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Analyse des résultats des élections du 23 octobre de la Constituante
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 11 - 2011


Par Hatem M'RAD
La Tunisie vient de connaître après 55 ans d'indépendance sa première élection démocratique, une élection qui trace soudainement un nouveau paysage politique pour la société tunisienne, une élection permettant enfin la représentation fidèle des électeurs. Sur les 115 partis que connaît le pays, 77 d'entre eux seulement ont décidé de participer aux élections du 23 octobre. En définitive, le vote utile a partiellement joué en faveur des anciens partis d'opposition, organisés et structurés, naturellement sélectionnés par l'électorat. Mais, il n'a curieusement pas joué en faveur d'autres «vieux» partis d'opposition, comme le PDP et Ettajdid, ce dernier dans le cadre du Pôle démocratique. Quatre grandes surprises et demi-surprises ont résulté de cette élection : la surdimension d'Ennahdha, la percée du CPR de Marzouki, les listes d'Al Aridha ( un poujadisme à la tunisienne), et le déclin du PDP de Chebbi, bien classé pourtant par la plupart des sondages. Mais, les sondages qui sont apparus après la révolution, non encore scientifiques et professionnels, il est vrai, n'ont en définitive annoncé aucune de ces quatre grandes surprises.
Ce qui est certain, c'est que, comme le prédisaient déjà depuis un certain temps beaucoup de politologues étrangers et arabes spécialistes du monde arabe, c'est que la division politique majeure dans les pays arabo-musulmans, une fois qu'ils accéderont à la démocratie, sera, non pas entre la gauche et la droite, comme en Occident, mais plutôt, et avec des variantes selon les pays, entre les islamistes et les laïques (ou démocrates réformistes). C'est ce qui apparaît en tout cas dans les résultats des élections du 23 octobre en Tunisie.
Ce qui est encore certain, c'est qu'au vu des résultats de cette élection, le mode de scrutin proportionnel a été une bénédiction pour les partis laïques face à Ennahdha. Car, si le mode de scrutin était majoritaire à un tour, comme en Grande-Bretagne, un scrutin, on le sait, qui favorise d'habitude les grands partis, Ennahdha aurait remporté la totalité des sièges, c'est-à-dire 217 sièges, puisque dans un tel scrutin, la liste arrivée en tête dans une circonscription avec une majorité simple ou relative, rafle tous les sièges de la circonscription. Or, les listes d'Ennahdha sont arrivées premières dans les 33 circonscriptions, en Tunisie et à l'étranger. Par ailleurs, si le mode de scrutin était majoritaire à deux tours cette fois-ci, seuls les deux premiers au 1er tour auraient le droit de se présenter au second tour. Ennahdha sera ici presque automatiquement premier et un parti laïque second ( sauf l'inconnue Al Aridha). Dans ce cas, il y aura sans doute, au second tour, un report des voix des autres partis qui ont échoué au 1er tour, en faveur du parti qui se présente au 2e tour, un report cristallisé à l'évidence par des marchandages et des alliances. C'est une constante de ce mode de scrutin. Dans l'hypothèse d'une alliance entre les deux tours en faveur du parti laïque au second tour dans les différentes circonscriptions du pays pour unir leurs forces et électeurs contre Ennahdha, on pourra avoir les perspectives suivantes. Par exemple à Tunis 2, les deux premiers qui se présentent au 2e tour sont Ennahdha, qui a obtenu 68.131 voix, et Ettakatol qui a obtenu 43.142 voix. Ici le report des voix des autres partis mal classés (en l'espèce CPR, PDM et PDP) ira à Ettakatol au 2e tour. Le report des voix de ces trois partis totalisera alors ici plus de 80.000 voix. Dans ce cas, cette alliance raflera tous les sièges de la circonscription au 2e tour. Il en va de même dans d'autres circonscriptions pour soutenir le 2e parti face à Ennahdha. Mais, d'après les résultats de l'élection, la possibilité de battre avec un tel mode de scrutin Ennahdha au 2e tour n'est possible que dans 7 circonscriptions (Tunis 2, Ariana, Nabeul, Sousse, Monastir, Mahdia, Sidi Bouzid) où les autres partis ensemble ont pu totaliser un score supérieur à celui d'Ennahdha seul. Les autres partis obtiendront dans l'ensemble, sur la base des résultats électoraux, tout au plus, et dans cette hypothèse, contre Ennahdha 51 sièges sur 217. Là aussi, le mode de scrutin sera avantageux à Ennahdha.Voilà pourquoi le mode de scrutin proportionnel paraît le moins mauvais scrutin possible pour sauver la démocratie tunisienne dans l'étape actuelle et prochaine, un mode qu'on pourra toujours introduire dans la future Constitution. Dans ce cas, et au vu des résultats, c'est davantage le régime parlementaire que le régime présidentiel qui sauvera peut-être la démocratie, puisqu'un tel régime s'appuie sur le mode de scrutin proportionnel. Qu'en est-il maintenant des élections proprement dites ?
