Comme prévu, la victoire d'Oum Dorman a fait son effet samedi à Radès durant la première mi-temps du moins. Mais comme la partie se jouait devant des gradins vides, l'absence du spectacle n'a affecté que les écrans de télévision. La qualification était par contre, trop présente dans les esprits, ce qui a fait que des buts relativement faciles ratés en cette période initiale ont paru comme du gâchis et ont accentué l'impression que les joueurs espérantistes avaient l'air de se suffire du résultat du match aller. Si la seconde mi-temps fut meilleure c'est que le constat de la distraction a été fait par N.Maâloul et qu'à la pause, il a réagi dans le bon sens. Toujours est-il que ce que nous craignions avant le match a été réalisé une tendance inintentionnelle vers la facilité n'a pas épargné l'Espérance, comme la qualification à la finale était assurée et confirmée dès la septième minute de la reprise, ceux qui avaient en tête le parcours de l'Espérance en cette Ligue des champions ont vite pensé à l'ultime tour et ce qu'il faut pour bien l'affronter et que le relâchement d'aujourd'hui peut se répercuter sur l'avenir. Mais tout le monde n'était pas pressé d'où l'impression laissée par le match de samedi. Une impression loin d'être unanime où toutes les nuances de l'analyse étaient permises. A part ceux qui n'ont pensé qu'à la qualification, il y a ceux qui ont regretté le manque à gagner quand l'Espérance rata deux ou trois occasions de conclure. Pour d'autres, se sont satisfaits du réveil en seconde mi-temps. Pour d'autres encore, il s'est confirmé que l'Espérance dans la conception actuelle qu'elle fait de ses forces et ses manquements elle est contrainte de procéder de deux manières, selon les circonstances. Gérer – assez mal – une situation favorable, ne serait-ce que sur le plan de la manière ou se transcender quand l'entreprise semble difficile. Cette dernière façon a un plus besoin d'une menace théorique avant le match pour mobiliser les esprits ou d'être, en cours de jeu bousculé par l'adversaire. N'étant pas sciemment menacé avant la rencontre, et n'ayant pas subi la moindre bousculade l'Espérance n'a fait instinctivement qu'appliquer la première façon de son double concept : elle a géré positivement mais sans panache, une mission comme si elle était formelle. M.ZOUBEIDI
Un parcours sans faute La force tranquille des « Sang et Or » Deuxième finale d'affilée en ligue africaine pour l'Espérance de Tunis. Avec cette différence que l'équipe représentant le football tunisien a terminé invaincue la phase des poules marquant à chacun de ses déplacements à Alger comme à Casa et enfin au Caire. C'est un ensemble de Espérance nouvelle version que le public tunisien et africain a découvert depuis sa prise en mains par l'enfant du club Nabil Maâloul. Une équipe au jeu attrayant fait de passes courtes et ne souffrant à aucun moment de l'absence de quelques unes de ses pièces maîtresses. Depuis le démarrage de la phase des poules, l'Espérance n'a, à aucun moment, aligner son équipe type. Une bonne entame de match puis rien. A preuve. L'entraîneur « sang et or » comptait aligner samedi dernier contre Al Hilal d'Oum Dorman Darragi, persuadé que l'Espérance ne pouvait se passer de son stratège quand elle évolue à Tunis..Il en fut empêché pour des raisons qu'il est inutile de rappeler. Cela n'a eu aucune répercussion négative sur le rendement de l'équipe qui est parvenue à marquer deux buts en seconde période de jeu non sans avoir réalisé une première mi-temps approximative avec des joueurs un tant soit peu rassurés par la victoire ramenée quinze jours plus tôt de Khartoum. C'est un peu le scénario que craignait Nabil Maâloul en dépit des recommandations faites à ses joueurs dont celle d'oublier le résultat du match aller. Il y a eu certes une bonne, même très bonne entame de match marquée par deux nettes occasions d'ouvrir la marque par Mouelhi puis Afful mais la suite fut bien moins convaincante d'autant plus que l'adversaire parvenait rarement à mettre en danger la défense espérantiste. Une seule et unique opportunité de scorer en quarante cinq minutes de jeu. Inhabituel : deux buts en seconde mi-temps, Il a fallu attendre la reprise pour voir l'Espérance pratiquer le football qu'on lui connait. Il est vrai que les quelques réglages opérés par l'entraîneur « sang et or » pendant la pause au niveau du placement de Bouazzi et d'Afful ont permis à l'équipe de mettre plus de pression sur les défenseurs soudanais grâce notamment aux montées de Chemmam et de Sameh Derbali. Deux buts sont venus concrétiser cette prise en mains totale de la seconde mi-temps. Le score aurait pu voire dû être plus conforme à la physionomie réelle de la rencontre mais c'était sans compter encore une fois avec les ratages dus à la précipitation ou encore à ce geste superflu dans les dribbles propres à deux ou trois joueurs. Mouelhi et Chemmam