Des créateurs, artistes et intellectuels ainsi que des représentants de la société civile et des membres de l'Assemblée constituante ont organisé, hier après-midi, un mouvement de protestation devant le siège de l'Assemblée nationale constituante afin de dénoncer l'agression grave subie par l'artiste et homme de théâtre Rejeb Magri, tabassé par des salafistes au Kef. Les représentants de l'Associaiton tunisienne des diplômés des instituts des arts dramatiques qui ont organisé ce mouvement ont expliqué que le but de leur action est de protester contre les agressions répétées commises par des groupes salafistes contre les créateurs et ceux qui travaillent dans le secteur culturel en général. Les participants à ce mouvement ont scandé des slogans tels que «Nous sommes tous Rejeb Magri», «Peuple libre, artiste indépendant», «Liberté, liberté pour l'artiste et les régions». Ils ont également brandi des banderoles dénonçant les pratiques violentes contre les créateurs et la liberté de création. Dans des déclarations à l'Agence TAP, ils ont demandé aux pouvoirs publics d'intervenir d'une manière efficace pour faire face aux agissements criminels de ceux qui commettent des actes hors la loi et contraires au comportement civique. La cinéaste et membre de l'Assemblée nationale constituante Selma Baccar a exprimé à cette occasion son soutien total aux manifestants, précisant qu'une délégation représentant des artistes et des intellectuels à demandé de rencontrer M. Mustapha Ben Jaâfar, président de l'ANC pour discuter avec lui de ces graves violences. Maya Jribi, secrétaire générale du parti républicain, a de son côté indiqué que les institutions publiques et privées de l'Etat ainsi que les citoyens sont devenus la cible de groupes extrémistes qui ne respectent pas la loi. Elle demande au gouvernement d'assumer ses responsabilités s'agissant de préserver la sécurité des citoyens dont celle des créateurs et des artistes. Pour sa part, Emna Mnif, activiste de la société civile, a déclaré qu'elle est venue soutenir les manifestants pour dénoncer ce qu'elle a qualifié de «silence complice» des décideurs afin de terroriser toutes les composantes de la société tunisienne. Elle ajoute : «La situation actuelle exige du peuple tunisien, de la classe politique et de la société civile de se dresser comme un seul homme pour demander la formation d'un gouvernement de salut national».