Il y a en Tunisie 7.569.824 électeurs en âge de voter, 4.123.602 d'entre eux seulement se sont inscrits. Parmi les inscrits, seuls 3.702.627 d'entre eux se sont déplacés pour voter le 23 octobre en vue de distribuer démocratiquement les 217 sièges de l'Assemblée constituante. Le parti Ennahdha est le grand vainqueur. Ce parti est majoritaire dans toutes les circonscriptions du pays (33 : dans les 27 circonscriptions de la Tunisie et dans les 6 circonscriptions de l'étranger). Il emporte 90 sièges sur 217, c'est-à-dire 41,47% des sièges. En 1989, il a obtenu aux élections législatives 13% à l'échelle nationale, quand il s'est présenté dans des listes indépendantes, étant à ce moment là interdit, et alors qu'il ne s'est présenté que dans 19 circonscriptions sur 25. De 1989 à 2011, il passe ainsi de 13% à 41,47% : 13% dans la clandestinité et 41,47% dans la légalité.
Mais, Ennahdha totalise aussi 1.501.418 voix sur 3.702.627, nombre total des votants ( ceux qui ont établi et publié les statistiques n'ont pas établi le nombre de voix de chaque parti, qui est un ordre de grandeur important dans le calcul de la représentativité des partis à l'échelle nationale et dans les différentes circonscriptions, ainsi que dans les différentes comparaisons et rapports). Ennahdha obtient ainsi 40,55% des voix. Il y a donc une correspondance, ou du moins un rapprochement, entre la proportion du score d'Ennahdha en nombre de voix (40,55%) et la proportion qu'elle a obtenu en nombre de sièges (41,47% des sièges=90 sièges).
Si Ennahdha obtient des sièges dans l'ensemble des 33 circonscriptions, le CPR en obtient dans 29 circonscriptions, Ettakatol dans 19, Al Aridha dans 16, le PDP dans 18, le PDM dans 5, Afek Tounes dans 4, Al Moubadra dans 3, Al Badil Al Thawri dans 3, le MDS dans 2, le Mouvement des patriotes démocrates dans 2. Les autres listes ont obtenu un siège dans une seule circonscription.
Ennahdha obtient encore 1.501.418 voix sur 4.123.602 inscrits, c'est-à-dire 36,41% des électeurs inscrits ; et 19,83% des 7 569 824 électeurs potentiels. Or, il n'est pas sûr que ceux qui n'ont pas voté, inscrits et non inscrits, aient de grande chance de voter Ennahdha. Les électeurs d'Ennahdha sont généralement convaincus, déterminés, très mobilisés et encadrés. Même si, là aussi, les surprises ne sont pas à exclure. Les non inscrits et les non votants peuvent être aussi bien des indifférents à la politique, des passifs qui ne croient à aucun parti politique, des analphabètes ou des personnes peu instruites, peu portés à la chose publique ou des personnes âgées, que des Rcdistes déçus, qui autrefois arrivaient pourtant à remplir l'ensemble des urnes, et pas seulement celles d'Al Aridha et d'Al Moubadra.