au-dessus du lot Ce ne fut tout de même pas un mauvais match. Nous avons certes assisté à du bon et à du moins bon football mais la rencontre fut globalement intéressante. Que demande-t-on de plus après un brillant parcours dans cette phase finale de la ligue africaine des clubs champions. Nous ne terminerons pas sans mettre l'accent sur la prestation de Khaled Mouelhi qui a sorti son meilleur match depuis sa venue à l'Espérance. Un Khaled Mouelhi qui monte en puissance, généreux dans l'effort, couvrant un terrain considérable, alliant couverture et reconversion. Résultat : on lui a pardonné après coup son ratage de la 3ème minute en reprenant très haut un ballon de Msakni qui ne demandait qu'à être expédié dans les buts gardés par El Moez Mahjoub. L'autre satisfaction est venue de Khalil Chemmam auteur lui aussi d'une prestation digne de sa stature de joueur incontournable en défense. En récupérant le brassard de capitaine en l'absence de Darragi, le défenseur international de l'Espérance a été d'un comportement exemplaire sur le terrain ne répondant à aucun moment au traitement auquel il a été soumis sous les yeux de l'arbitre mauricien qui, nous semble-t-il, a oublié ses cartons jaunes et rouges aux vestiaires. Rafik BEN ARFA
Une finale souhaitée par Maâloul et Decastel L'Espérance retrouvera le 5 novembre prochain le Widad de Casablanca dans le cadre de la finale aller de la ligue africaine des clubs champions. Les représentants du football marocain sont parvenus à ramener leur qualification d'Abba en tenant en échec les Nigérians d'Enyimba confortant ainsi leur victoire de la demi finale aller ( 1 à 0 ). Une finale Espérance – Widad est le vœu de Nabil Maâloul qui craignait un tant soit peu le déplacement du Nigéria pour des raisons inhérentes au climat, aux conditions de séjour et à la méconnaissance de l'équipe d'Inyimba. C'était également le vœu de Michel Decastel l'entraîneur du Wydad qui nous confiait déjà, juste après la demi-finale aller du 14 août dernier à Casablanca, qu'il souhaitait une finale entre les deux équipes marocaine et tunisienne. Une double finale à caractère de derby maghrébin entre les meilleures équipes du moment en Afrique dont l'issue sera incertaine dans la mesure où « Sang et Or » et Widadis n'ont pu se départager à l'aller ( 2 à 2 ) à Casa comme au retour ( 0 à 0 ) à Radès. R.B.A
Nabil Maâloul «L'occasion de renouer avec les sacres africains » Le Temps : Vous avez souhaité avoir en finale le Wydad, vœu exaucé. Etes-vous satisfait ? Maâloul : J'aimerais faire une précision. Si j'ai porté mon choix sur le Wydad de Casablanca ce n'est pas parce qu'il est plus abordable que l'équipe d'Inyimba. Mais tout simplement pour épargner aux joueurs les problèmes que rencontrent toutes les équipes qui se rendent au Nigéria au niveau de l'organisation et du séjour sachant que la ville où évolue Inyimba dispose d'un seul hôtel de qualité médiocre outre une infrastructure sportive qui laisse à désirer. A Casablanca par contre, les conditions de séjour sont nettement meilleures, excellentes même notamment en ce qui concerne la qualité de la pelouse sur laquelle évolueront les deux équipes. D'ailleurs je n'ai pas manqué de déclarer, juste après le match aller de la phase des poules, que l'Espérance reviendra à Casablanca pour disputer la finale. * Faut-il s'attendre à ce que cette double finale de la ligue africaine sera beaucoup plus disputée que les deux précédentes rencontres entre les deux équipes ? - Certainement. Le défi sera encore beaucoup plus important s'agissant d'un titre continental. Pour l'Espérance notamment qui ne doit pas se permettre de laisser filer une telle opportunité pour renouer avec les sacres africains. Notre adversaire doit sûrement tenir le même raisonnement, aussi faut-il s'attendre à une double confrontation qui ne manquera pas d'intérêt et d'indécision. * Samedi dernier l'Espérance a attendu la seconde mi-temps pour pratiquer le football qu'on lui connaît et marquer deux buts. Comment expliquez-vous les deux visages montrés par vos joueurs ? - Je suis rassuré par le fait que l'Espérance est, enfin, parvenue à marquer en seconde mi-temps. Pour répondre à votre question, je dirai que la manière n'y était pas en première période dans la mesure où mes joueurs n'ont pratiquement pas rencontré d'opposition sérieuse. Après avoir raté les trois opportunités qui auraient pu leur permettre d'ouvrir la marque en début de match, ils ont fini par baisser de rythme. Les choses ont changé après la pause à partir du moment où nous avons fait comprendre aux joueurs qu'ils ne pouvaient se permettre de courir le risque de se faire surprendre par leurs homologues d'Al Hilal et compromettre éventuellement leur qualification. Ils n'ont pas mis beaucoup de temps pour réagir avec ce but réalisé en début de seconde mi-temps. La suite, vous la connaissez. Propos recueillis R.B.A