Le ministre de la Défense s'entretient avec son homologue sénégalais    Dinar tunisien : la devise la plus solide du continent africain    Records de pluie à Kélibia, vent extrême à Kébili : mai 2025 sous l'effet du changement climatique    Rendez-vous visa : l'Ambassade d'Italie met en garde contre les arnaques payantes    Hamoud Boualem rachète Rouiba et écarte le français Castel    Galaxy AI : sécurité et personnalisation avec Knox et Personal Data Engine    Incendie national : les colibris s'épuisent, les charognards festoient    Grève des agents de la Steg : la réunion de conciliation reportée au 14 juillet    Négociations, réfugiés, plan de partage : la vision stratégique de Bourguiba en 1965    Gafsa : six mois de prison pour avoir refusé de regarder l'activité présidentielle    Superman Trump : plus fort que la réalité !    Le FTDES convoqué par la direction des impôts dans le cadre d'une enquête judiciaire    Sidi Bouzid : un prêt de 76 millions d'euros pour moderniser les services de santé    Importation de voitures : le FCR bientôt élargi aux Tunisiens résidents    Séismes au Guatemala : 200 répliques et des centaines de sinistrés    Le Club Africain face à de nouvelles turbulences financières    4 ans de prison et plus de 5 millions de dinars d'amende pour Lazhar Sta    Programme officiel de la 37e édition du Festival international de Nabeul    Pollution des plages Tunisiennes : le président Kais Saied hausse le ton et menace de dissoudre l'APAL    Tunisie – Bac 2025 : taux général de réussite pour les 2 sessions principale et de contrôle    Bande de Gaza : un immeuble piégé s'effondre sur l'armée de l'occupation    Réorganisation du réseau de distribution chez STAR Assurances    Villages SOS : plus de 67% de taux de réussite au baccalauréat    L'INM alerte sur des rafales de vent et des phénomènes orageux isolés    Coopération technique : sur les 3 000 compétences tunisiennes recrutées, un tiers retournent au pays    Blidi : les travailleurs des secteurs de l'éducation et de la santé sont les plus demandés à l'étranger    Langues, taux faibles et réforme : le diagnostic de Zakaria Dassi après le bac    La Fédération de la jeunesse et de l'enfance met fin au boycott des activités estivales    Riadh Zghal: L'IA, opportunités, risques et besoin d'une stratégie nationale    Hend Mokrani : il devient très difficile de programmer des artistes internationaux en raison de leurs positions relatives à la Palestine    Patrouiller et saluer les gens ne suffit pas pour rassurer les populations civiles : il faut les écouter, les informer et mériter leur confiance (Album photos)    Macron plaide pour une reconnaissance commune de l'Etat de Palestine avec Londres    Netanyahu propose une trêve pour désarmer Gaza… ou l'écraser    CS Sfaxien : Trois renforts étrangers pour renforcer l'effectif    Juin 2025 : la Tunisie parmi le top 10 africain selon le classement FIFA    Festival de Carthage : Mekdad Sehili dénonce l'utilisation de son nom sans accord    UNESCO : Trois sites africains retirés de la Liste du patrimoine mondial en péril    Abdelaziz Kacem: Vulgarité, mensonge et gangstérisme    Les festivals doivent s'inscrire dans le cadre de la lutte pour la libération menée par la Tunisie, selon Kaïs Saïed    Attijari Bank signe la plus belle publicité qui touche le cœur des Tunisiens de l'étranger    Festival de Carthage 2025 : le concert d'Hélène Ségara annulé    Habib Touhami: François Perroux, l'homme et le penseur    Mercato : Le Club Africain renforce sa défense avec Houssem Ben Ali    Nor.be et l'Orchestre de Barcelone font vibrer Dougga entre tradition et création    Tunisie Telecom félicite Walid Boudhiaf pour son nouveau record national à -118 mètres    Tunisie Telecom félicite Walid Boudhiaf pour son nouveau record national à -118 mètres    Tunisie - Walid Boudhiaf établit un nouveau record national à -118 mètres    Diogo Jota est mort : choc dans le monde du football    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quid de la situation politique et sociale en Tunisie à la veille des élections du 23 octobre
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 10 - 2011


Par Abderrazak BEN AMMAR
Aoujourd'hui la situation en Tunisie paraît moins agitée et plus sereine. Cependant, ne soyons pas trop optimistes, prudence oblige. Seulement il y a une tendance qui se dessine lentement mais sûrement vers un optimisme justifié, car il y a quand même certaines données rassurantes qui viennent confirmer une assez bonne impression quant à la qualification des conditions du déroulement des événements du futur immédiat et des échéances à venir. Malgré les quelques incidents qui affectent encore la sécurité intérieure et qui surgissent ça et là, on peut affirmer que les moments d'apaisement paraîssent plus sûrs.
Fort heureusement, parce que le pays en a aujourd'hui plus que jamais besoin et les citoyens ont affiché un ras-le-bol face aux actes de vandalisme, de braquage et de criminalité dont ils sont victimes. En effet, nombreux sont ceux qui se sont trouvés comme des proies désarmées ayant affaire à une horde de bandits déchaînés et que rien n'arrête pour voler, incendier, casser, supplicier voire tuer. Tous les Tunisiens ont crié haut et fort le droit à la sécurité. Le gouvernement provisoire s'en est rendu compte et a conçu une stratégie pour sauvegarder la vie et les biens des citoyens et pour gazantir les conditions du déroulement normal des élections du 23 octobre mais aussi et surtout pour permettre à l'Armée nationale de veiller à la défense de nos frontières et principalement les frontières algéro-libyennes d'où s'est infiltré le mercredi 21 septembre, dans la zone de Bir Zingra, un convoi de neuf voitures transportant un groupe de vingt terroristes et un véritable arsenal, contre lesquels notre armée a livré, avec bravoure et ténacité, une bataille qui s'est soldée par la mort de six terroristes, la capture de sept autres et la destruction de sept voitures. Voilà un signe de bonne santé qui procure optimisme mais surtout fierté.
