Mieux vaut tard que jamais. La Ligue 1 aura attendu jusqu'au 4 novembre pour reprendre ses droits. Pas pour rien heureusement… *Correction et retenue sur les gradins. Au départ, la plus grande crainte de la famille du football avait trait aux violences perpétrées par le public dans les tribunes.On se rappelle comment, dans la deuxième partie de la saison dernière, cela partait dans tous les sens, l'absence du service d'ordre remplacé par les stadiers transformait les stades en rings, voire en champs de bataille.En décrétant le huis clos, l'importance de ces violences a été réduite. En revanche, les caisses des clubs trinquaient. Les présidents des clubs, échaudés, n'ont eu de cesse tout au long de la trêve d'exiger le retour des spectateurs, et en corollaire des recettes aux guichets comme condition incontournable à la reprise de la compétition. Eh bien, cela s'est passé sans anicroches.Il n' y eut pratiquement aucun incident majeur à déplorer. Au contraire, il y eut des indices plutôt encourageants : un spectateur qui allume un fumigène, et voilà son entourage sur les gradins qui l'empêche de le lancer sur l'aire de jeu. Dans le chapitre de la réconciliation entre public sportif et service d'ordre, on a même assisté à de belles initiatives de part et d'autre. Un espoir : que cette sobriété des spectateurs demeure une constante, eux qui savent qu'aux premiers graves incidents, le huis clos sera rétabli et le spectacle reprendra en circuit fermé. Un bon point à adresser donc aux spectateurs sans lesquels — c'est une lapalissade — le spectacle n'aura guère de sens. * Jeu et buts : encourageants. Vingt-trois buts en sept rencontres (il manque encore l'affiche El Gaouafel de Gafsa-Espérance de Tunis, reportée au 16 novembre), soit une moyenne de plus de trois buts par rencontre, c'est un score qui peut annoncer une certaine embellie offensive, laquelle reste à confirmer.Le classique CA-CAB a tenu ses promesses avec de jolis buts, notamment ceux de Nour Hadhria sur un coup franc magistral et de Zouheir Dhaouadi au terme d'une splendide percussion.On craignait au fond le pire après quatre mois d'arrêt.Mais les clubs de l'élite ont manifestement très bien travaillé ces deux derniers mois, multipliant les matches amicaux et les mises au vert.Même un club comme le CA, qui n'a pas arrêté la compétition en raison de la coupe de la CAF, n'a pas paru mieux affûté qu'un CAB dont la dernière sortie officielle remonte au 10 juillet dernier. Bien entendu, la qualité des effectifs produit des rencontres aux antipodes en termes de qualité technique et de contenu.Si CA-CAB a été un intense moment de football, en revanche, lors des retrouvailles de deux ensembles luttant pour le maintien, en l'occurrence l'AS Gabès et l'ES Zarzis, on n'a pas retrouvé la même intensité, ni le même plaisir. * SOS stades homologables ! L'OBéja qui reçoit la JS Kairouanaise à El Menzah; l'ES Zarzis qui se met d'accord avec son rival de la ronde inaugurale, l'AS Gabès, de permuter l'ordre des rencontres (une première dans notre championnat) parce que sa pelouse est fermée pour des travaux d'entretien : voilà qui pose avec acuité le problème des enceintes, lesquelles, si elles ne sont pas fermées, paraissent pour la plupart indignes d'une division professionnelle : gazon pelé, teigneux et empêchant un simple contrôle, gradins vétustes, vestiaires décrépits... En fait, le problème est récurrent et interpelle la famille du football sur le grave retard enregistré au niveau de l'infrastructure.A part Radès, El Menzah et à la rigueur les enceintes de Sfax et de Sousse, c'est le néant, ou presque.Le retard accumulé par rapport à un pays comme le Maroc, où les grands stades poussent comme des champignons (Marrakech, Fès et Tanger, les derniers en date), devient inquiétant. On sait que les priorités de la Tunisie post-révolution se situent ailleurs, d'autant que les coûts des stades sont faramineux.Commençons au moins par remédier à ces pelouses d'un autre âge qui empêchent la pratique d'un jeu décent. *Les «affaires», inévitablement.Cela commence bien au niveau des «affaires» et des litiges, réserves et évocations.Signalons dans ce rayon d'abord les réserves formulées par le Club Sfaxien au sujet de la participation de Chamseddine Dhaouadi, l'arrière central du CS Hammam-Lif, qui, à l'intersaison, avait signé justement pour ces deux clubs opposés pour le compte de la première journée, ensuite l'évocation de l'USMonastir contre la participation de Issam Tej, le latéral du Stade Tunisien, expulsé dans la finale du Tournoi de l'Amitié. Mais un fait cocasse est à ranger dans cette même catégorie : le joueur du CA Bizertin, Housemeddine Zdiri, a été averti une deuxième fois sans être expulsé, restant sur le terrain dix bonnes minutes en situation irrégulière.Avant que l'un des deux assistants n'attire l'attention du referee central. Conséquence : l'arbitre de la rencontre CA-CAB, Yosr Saâdallah, et ses deux assistants Naoufel Ben Abdallah et Tarak Jelassi, en plus du 4e arbitre Mohamed Amine Ben Naceur sont invités à comparaître devant la Commission des désignations de la Direction nationale d'arbitrage. Le CA, lui, a raté une occasion de formuler des réserves.Il aurait dû s'y prendre au premier arrêt de jeu après le second avertissement infligé à Zdiri.Et non à la fin de la rencontre comme il l'avait fait, ce qui rend ses réserves caduques. Bref, un démarrage sur les chapeaux de roues. Comme mise en bouche, cela annonce une saison intense et fort intéressante, ce qui devrait favoriser les desseins de l'équipe de Tunisie dans sa campagne africaine de l'hiver prochain.D'ailleurs, dès samedi 12 novembre (20h30) au stade Mustapha-Tchaker de Blida, les Aigles de Carthage vont poursuivre leur préparation contre l'Algérie de Vahid Halilhodzic.