EST : quel entrejeu ? Cela faisait bien longtemps qu'un derby maghrébin n'a pas servi d'apothéose pour une coupe africaine. Dimanche 6 novembre (20h00) à Casa, le Wydad et l'Espérance vont remédier à cette absurdité Un tel derby — et ce n'est pas la CAF qui nous contredira — représente un must du foot continental : il a le don si rare de provoquer un océan de passions et d'attiser le feu d'une rivalité séculaire plongeant ses racines dans les coupes maghrébines des années 1970. Nulle part ailleurs dans les cinq autres zones affiliées à la Confédération africaine on ne trouve trace d'une atmosphère aussi incandescente. Pourtant, la finale aller coïncidant avec le premier jour de l'Aïd El Idha, il y a à craindre que le great-event pâtisse quelque part de la «concurrence». Ce n'est visiblement pas l'avis des dirigeants «sang et or» qui ont mis des vols charters à la disposition des tifosi pour un spectacle suscitant un engouement qui n'est pas sans rappeler celui engendré par une autre finale tuniso-marocaine, en 1996, entre l'Espérance et le Raja. Les deux protagonistes vivent une veillée d'armes aux antipodes : si le représentant tunisien se trouve contraint à une préparation sans le moindre match officiel et à enjeu, hormis une sortie amicale perdue, il y a une semaine devant le promu khalladi (1-2), celui marocain vole en revanche d'un match à l'autre : mercredi dernier, les hommes de Michel Decastel validaient leur ticket pour la demi-finale de la coupe du Trône édition 2010-2011 contre le FUS Rabat, au bout d'un insoutenable suspense : 0-0 après le temps réglementaire, 1-1 après prolongations, les Wydadis devant remonter un handicap d'un but grâce à une réalisation de l'attaquant congolais Fabrice Ondoma à la 96e minute. Les «Rouges» s'imposeront finalement (5-4) dans la séance des tirs au but. Quatre jours plus tard, ils devront remettre cela, cette fois pour le compte de la Botola «pro» à Laâyoune contre Jeunesse Massira. Mais les copains de l'excellent gardien international Nadhir Lemyaghri risquent de maudire cette qualification au forceps face au tenant de la coupe de la CAF, puisque leur infirmerie affiche subitement complet. Le défenseur international Ayoub El Khaliqi est celui qui paie la plus lourde note, ayant contracté une fracture à la cheville nécessitant de huit à dix semaines de repos. Le latéral droit va de la sorte déclarer forfait aussi bien le 6 novembre à Casa que le 12 novembre (18h00) à Radès. Mais il y a aussi Mohamed Berrabah (4 jours de repos), Yassine Belakhal (3 jours), contusion au gros orteil gauche) et Mohsen Yajour qui ne reprendra que lundi prochain. Une véritable hécatombe ! Bien entendu, le club de Bab Souika savoure. Il n'a pas à s'en plaindre, d'autant que cela peut être tout bénéfice. La seule question qui pourrait donner des soucis au staff technique a trait à la composition de la ligne médiane : Mejdi Traoui devait reprendre hier et partira, par conséquent, bon pour le service. Mais on ne sait pas si Oussama Darragi réintégrera le onze titulaire, puisque dans une configuration sans «Picasso» (son surnom), le milieu donne entière satisfaction, avec un Afful qui prend goût à ses nouvelles responsabilités dans ce compartiment.