Par rapport à Ennahdha, et pour connaître l'ordre de grandeur des partis en nombre de voix et en nombre de sièges, on aura le tableau suivant (qui ne tient pas compte des 14 listes qui ont obtenu chacune juste un siège):
Le rapport entre le nombre de voix et le nombre de sièges des partis représentatifs (qui ont 2 sièges et plus) nous incite aux remarques suivantes :
- Si Ennahdha obtient 90 sièges, tous les autres partis (laïques) figurant dans notre tableau obtiennent ensemble plus que lui, c'est-à-dire 107 sièges (et certainement davantage avec l'adjonction des partis ayant obtenu un siège). Cela donne à réfléchir pour ce qui concerne la constitution des alliances en cours. A supposer qu'Ennahdha veuille gouverner seule, hypothèse très improbable, les autres partis auront ainsi mathématiquement plus de sièges que lui (107 sièges si on compte les seuls partis qui ont plus de 2 sièges, et si on tient compte des listes d'Al Aridha, qui ont plus d'une raison de faire tomber Ennahdha). Auquel cas, cette alliance a des chances de faire tomber un gouvernement purement islamiste. Mais, sans les listes imprévisibles d'Al Aridha, le total des sièges de ces partis serait tombé à 88. Sans les sièges d'Al Aridha, cette alliance peut toujours dépasser Ennahdha et ses 90 sièges en s'appuyant sur les partis et indépendants qui ont obtenu un siège. En fait, il est très difficile de réunir autant de monde et autant de partis politiques dans une alliance. Les grands partis seront à la merci des caprices des très petits, qui savent que le maintien de l'alliance dépendra d'eux dans les moments critiques.
-En revanche, Ennahdha pèse plus que tous les autres partis (laïques) ci-dessus en nombre de voix. Il totalise à lui seul 1.501.418 voix, alors que les autres partis réunis obtiennent 1.073.228. Cela veut dire que l'implantation partisane et l'enracinement sociologique et géographique d'Ennahdha sont supérieurs à sa représentation politique en nombre de sièges à l'Assemblée constituante. Le nombre des voix identifie ainsi incontestablement Ennahdha à un parti de masse.
-Hezb Al Moubadra a obtenu, tout comme le PDM, 5 sièges, mais en obtenant 97.489 voix, il obtient en nombre de voix le double du PDM, qui a obtenu juste 45.338 voix. Al Moubadra a en effet une forte présence à Sousse et à Monastir, fiefs traditionnels des destouriens, dans lesquels il a obtenu la quasi-totalité de ses voix (il a obtenu peu de voix à Mahdia).
-Al Badil Al Thawri et Afek Tounes ont obtenu tous les deux le même nombre de sièges (3), alors qu'Al Badil Al Thawri a obtenu le tiers des voix d'Afek Tounes (voir tableau).
-Le CPR obtient exactement le tiers des sièges d'Ennahdha (30 contre 90), mais beaucoup moins que le tiers en nombre de voix (345.043 contre 1.501.418).
-Ettakatol fait le plein de ses voix dans le Grand-Tunis (Tunis 1, Tunis 2, Ariana, Ben Arous) où vont un peu plus de la moitié de ses voix (138.142 sur 254.232). Il est important de signaler que, dans ces circonscriptions, il est juste derrière Ennahdha. Seule à La Manouba, il arrive en 3e position après le CPR. Ettakatol arrive encore en 2e position à Jendouba. Le CPR est, lui, mieux implanté, il vient en 2e position dans 14 circonscriptions, alors qu'il a une présence dans 29 circonscriptions sur 33.
