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Les hommes de culture pris encore pour cible
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 05 - 2012

Aux dernières nouvelles, les artistes et autres protagonistes de la scène culturelle continuent de s'attirer les foudres de certains individus considérés comme faisant partie de la mouvance «salafiste» et qui ont décidé d'en faire, apparemment, leur souffre-douleurs. Choc idéologique, provocations ou incompréhensions mutuelles? Le fait est que ce phénomène devient de plus en plus présent ces derniers temps sous nos cieux. Ce fut le cas récemment du philosophe Youssef Seddik, de Olfa Youssef et d'autres encore qui malheureusement ont dû subir cela à maintes reprises sans qu'il y ait de réactions sérieuse de la part des autorités concernées.
Le Kef à l'instar des autres villes est, depuis des mois, le siège de troubles et de tensions qui ont laissé proliférer, semble-t-il, une sorte de violence acharnée à l'encontre de personnes bien ciblées. C'est le cas de Rejab Magri, professeur de théâtre au Kef et acteur dans la scène culturelle locale et nationale (secrétaire général de l'Association des arts pour le cinéma et le théâtre du Kef (ACT)) qui se serait retrouvé dans la ligne de mire de sinistres individus. L'acharnement sur Rejab a commencé, nous apprend-t-on, quelques jours avant les élections de l'Assemblée, se faisant agresser par des personnes connues dans les environs et considérées comme appartenant à la tendance religieuse «salafiste» (ou du moins ayant l'apparat associée à cette mouvance: barbe et habits). Une agression qui est demeuré impunie, jusqu'à aujourd'hui, alors même que ce dernier connaissait l'identité de ses assaillants.
Et voilà qu'hier nous sommes alertés par Amir Gueddich, un des riverains du centre du Kef et également président de ladite association . Ce dernier nous apprend que Rejab Magri s'est fait agresser, jeudi 24 mai 2012, par les mêmes personnes dont l'identité n'est plus un secret ni pour les habitants du centre du Kef ni pour la police.
Voici son récit
Dans les environs de 15h et après les manifestations qui ont lieu au Kef, jeudi dernier, appelant entre autres au développement local de la région, l'enseignant de théâtre quittait le lycée, prenant la route habituelle qui le mène chez lui. Il croise sur son chemin un groupe de policiers attroupés avec ses anciens assaillants (4 ou 5 personnes) dont il connaît même les noms. Loin de s'y attendre, Rejab Magri se fait surprendre par derrière par cette même bande qui le roue de coups, sous le regard passif des policiers. Outre le préjudice moral, l'enseignant qui n'est pas à sa première agression, souffre actuellement d'une fracture au niveau d'une épaule, d'un traumatisme crânien avec plusieurs dents cassées...
Récidive et impunité
Le calvaire de Rejab ne s'arrête pas là, aux dires de notre interlocuteur, et il se heurte à la partialité des forces de l'ordre,voire à une louche complicité qui fait que ces derniers, qui semblent connaître cette bande de voyous, bloquent leur arrestation, leur procurant ainsi une sorte d'impunité et leur permettant de récidiver et de s'attaquer à l'intégrité physique et morale des personnes prises pour cible.
Il poursuit dans ce sens: «Il y a deux semaines de cela, des salafistes ont tabassé Saif Chida, un jeune étudiant à l'Institut supérieur du sport et de l'éducation physique (Issep) du Kef (blessures au dos au niveau de la colonne vertébrale et des hématomes un peu partout) dans un café au centre du Kef (la Cabane) sous prétexte que ce dernier est un mécréant...»
Ces «salafistes» (20 environ), qui semblaient bien organisés, s'en sont pris également aux locaux en détruisant chaises et tables, nous apprend encore Amir et d'ajouter : «Le comble dans cette histoire c'est que le gérant du café qui a déposé une plainte s'est fait arrêter il y a trois jours sous prétexte d'harcèlement de la police parce qu'il insistait auprès d'eux pour qu'ils arrêtent ces personnes! Il a été relâché récemment.»
Notre interlocuteur nous apprend encore que le même jour et juste après le dépôt de la plainte à l'encontre de ce groupe, ces derniers, qui semblent vraisemblablement jouir d'une flagrante impunité, s'en sont pris (à 50 mètres du poste de police!) à Slim Magri, un ami de Saif Chida et également membre de la même association (vice-président) l'agressant à coups de jets de grosses pierres alors qu'il était dans sa voiture. Il a été blessé au cou et au niveau du bras...
Et ça ne s'arrête pas là car au lendemain de ces multiples attaques, un groupe de «salafistes» (30 environ) appartenant à la même bande, aurait attaqué violemment un dénommé Habib Bouguerra, un ami de Slim et de Saif, devant l'Institut du sport du Kef, pour revenir à la charge l' après-midi et s'acharner cette fois sur un certain Ahmed Hammemi, faisant partie du même cercle d'amitié que les autres victimes et qui était alors en compagnie de deux touristes devant une mosquée.
Toutes ces agressions seraient à chaque fois suivies de menaces de mort, la police étant toujours informée quand cela ne se passe pas devant l'un de ses membres! Des plaintes ont été ainsi déposées mais les victimes se heurtent toujours à la même réponse prétendant qu'ils ne peuvent intervenir que sur ordre du Procureur de la République, alors que l'identité ainsi que les adresses des agresseurs sont connues de tous. «Et cela relève encore plus de la mascarade quand on sait qu'il n' y a pas de procureur, car toujours absent et injoignable...», précise Amir. Pire encore, d'autres policiers auraient confié à ce même groupe de personnes prises pour cible que des ordres leur interdisaient de toucher à ces «salafistes»...
Qu'attend-on pour assurer la protection et l'intégrité physique de toutes ces personnes souffre-douleurs de ces bandits...? Comment se fait-il que cela se produise au vu et au su de nos policiers? Pourquoi taire tous ces agissements.. Pire encore pourquoi donner l'ordre de ne pas arrêter ces bandits (salafistes)? Que de questions qui ne trouvent pas de réponse...
Voilà que les sinistres personnes que l'on place sous la bannière de la tendance salafiste frappent encore, touchant particulièrement des hommes de culture et des intellectuels. Le mutisme complice des autorités, la complicité avérée ou du moins la non prise au sérieux de ces attaques multipliées par nos forces de l'ordre amènent outre le sentiment d'insécurité, du trouble et de la suspicion auprès de nos concitoyens (les victimes surtout) et l' absence de vraies réponses et de vraies réactions laisse la place à une pléthore d'interprétations, celle surtout qui met l'accent sur une possible orchestration ou encouragement de ces attaques qui visent à détourner l'opinion publique des vraies questions sociales et économiques urgentes.
Depuis des siècles l'intégrisme religieux (prononcé ou d'apparence) a été savamment entretenu par les gouvernants et de longs siècles d'oppression ont greffé un intégrisme (qu'on retrouve dans toutes les religions)qui a étouffé les aspirations à une vie meilleure. Une chose est sûre, c'est que cela continue à faire les beaux jours des gouvernants.
A cette forme de violence physique et palpable s'ajoute une autre forme tout aussi dangereuse, la violence symbolique laquelle, selon Pierre Bourdieu, exerce la fonction d'un maintien de l'ordre, sans que le sujet qui l'exerce s'en aperçoive consciemment... A bon entendeur.


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