• Accompagné de Samir Dilou, le chef du gouvernement a pris connaissance des conditions de détention et a promis de les améliorer Branle-bas l'autre jour à la caserne d'El Aouina où le personnel a été surpris par une visite inopinée effectuée par M. Hamadi Jebali, qui était flanqué de son ministre des Droits de l'Homme, M. Samir Dilou. Objectif du «raid»: s'enquérir des conditions de détention des prisonniers. Sans être précédée d'un communiqué officiel, cette visite a permis à MM. Jebali et Dilou de prendre acte, in live, des doléances des détenus, en majorité d'ex-ministres et d'anciens hauts cadres des ministères de l'Intérieur, du Transport, de la Justice et des Domaines de l'Etat, outre, bien entendu, les membres du «clan Trabelsi». Avec tout ce beau monde, le chef du gouvernement a tenu à s'entretenir, un par un, passant d'une geôle à une autre et s'intéressant, jusqu'aux moindres détails, à leurs conditions de séjour derrière les verrous. Surprises Outre son caractère inopiné, cette visite, la première entreprise dans les lieux par M. Jebali depuis sa nomination, a réservé d'autres surprises. A commencer par la vétusté des cellules et l'humidité qui y sévit. Deux constats évoqués par tous les prisonniers, ou presque. Autre constat : l'un des détenus, âgé de 76 ans, souffre de plusieurs maladies, d'où les risques sur son état de santé. Et pour terminer, un phénomène inattendu : deux prisonniers sur trois ont, à cette occasion, crié haut leur innocence et réclamé vivement que justice soit rapidement faite, en dépit de la gravité des affaires dans lesquelles ils sont impliqués. Ne faisant qu'écouter attentivement, M. Hamadi Jebali en a pris acte, promettant à ses «hôtes» que «la justice se prononcera sur leur sort, en toute légalité et en plein respect des droits de l'Homme, loin de toute intention de règlement de comptes». Non à la propagande Quant aux raisons ayant motivé cette visite inopinée, elles consistent, selon M. Dilou, en «la volonté du gouvernement actuel de se démarquer de toutes les démonstrations de propagande et de mensonge qui constituaient le cheval de bataille de l'ancien régime». Reste maintenant à savoir comment sera «l'après-visite» en termes de décisions concrètes.