Depuis la libération de Tripoli, les réfugiés libyens installés dans les camps de Choucha, Remada, Dhéhiba et Tataouine ont quitté les lieux et regagné leur pays. Les organisations humanitaires mondiales comme l'Unhcr, l'OMS, MSF, l'IMC, le PAM et l'OMI ont réduit leur effectif au minimum, laissant juste le nécessaire pour s'occuper des 37 réfugiés africains qui sont toujours installés à Choucha et qui attendent d'être exilés quelque part. Les hôpitaux de campagne montés par les Emirats Arabes Unis à Dhéhiba et Choucha ont été transférés dans la ville de Zentène, sur le territoire libyen. Seul l'hôpital marocain est toujours là . Par mesure de sécurité, après l'incendie qui s'est propagé dans le camp de Ras Jédir, il a été transféré à Zarzis, pour prendre place dans l'enceinte de la caserne. Il accomplit, à l'heure actuelle, sa noble mission dans de bonnes conditions et avec beaucoup de professionnalisme. «Nous sommes toujours là, à la disposition des malades. On travaille le matin. On monte la garde l'après-midi. On ne manque de rien et on est en bons termes avec tout le monde», nous confie le médecin chef de ce centre. En effet, depuis son installation jusqu'à nos jours, cet établissement de soins provisoires bénéficie d'une grande popularité et d'une reconnaissance hors pair, à telle enseigne que des centaines de Libyens continuent à le fréquenter, même après leur retour définitif. La veille de la mort de Kadhafi, deux citoyens atteints par balles ont été ramenés de la ville de Syrte pour se faire soigner dans cet hôpital, nous dit-on. Mabrouk B., un Zarzissien qui vient pour un contrôle, ne tarit pas d'éloges sur le personnel accrédité dans cette structure médicale. «Franchement, ils sont très gentils et compétents. Il y a de quoi, certains médecins privés et pharmaciens, à Zarzis, ne voient pas cet hôpital d'un bon oeil», nous dit-il. 74 424 prestations en 234 jours Régulièrement, chaque matin, cette institution est prise d'assaut par les patients. S'agissant d'une médecine de collectivité, le nombre de consultations avoisine les 180 par jour, a-t-on appris, mais au total, les prestations fournies depuis le 06 mars jusqu'au 25 octobre ont atteint 74 424, parmi lesquelles on peut citer 34 481 cas de médecine générale, 3 270 de radiologie, 3 602 de pédiatrie, 2 607 de chirurgie orthopédique, 2 092 de gynécologie, 4 523 d'ophtalmologie, 2 227 d'échographie, 2 939 d'ORL, 1 082 de chirurgie viscérale, 577 hospitalisations, 12 accouchements dont une césarienne, 191 interventions chirurgicales... Les malades sont de différentes nationalités . Bien sûr, les Libyens restent majoritaires avec 81% du total, suivis par les Tunisiens, les Somaliens, les Soudanais, les Palestiniens, les Irakiens et les Marocains. Tous ne cachent pas leur satisfaction pour la qualité du service et leur admiration pour cet élan de solidarité fourni par le Royaume du Maroc qu'ils qualifient de providentiel, sans oublier les militaires tunisiens qui assurent l'organisation à l'entrée. Il faut dire que cet hôpital de campagne dispose de moyens humains et matériels importants : une ambulance médicalisée, une pharmacie, un laboratoire, un poste opératoire, 12 tentes abritant toutes les spécialités, un service de psychiatrie pour protéger les personnes en difficulté, les accueillir, les aider et les accompagner vers la réinsertion et l'autonomie... Et bien évidemment une équipe de 64 professionnels dont 18 spécialistes, avec à leur tête le médecin chef Moulay El Hassane Tahiri qui assure le bon déroulement des activités au quotidien et la relation avec les autorités locales et régionales ainsi qu'avec les organismes mondiaux comme l'ONU, l'Unhcr, l'OMS, l'IMC, l'OMI... Un docteur expérimenté qui a du doigté et qui réussit dans ce genre de missions pour les avoir exercées dans d'autres coins du monde, à l'instar de Gaza.