-Pour Ennahdha, ses plus grands nombres de voix ont été obtenus à Ben Arous (98.216), son fief électoral dans lequel il a déjà obtenu aux élections législatives de 1989 un score avoisinant les 30%, puis à Tunis 1(98.216), qui comprend essentiellement des délégations populaires ( comme Tunis Médina, Bab Souika, Sijoumi, Ezzouhour, Hrairia, Sidi Hassine, El Ouardia, Kabbaria, Sidi El Béchir et Jebel Jloud, outre Bab Bhar), puis Sousse (86 590), puis Sfax 2 ( 81.816), puis Bizerte (80.576), Gabès (73.416), Médenine (73.316), Kairouan (70.192), enfin Ariana (71.170). En un mot, il a fait le plein dans les grandes villes, et notamment dans les zones populaires, sensibles à ses dons et offrandes et à son discours populiste, qui vise à frapper beaucoup plus l'émotion des déshérités et chômeurs que leur raison, en promettant de retrouver Dieu dans l'urne. Dans ces 9 grandes circonscriptions, il a obtenu en tout cas 35 sièges, c'est-à-dire plus du tiers de l'ensemble de ses sièges.
Pour l'avenir proche, à notre avis, les partis devraient s'efforcer de constituer avec Ennahdha un gouvernement d'union nationale.
Outre le CPR et Ettakatol, déjà promus à l'alliance, les autres partis assez représentatifs, comme le PDP, Afek Tounes, Hezb Al Moubadra ou le MDS, devraient également les rejoindre dans ce gouvernement. Et cela pour deux raisons au moins.
La première raison est que ces partis membres d'un gouvernement d'union nationale auront la possibilité de freiner les excès éventuels d'Ennahdha dans les délibérations gouvernementales et partisanes et de laisser planer le doute sur leur retrait à tout moment, en cas de violation des principes fondamentaux de la République et des libertés publiques et en ayant la possibilité de provoquer une crise politique à tout moment, en renvoyant Ennahdha devant l'opinion publique. Ennahdha n'a pas d'états d'âme (dans sa campagne électorale, alors que les dirigeants du parti professaient la moralité publique, la base s'évertuait, elle, à acheter les électeurs et les âmes en promettant le paradis pour ceux qui daignent voter nahdhaoui).
En bons professionnels de la politique, les nahdhaouis sont capables de politique politicienne et de mettre la religion au vestiaire, lorsque leurs intérêts politiques sont menacés. Les partis laïques ne devraient pas non plus avoir beaucoup d'états d'âme avec Ennahdha. Au pouvoir, Ennahdha va être un parti comme un autre.
La politique prime la religion dans l'action. Il va connaître les affres de l'impopularité. En cas de défaillance, même dans le cadre d'une alliance, c'est lui qui sera le premier accusé, en raison de sa position majoritaire dans le pays. En tout cas, dans une alliance, chaque parti est en droit de rejeter sur son grand allié la responsabilité des actes impopulaires et de garder pour lui celle des actes populaires. Et Ennahdha peut, bien sûr, en faire autant avec ses alliés.
La deuxième raison de la pertinence d'un gouvernement d'union nationale réunissant un grand nombre de partis dans la conjoncture actuelle, c'est, comme l'a dit Mansour Moalla — et il n'est pas malsain d'écouter les hommes d'expérience en cette période de grands troubles — de pouvoir assurer la relance économique et la stabilité sociale. Gouvernement d'union nationale et renouveau économique vont, d'après lui, de pair. C'est vrai. On pourra ajouter que le progrès économique dans le pays peut toujours réduire la pauvreté et le chômage, bases électorales des islamistes. C'est maintenant le jeu des partis qui va déterminer le sort du pays. Espérons qu'ils seront lucides, fins politiques et responsables.
Mais Ennahdha n'est pas une fatalité. Vainqueurs et vaincus alternent en démocratie, surtout que la Tunisie est désormais partagée en deux grandes tendances culturelles, et pas seulement en deux grandes familles politiques, qui sauront certainement, dans les grands moments politiques, défendre leurs convictions et chances avec détermination.


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