Le Ghanéen a été le meilleur «Sang et Or», réussissant un but de toute beauté Il a fallu attendre dix-sept ans pour voir enfin l'Espérance remporter la Ligue des champions. La dixième tentative fut la bonne. Ce match, ou une partie de son scénario, nous rappelle celui de la finale de 1999 entre l'Espérance Sportive de Tunis et l'autre équipe de Casablanca, le Raja. Ce jour-là, un joueur marocain avait été expulsé par l'arbitre et les Marocains avaient fait de la résistance avant de s'imposer aux tirs au but. Heureusement qu'hier, les «Sang et Or» avaient vite trouvé le chemin des filets pour se mettre à l'abri et trouver le temps de gérer la suite du match à leur guise. A l'Espérance, et après tant d'échecs à l'échelle continentale, on a enfin compris qu'une finale de la Ligue des champions se gagnait et ne se jouait pas. C'est tant mieux ainsi. Nabil Maâloul a aussi pris le temps d'analyser le match aller et d'apporter les retouches nécessaires. La titularisation du Ghanéen, Harrisson Afful, faisait partie de ses plans. Ce dernier fut la carte gagnante de l'Espérance. Les «Sang et Or» n'ont pas été explosifs. Ils ont par contre été réalistes. Avec un peu plus de chance, l'Espérance aurait pu tuer le match lors de la période initiale, notamment par Darragi et Ndjeng. Comme elle aurait pu être mise à genoux si Fabrice avait exploité son tête à tête avec Ben Chérifia. Et là, l'Espérance doit une fière chandelle à son portier. Tout cela fait aujourd'hui partie du passé et l'Espérance est de nouveau sur le toit de l'Afrique. C'est le plus important pour cette bande de jeunes qui ont le temps de savourer leur succès jusqu'à la Coupe du monde des clubs en décembre prochain au Japon. Défense L'arrière-garde espérantiste n'a pas été sans reproche notamment sur le contre du Widad à l'issue duquel Fabrice Odama s'est trouvé seul face à Ben Chérifia. L'attaquant du WAC a profité d'une mésentente entre Hichri et Banana pour s'infiltrer entre eux. Heureusement que le gardien espérantiste était aux aguets. L'axe central s'est repris par la suite. Concernant les latéraux, Afful s'est distingué plus que Chemmam. Le Ghanéen a su profiter du mauvais placement de Mssassi pour le prendre de vitesse et marquer un but splendide qui vaut son pesant d'or. Afful a été de loin le meilleur joueur de son équipe. Milieu du terrain La ligne médiane de l'Espérance a joué hier un cran au-dessus. Msakni, Bouazzi et un peu moins Traoui sont passés à côté du sujet. Darragi, incorporé d'entrée par son entraîneur, a gêné Msakni sur le flanc gauche de l'attaque. Tout a été remis en ordre après le repos. Darragi a évolué carrément au milieu du terrain et Maâloul a cherché à créer la surprise, en avançant Afful d'un cran après le remplacement de Msakni par Coulibaly. Le résultat n'a pas suivi et l'Espérance s'est contentée plutôt de gérer son avance au score. Pourtant Bouazzi a eu l'occasion de doubler la mise. En vain. Attaque On retiendra particulièrement la prestation de Ndjeng. Quel sens du jeu et quelle puissance ! Ce joueur a l'art de peser sur une défense, d'ouvrir des brèches pour ses coéquipiers et d'offrir une dernière passe. Il n'a malheureusement pas trouvé le chemin des buts hier, mais il est à créditer d'une bonne prestation. Solide comme un roc, il a été un véritable poison pour la défense du Widad. Dommage que Maâloul n'ait pas eu sous la main un autre joueur de cette trempe. Ce qui explique les changements opérés, Coulibaly et Mouelhi ayant pris la place de Msakni et Darragi. L'essentiel était de préserver le but d'Afful.