Par Riadh JEMAA Le 14 janvier, le peuple tunisien s'est révolté contre la misère, la corruption, la distribution inégale de la richesse du pays, l'oppression, l'injustice, la démocratie, la liberté, et mais également pour un Etat de droit. Après la révolution, on a assisté à des débordements de tout genre, absence de sécurité, occupation des terrains, confiscation des trottoirs dans toutes nos villes , établissement de points de vente anarchique et construction de kiosques à chaque coin de rue au point de renommer la révolution tunisienne «du jasmin», la révolution des kiosques. Tous ces débordements et cette anarchie ont été favorisés par l'absence de la police municipale ou nationale. Nous avons espéré après les élections du 23 octobre 2011 et la constitution d'un gouvernement légitime, un retour à un Etat de droit par l'élimination de tous ces débordements et un retour à l'état normal. Malheureusement, ce ne fut pas le cas et les kiosques continuent de fleurir sur nos trottoirs et même à se multiplier et défigurer le paysage de nos villes. Un autre phénomène est apparu dernièrement dans nos villes qui s'est amplifié malheureusement en devenant un véritable fléau, c'est celui de la mendicité. Il est de l'obligation du gouvernement de prendre des mesures d'urgence pour endiguer ce phénomène qui n'est pas digne de notre pays et de notre révolution. Ces mesures doivent comporter deux volets : – Un volet dissuasif et répressif par une présence régulière et continue de la police nationale dans nos villes qui en manquent cruellement, pour d'une part assurer la sécurité du citoyen et d'autre part empêcher la multiplicité de la mendicité qui est devenue une véritable industrie pour certaines personnes. – Un volet social par une prise en charge au cas par cas des personnes démunies sans ressource et qui sont obligées de mendier pour vivre. Ce volet social peut être assuré par une caisse ou un organisme indépendant du ministère des Affaires sociales et dont le financement pourrait être assuré par l'application d'amendes pour non-respect du code de la route (excès de vitesse, utilisation du portable au volant...) dont le montant pourrait être majoré de 100 %. – L'activation et l'application rigoureuse de la loi anti-tabac dans les lieux publics. – Le versement, par solidarité, de 10% des salaires de notre président et de nos députés qui se sont octroyés un salaire mensuel de 30.000 et de 5.000 dinars à ce fonds d'aide d'urgence. Je suis persuadé que les sommes recueillies par cette caisse suffiraient amplement pour résoudre le problème de la mendicité en Tunisie qui retrouverait ainsi sa dignité. Mais l'application de ces mesures qui associent dissuasion, répression et mesures sociales demandent également une volonté et un courage politique.