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Quid de la situation politique et sociale en Tunisie à la veille des élections du 23 octobre
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 10 - 2011


Par Abderrazak BEN AMMAR
Aoujourd'hui la situation en Tunisie paraît moins agitée et plus sereine. Cependant, ne soyons pas trop optimistes, prudence oblige. Seulement il y a une tendance qui se dessine lentement mais sûrement vers un optimisme justifié, car il y a quand même certaines données rassurantes qui viennent confirmer une assez bonne impression quant à la qualification des conditions du déroulement des événements du futur immédiat et des échéances à venir. Malgré les quelques incidents qui affectent encore la sécurité intérieure et qui surgissent ça et là, on peut affirmer que les moments d'apaisement paraîssent plus sûrs.
Fort heureusement, parce que le pays en a aujourd'hui plus que jamais besoin et les citoyens ont affiché un ras-le-bol face aux actes de vandalisme, de braquage et de criminalité dont ils sont victimes. En effet, nombreux sont ceux qui se sont trouvés comme des proies désarmées ayant affaire à une horde de bandits déchaînés et que rien n'arrête pour voler, incendier, casser, supplicier voire tuer. Tous les Tunisiens ont crié haut et fort le droit à la sécurité. Le gouvernement provisoire s'en est rendu compte et a conçu une stratégie pour sauvegarder la vie et les biens des citoyens et pour gazantir les conditions du déroulement normal des élections du 23 octobre mais aussi et surtout pour permettre à l'Armée nationale de veiller à la défense de nos frontières et principalement les frontières algéro-libyennes d'où s'est infiltré le mercredi 21 septembre, dans la zone de Bir Zingra, un convoi de neuf voitures transportant un groupe de vingt terroristes et un véritable arsenal, contre lesquels notre armée a livré, avec bravoure et ténacité, une bataille qui s'est soldée par la mort de six terroristes, la capture de sept autres et la destruction de sept voitures. Voilà un signe de bonne santé qui procure optimisme mais surtout fierté.
Optimiste ? Oui on peut l'être surtout après le démarrage, dans des conditions quasi normales de l'année scolaire et universitaire même si certains établissements ont connu quelques entraves dues à l'affectation tardive de leurs directeurs. Tout cela est beau et bien. C'est un indicateur de confiance. Mais gardons-nous de l'optimisme béat ! Encore plus de vigilance, le citoyen averti et c'est le cas pour le Tunisien qui doit redoubler d'attention pour comprendre et réagir à temps contre tout acte de boycottage ou de tentative de discorde entre les citoyens pour quelque prétexte que ce soit. Il est aujourd'hui hors de doute que la sécurité se renforce, les agents de l'ordre, chacun de par ses responsabilités professionnelles, vaque à ses tâches, il faut le reconnaître, après une véritable campagne sécuritaire qui a abouti dans son ultime évolution à ce bras de fer entre le Premier ministre provisoire et les deux syndicats de police de la Garde nationale comme si cette tension était incontournable pour finalement être fructueuse. Et c'est tant mieux, puisque le sens du devoir et du patriotisme l'a emporté sur certaines questions syndicales dont une partie a été traitée et le reste va certainement être résolu, le moment venu. C'est grâce aux différences et parfois même aux tensions positives qui génèrent la compréhension et resserrent les rangs que l'on va vers la construction révolutionnaire. Mais pour que cette construction soit érigée sur un socle solide, il faut se prémunir, dans cette phase délicate de notre histoire, contre la partialité. Il faut que le logiciel de tous les responsables et de l'actuel gouvernement, en l'occurrence le Premier ministre, soit muni du système anti-virus du parti pris pour se garder de donner, par exemple, son propre pronostic quant à la proportion de voix que pourrait remporter tel ou tel parti. Dommage que le Premier ministre y soit impliqué en affirmant que suivant son intuition Ennahdha ne pourrait pas dépasser les 20% et que le taux final serait plutôt 17%.
Il y a de quoi s'irriter ici car M. Caïd Essebsi sait mieux que quiconque qu'il devrait si situer au-dessus de tout pronostic relatif aux prochaines élections et surtout au-delà de toute conclusion intuitive, car sa déclaration pourrait avoir un impact sur les intentions de vote. Il devrait s'en rendre compte car la République a aujourd'hui plus que jamais besoin d'impartialité.
Quant à la prochaine campagne électorale, voilà certaines données qui font grincer des dents. Le problème de l'argent politique suscite énormément de questions relatives à ses origines douteuses et permettant à ceux qui ont des sommes fabuleuses de mener leur campagne fastueusement, ce qui crée une concurrence politique inéquitable entre les différents candidats. Pire encore, n'est-ce pas à cause de cet argent que certains partis ont financé une propagande politique illégale en faisant fi des décisions de l'Isie ? Vu l'avidité affichée pour le pouvoir des responsables de ces partis, il n'est pas exclu que cet argent servira aux manipulations diaboliques pour garantir des voix. On en parle déjà et des offres aux démunis et aux chômeurs seraient présentées. Avec leurs pratiques, ces gens-là se trouvent dans une situation anachronique par rapport à la révolution dont ils profitent tout en utilisant les pratiques illégales et obsolètes décriées par l'esprit révolutionnaire.
Le peuple tunisien connaît ces gens. Le jour des élections, il saura comment grâce à son sens de responsabilité et à son courage, discréditer les imposteurs et les bannir du champ politique tunisien.
D'autre part, lors de la campagne électorale, il y aurait un risque de dérapage qui consiste dans la tentation de certains candidats de profiter de leur statut professionnel pour exercer des influences par leur pouvoir moral pour obtenir illégalement des voix. Je pense, bien entendu, aux candidats exerçant d'importantes responsabilités administratives ou encore les enseignants du secondaire et du supérieur qui pourraient avoir recours à l'usage abusif de leur statut pour se faire garantir une masse électorale assez importante et très convoitée. Nous nous apprêtons à organiser les premières élections démocratiques de notre histoire. Nous voulons qu'elles soient une opportunité pour les Tunisiens pour se faire prévaloir par leur sens du respect des lois, leur capacité à mener convenablement le jeu démocratique sans démagogie et sans recours au clientélisme, ni à l'usage de l'argent politique pour s'acheter des voix. Nous devons tous veiller à éradiquer ces manipulations qui déshonorent la Tunisie par rapport à elle-même, mais surtout aussi vis-à-vis de tous ceux qui ont salué son courage le 14 janvier 2011 et vénéré son modèle inédit de révolution.
Nous espérons que la campagne électorale sera une occasion pour les candidats et pour les électeurs pour se faire comprendre.
En effet, les citoyens attendent ce moment pour pouvoir communiquer, comprendre, participer consciemment à la vie politique et faire un choix réfléchi. Ce sera une véritable ambiance de citoyenneté inédite jusque-là et qui permettra aux Tunisiens grâce aux forums, aux réunions, aux débats de vivre cette leçon collective de démocratie. Je pense que le taux de participation aux élections dépendra de la réussite ou non de la campagne électorale qui, si elle se déroule dans de bonnes conditions, donnera de l'appétit politique aux Tunisiens qui se rendront massivement aux urnes le 23 octobre.


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