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Une réforme s'impose
Délinquance juvénile — Centres de rééducation
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 10 - 2011

Depuis l'Indépendance, la délinquance juvénile constitue un phénomène de société qui prolifère, favorisé notamment par certains facteurs socioéconomiques. En Tunisie, et malgré la crise des valeurs qui secoue les jeunes et en particulier les mineurs, et en dépit de l'augmentation remarquable des enfants de la rue, le nombre des mineurs détenus dans les centres de rééducation pour mineurs délinquants a nettement chuté. Selon les données fournies par M. Ali Sakli, conseiller auprès de la Direction des prisons et de la rééducation, le nombre des enfants détenus dans les centres spécialisés s'élevait à 800 en 1996. La promulgation, par la Tunisie, du Code de protection de l'enfant a permis de réviser le système de rééducation suivant de nouveaux critères. Le placement des enfants dans des établissements de rééducation n'est plus cette solution de facilité, permise sous n'importe quel prétexte. «Le placement des mineurs dans les centres de rééducation constitue, depuis la promulgation du Code de protection de l'enfant, l'ultime recours. Le juge pour enfants ne recourt à cette solution que par nécessité. C'est que la place naturelle, logique de l'enfant âgé de moins de 18 ans, n'est autre que dans son milieu familial. Aussi, de nouveaux mécanismes de prévention de la délinquance juvénile sont dynamisés afin d'éviter ce dernier recours», explique M. Faouzi Aloui, directeur des prisons et de la rééducation. Il indique également que le placement des mineurs dans les centres spécialisés obéit à des règles bien précises qui ont pour finalité de respecter le statut de l'enfant. Aussi, les centres diffèrent-ils nettement des prisons. «Contrairement aux prisons, les centres de rééducation ressemblent plutôt à des internats. Les enfants y vivent en groupes. Ils ne sont guère placés dans des chambres individuelles. Les chambres, elles, ne contiennent point de barreaux. D'autant plus que les éducateurs ne portent jamais d'uniformes, excepté bien évidemment les officiers chargés de garder l'établissement», souligne M. Aloui.
La régression du nombre des enfants placés dans les centres de rééducation s'est donc poursuivie pour atteindre en juin 2011 les 200. Toutefois, ce chiffre a encore augmenté, depuis, pour atteindre actuellement les 280 mineurs. Cette légère hausse revient essentiellement aux campagnes de sécurité menées ces tout derniers mois par le ministère de l'Intérieur. Il faut dire que le phénomène surgit en grande partie des zones rouges, notamment des quartiers défavorisés. Les chiffres relatifs à fin août 2011 montrent que le gouvernorat de Tunis figure en tête de liste, avec 18,18% de la population cible. Il est suivi du gouvernorat de Ben Arous avec 12,12%. Sousse est en troisème position avec 8,60%. Le taux à Monastir est de 7,39%. Il est de 7,27% à Nabeul; 5,69% à Kairouan et de 4,36% à Sfax. L'Etat consacre six centres de rééducation pour cette catégorie, à savoir le centre d'El Mourouj, celui de Gammarth, celui de Souk El Jdid à Sidi Bouzid, le centre de Mjez el Bab, celui de Mghira, et le centre de Sidi El Hani.
Par ailleurs, la délinquance juvénile est plutôt placée sous le signe du masculin; sur six centres de rééducation des mineurs délinquants, seul le centre de Mghira est consacré aux filles. «Les filles délinquantes sont généralement arrêtées pour des vols, des rapports sexuels illégaux ou encore pour usage de drogue», indique M. Sakli.
Importance du suivi
Pour la Direction des prisons et de la rééducation, le «sauvetage» des mineurs délinquants passe, essentiellement par la prise en charge socioéconomique de l'enfant et/ ou de sa famille, ainsi que l'insertion de l'enfant dans la vie scolaire ou professionnelle. Ces deux volets constituent, en effet, deux terrains d'actions cruciales.
Dans le premier, la direction s'engage, en collaboration avec le ministère des Affaires sociales et la société civile à réfléchir sur les éventuelles solutions susceptibles d'améliorer la situation sociale et économique, souvent fort détériorée, de l'enfant. Intervenir dans son milieu familial et social s'avère souvent inéluctable afin de transformer les facteurs à risques en des facteurs favorables à la rééducation et à l'évolution comportementale escomptée. «La récidive des enfants délinquants doit être vue comme étant un insistant appel au secours. Pour secourir le jeune délinquant, il convient d'améliorer ses conditions de vie surtout que la majorité de cette catégorie vivent dans la nécessité. La Direction des prisons et de la rééducation intervient au niveau des institutions concernées. Elle procède également au suivi des mineurs après leur libération. Cette année, nous avons assuré le suivi de 321 mineurs», indique M. Sakli. Et d'ajouter que la direction est en besoin d'œuvrer davantage en collaboration avec la société civile pour venir en aide aux mineurs en difficultés et prévenir la délinquance.
Par ailleurs, et en ce qui concerne l'intégration scolaire et professionnelle des mineurs délinquants, la direction de tutelle coordonne avec le ministère de l'Education, et le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle afin de permettre à ces jeunes de bénéficier d'un enseignement approprié ou d'une formation à même de les aider désormais à gagner leur pain quotidien. Certes, le ministère de l'Education fournit aux centres de rééducation des programmes spécifiques. Toutefois, «les mineurs sont contraints de regagner les bancs de l'école privée et non des établissements d'éducation étatiques, ce qui n'est pas logique», fait remarquer M. Sakli.
Intégrer la vie active
En ce qui concerne la formation professionnelle, plusieurs spécialités sont concoctées en collaboration avec le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle. On en cite le bâtiment, la menuiserie, l'électricité, la plomberie, la maroquinerie, la couture, la coiffure, la pâtisserie, la broderie, la culture irriguée, et l'élevage. «Il est grand temps de réfléchir sur les filières prometteuses qui répondent aux attentes du marché de l'emploi», note M. Aloui.
M. Sakli indique que cette année, quelque 63 mineurs ont reçu des diplômes de formation professionnelle dans ces domaines. Le programme d'intégration professionnelle n'est point limité à la seule attribution d'un diplôme. Les directeurs des centres de rééducation, la Direction des prisons et de rééducation, ainsi que le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle conjuguent leurs efforts pour trouver un emploi adéquat aux postulants parmi les mineurs du centre. Les dossiers des mineurs sont, ainsi, examinés dans le cadre d'une commission regroupant toutes les parties concernées. Notons qu'un budget spécial pour l'intégration professionnelle des mineurs délinquants est estimé à 100 mille dinars par an. «Depuis janvier et jusqu'à nos jours, 25 mineurs ont réussi à rejoindre les cours, 64 à poursuivre la formation professionnelle, et 36 ont réussi à monter leur propre projet. Toutefois, le renforcement du budget accordé pour la mise en place de petits projets des mineurs délinquants s'impose afin que la chance soit accordée à tous», souligne M. Sakli.
Certes, les parties concernées s'appliquent pour le «sauvetage» des mineurs délinquants. Toutefois, des réformes profondes s'imposent dans le système carcéral, en général, et celui de la rééducation, en particulier. «Notre pays connaît de grandes mutations sociales. Les jeunes n'ont plus, aujourd'hui, le même profil, les mêmes préoccupations ni les mêmes aspirations que les jeunes des années 90. Le système carcéral et celui de la rééducation ont besoin d'une réforme à même de hisser leurs prestations au niveau escompté», fait remarquer M. Aloui.


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