Par Nizar BEN SAAD La télévision publique française n'est jamais tombée aussi bas. Ceux qui ont voulu nous donner des leçons de journalisme devraient regarder de plus près le désolant spectacle de «France 24» ou de «France 3» lorsque le débat à sens unique se substitue au débat contradictoire, lorsque l'autocensure remplace le sens critique du journaliste professionnel. Selon quels critères professionnels sert-on au public des interviews successives d'un personnage aussi douteux qu'un certain Taoufik Ben Brik, condamné par la justice pour agression physique contre une femme, mais présenté par ces médias comme un journaliste ou un «militant»… Pour quelle raison oublie-t-on de parler des poursuites judiciaires dont fait l'objet ce dernier à Paris même, capitale de la France, pour agression et tentative de viol contre une autre Tunisienne. Aucun journaliste ne peut prétendre avoir manqué le procès intenté par la victime contre son agresseur, surtout que ce procès traîne depuis 2004. Une affaire dont l'examen est prévu pour septembre prochain (à moins que ce procès, qui semble gêner, ne soit reporté de nouveau !). Il n'y a pas besoin de journalistes d'investigation téméraires pour parler de cette affaire ou de l'autre. Il faudrait seulement des journalistes sans parti pris qui n'ont pas peur de contredire les apôtres du politiquement correct. Il semblerait cependant que certaines femmes sont plus égales que les autres. Apparemment, pour avoir droit à un traitement équitable par une certaine presse française, une femme ne doit pas être la victime de M. Brik. Par ailleurs, pourquoi ces grands médias pluralistes n'offrent-ils à cette occasion qu'un seul son de cloche ? Sans doute l'autre son de cloche est-il trop gênant ! Pourtant, il y a quelques années, plusieurs de ces médias s'étaient désolidarisés de ce piteux personnage après avoir découvert que son cirque n'était qu'un grand subterfuge pour exploiter la naïveté des uns et la mauvaise foi des autres.