Optimiste ? Oui on peut l'être surtout après le démarrage, dans des conditions quasi normales de l'année scolaire et universitaire même si certains établissements ont connu quelques entraves dues à l'affectation tardive de leurs directeurs. Tout cela est beau et bien. C'est un indicateur de confiance. Mais gardons-nous de l'optimisme béat ! Encore plus de vigilance, le citoyen averti et c'est le cas pour le Tunisien qui doit redoubler d'attention pour comprendre et réagir à temps contre tout acte de boycottage ou de tentative de discorde entre les citoyens pour quelque prétexte que ce soit. Il est aujourd'hui hors de doute que la sécurité se renforce, les agents de l'ordre, chacun de par ses responsabilités professionnelles, vaque à ses tâches, il faut le reconnaître, après une véritable campagne sécuritaire qui a abouti dans son ultime évolution à ce bras de fer entre le Premier ministre provisoire et les deux syndicats de police de la Garde nationale comme si cette tension était incontournable pour finalement être fructueuse. Et c'est tant mieux, puisque le sens du devoir et du patriotisme l'a emporté sur certaines questions syndicales dont une partie a été traitée et le reste va certainement être résolu, le moment venu. C'est grâce aux différences et parfois même aux tensions positives qui génèrent la compréhension et resserrent les rangs que l'on va vers la construction révolutionnaire. Mais pour que cette construction soit érigée sur un socle solide, il faut se prémunir, dans cette phase délicate de notre histoire, contre la partialité. Il faut que le logiciel de tous les responsables et de l'actuel gouvernement, en l'occurrence le Premier ministre, soit muni du système anti-virus du parti pris pour se garder de donner, par exemple, son propre pronostic quant à la proportion de voix que pourrait remporter tel ou tel parti. Dommage que le Premier ministre y soit impliqué en affirmant que suivant son intuition Ennahdha ne pourrait pas dépasser les 20% et que le taux final serait plutôt 17%.
Il y a de quoi s'irriter ici car M. Caïd Essebsi sait mieux que quiconque qu'il devrait si situer au-dessus de tout pronostic relatif aux prochaines élections et surtout au-delà de toute conclusion intuitive, car sa déclaration pourrait avoir un impact sur les intentions de vote. Il devrait s'en rendre compte car la République a aujourd'hui plus que jamais besoin d'impartialité.
Quant à la prochaine campagne électorale, voilà certaines données qui font grincer des dents. Le problème de l'argent politique suscite énormément de questions relatives à ses origines douteuses et permettant à ceux qui ont des sommes fabuleuses de mener leur campagne fastueusement, ce qui crée une concurrence politique inéquitable entre les différents candidats. Pire encore, n'est-ce pas à cause de cet argent que certains partis ont financé une propagande politique illégale en faisant fi des décisions de l'Isie ? Vu l'avidité affichée pour le pouvoir des responsables de ces partis, il n'est pas exclu que cet argent servira aux manipulations diaboliques pour garantir des voix. On en parle déjà et des offres aux démunis et aux chômeurs seraient présentées. Avec leurs pratiques, ces gens-là se trouvent dans une situation anachronique par rapport à la révolution dont ils profitent tout en utilisant les pratiques illégales et obsolètes décriées par l'esprit révolutionnaire.
Le peuple tunisien connaît ces gens. Le jour des élections, il saura comment grâce à son sens de responsabilité et à son courage, discréditer les imposteurs et les bannir du champ politique tunisien.
D'autre part, lors de la campagne électorale, il y aurait un risque de dérapage qui consiste dans la tentation de certains candidats de profiter de leur statut professionnel pour exercer des influences par leur pouvoir moral pour obtenir illégalement des voix. Je pense, bien entendu, aux candidats exerçant d'importantes responsabilités administratives ou encore les enseignants du secondaire et du supérieur qui pourraient avoir recours à l'usage abusif de leur statut pour se faire garantir une masse électorale assez importante et très convoitée. Nous nous apprêtons à organiser les premières élections démocratiques de notre histoire. Nous voulons qu'elles soient une opportunité pour les Tunisiens pour se faire prévaloir par leur sens du respect des lois, leur capacité à mener convenablement le jeu démocratique sans démagogie et sans recours au clientélisme, ni à l'usage de l'argent politique pour s'acheter des voix. Nous devons tous veiller à éradiquer ces manipulations qui déshonorent la Tunisie par rapport à elle-même, mais surtout aussi vis-à-vis de tous ceux qui ont salué son courage le 14 janvier 2011 et vénéré son modèle inédit de révolution.
Nous espérons que la campagne électorale sera une occasion pour les candidats et pour les électeurs pour se faire comprendre.
En effet, les citoyens attendent ce moment pour pouvoir communiquer, comprendre, participer consciemment à la vie politique et faire un choix réfléchi. Ce sera une véritable ambiance de citoyenneté inédite jusque-là et qui permettra aux Tunisiens grâce aux forums, aux réunions, aux débats de vivre cette leçon collective de démocratie. Je pense que le taux de participation aux élections dépendra de la réussite ou non de la campagne électorale qui, si elle se déroule dans de bonnes conditions, donnera de l'appétit politique aux Tunisiens qui se rendront massivement aux urnes le 23 octobre.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.