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La révolution, le peuple et les nouveaux élus


Par Mohamed Taïeb HOUIDI(*)
En cette période de crise politique, économique et morale, les valeurs se dérobent, le crédit de l'Etat se délite sous nos yeux, la nation cherche ses repères autant identitaires que modernistes; il n'y a pas encore une seule personne, femme ou homme, sur le nom de laquelle le pays puisse s'unir. Nous allons donc voir commencer le gouvernement par et pour les partis.
Pourquoi en ce lendemain d'élections le peuple en est-il à tanguer entre espoir et désenchantement ? C'est parce qu'il est dans une exaspération profonde. Il attend des signaux clairs concernant les réformes et les actes. Mais les querelles entre la «coalition des trois» incarnent d'ores et déjà les signes précurseurs de leurs prochaines divisions dans la conduite des affaires de l'Etat. Elles ne font déjà que commencer avec le partage des maroquins dans le futur gouvernement. Elles vont s'accentuer pour la préservation des prés carrés en matière de prérogatives et de compétences du président de la République et du chef de gouvernement d'une part, entre celles de certains ministères d'autre part. Les concertations qui durent depuis bientôt six semaines reflètent le peu d'intérêt porté par les «vainqueurs» aux priorités socioéconomiques et sécuritaires du pays.
Au lieu de cela, le peuple assiste, ahuri, à la valse des doubles discours : les violences de ces derniers jours à l'université de la Manouba sont menées par des ultras qui réclament l'autorisation du port du niqab dans les salles des cours et d'examens, l'instauration de lieux de prière, la suppression de la mixité dans les espaces communs (restauration, sport...). Les porte-voix du parti dominant condamnent – mollement – les brutalités, mais ils affirment simultanément que ces revendications sont légitimes... tout en appelant au dialogue, et sans condamner ces violences sur le fond et les raisons, ni prendre une quelconque initiative concrète. Un comble ! Bientôt, l'autoritarisme rampant va occuper tous les espaces séculiers de la vie publique et imposer toutes les régressions.
Tous ces événements ne seraient-ils pas orchestrés pour distraire, voire intimider l'opinion publique, accélérer les débats au sein de la Constituante et faire passer les règlements des sous-commissions pour y dominer l'ensemble des débats ?
Pendant ce temps, la société civile, les partis, les associations doivent accepter les violences de plus en plus insoutenables de certains réseaux sociaux et d'une certaine presse dite « impartiale et républicaine». Je lisais l'autre jour une sorte de graffiti médiatique: «Où sont les partis politiques qui nous assomment tous les jours avec leurs discours sur les libertés, les droits de l'homme» ? Comme si parler de ces valeurs relevait du bavardage ...
Non, la révolution n'a pas eu lieu pour voir s'établir des comportements identitaires (tribaux et religieux), s'ériger des murs d'incompréhension et de conflits d'intérêts, s'installer l'obscurantisme et l'anarchie. Non, les Tunisiens ne se sont pas soulevés pour voir instaurer une «démocratie islamique», imaginée par les théoriciens occidentaux tenants du «Grand Moyen-Orient», et ainsi nommée par un incroyable cynisme pudique. Car accepter tout cela, c'est cautionner d'autres formes sournoises de domination, c'est permettre d'instiller le mortel poison de la division au sein de notre nation, c'est avaliser l'abandon de notre souveraineté.
Considérés dans notre être individuel, nous sommes abyssalement différents les uns des autres. Mais pris dans notre appartenance collective, qu'est-ce qui fait que nous sommes du même pays, que nous avons la même histoire, que nous aspirons aux mêmes idéaux? C'est que nous portons les mêmes valeurs. Et c'est à cause de ces deux aspects de notre identité (à la fois individuelle et collective) que la tolérance est nécessaire.
Les Tunisiens veulent une société respectueuse de leur identité arabo-musulmane, mais ils veulent également une société libérée des préjugés, et régie par des règles démocratiques. De ce fait, l'Islam notre religion commune, ainsi que nos traditions et nos racines historiques ne sont pas et ne peuvent être des sujets de division.
Aussi, l'histoire jugera tous ceux qui remuent le couteau dans la plaie des injustices sociales en les dissimulant sous le visage de la controverse identitaire...
La nouvelle gouvernance de notre pays a besoin de renoncements et de modération intelligente. Mais les caractères des nouveaux «hommes forts» sont à la fois sincères et vacillants, opiniâtres et inconsistants. Où est le collectif d'hommes d'Etat qui, faute d'être des leaders «à l'ancienne», peuvent réunir la nation autour d'idéaux clairs et réalistes, autour de projets lumineux et opérationnels, autour d'un grand dessein commun, fait d'espérances et de convictions, mais aussi d'initiatives et de créations ?
Non, le comportement de ceux qui s'apprêtent à nous diriger n'est pas celui que l'on pourrait espérer de la part de véritables «pères fondateurs» de notre deuxième République.


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