de s'intéresser aux préoccupations et aux problèmes socioéconomiques du peuple auront le droit d'animer le paysage audiovisuel et écrit en Tunisie. Je suis persuadé que l'émergence d'une nouvelle génération de journalistes honnêtes et libres pourrait procurer à notre société une presse sincère et surtout crédible. D'ailleurs, on est curieux d'enregistrer prochainement la manière avec laquelle les nouvelles chaînes télévisées et radiophoniques privées se comporteraient vis-à-vis des conditions de recrutement de leurs futurs employés. A mon avis, il serait urgent de s'occuper des diplômés de l'Institut de presse et des sciences de l'information et leur donner cette chance légitime car il faudrait tenir en considération leur formation académique. Ainsi, on concrétiserait l'une des revendications de ce processus transitionnel, à savoir le droit à l'emploi de chaque Tunisien pour mettre fin aux manipulations d'autrefois. Je suis convaincu que l'élaboration d'un code de la presse parallèle aux orientations démocratiques attendues reste le seul garant offert à l'information et la presse pour combattre le fléau de la malversation et de la corruption dans la société en dévoilant les vérités et la réalité des événements. Nous sommes confiants que la conscience et le dévouement des journalistes feraient le reste pour voir enfin cette réforme porter ses fruits et sauver la situation avant qu'il ne soit tard.