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Proposition d'un programme d'urgence pour initier la reprise économique et assurer la cohésion sociale en Tunisie Opinions - Développement : l'alternative du Parti Al Joumhouri
• Elaboré par l'équipe d'experts d'Al Joumhouri, coordonné par Taïeb Houidi, membre du bureau exécutif - Tunis, Juin 2012 Depuis les élections du 23 octobre 2011 et la constitution du nouveau gouvernement, l'opposition s'est vue qualifiée de «non constructive», elle ne serait là que pour «mettre les bâtons dans les roues, apte seulement à la contestation, la réfutation et la controverse, sans proposer d'alternatives pour sortir le pays de la crise politique, économique et sociale»... Les partis d'opposition sont désignés comme «des perdants qui n'acceptent pas les résultats des urnes». Or, le gouvernement en place depuis bientôt six mois n'arrive pas à tenir et à assumer ses promesses électorales sur la base desquelles 50.000 emplois auraient dû être créés à fin mai 2012. Bien au contraire, l'économie en a perdu plus de 20.000 depuis le début de l'année 2012. Les prévisions de croissance sont en berne, le chômage (800.000, soit 18,1%) et l'inflation (plus de 6%) atteignent des cimes. La fracture régionale, l'une des raisons majeures de la Révolution, pousse nos concitoyens désemparés à s'interroger gravement sur leur avenir. Toutes les réformes paraissent même volontairement bloquées. Ainsi, notre parti n'a pas voté le budget 2012, ayant la conviction que les mesures proposées ne tiennent compte ni des urgences que la situation du pays requiert, ni des échéances de leur faisabilité, encore moins des moyens réels pour leur mise en œuvre. Aussi, la situation actuelle du pays exige-t-elle des mesures d'urgence susceptibles de revigorer l'économie et de fournir les emplois demandés. Elle nécessite une feuille de route claire pour que chacun de nos compatriotes saisisse la marche suivie et les objectifs assignés. Le Parti Al Joumhouri apporte ci-après sa vision pour l'impulsion effective de l'économie nationale, la relance de l'investissement, l'atténuation des disparités régionales, la création d'emplois, le désenclavement... Il s'agit d'un programme d'urgence qui pourrait être mis à exécution dans l'immédiat, témoignant si besoin est, que notre parti est dans une trajectoire de responsabilité. Il travaille surtout à l'élaboration de politiques susceptibles d'offrir d'autres voies possibles, une alternance sérieuse et crédible. En un mot, il propose des solutions pour sortir notre pays de l'ornière, dans la mesure où ces solutions pourraient même être mises en place par le gouvernement actuel. Six propositions majeures sont présentées : • Création d'agences régionales pour la diversification économique et la compétitivité • Mesures d'urgence pour le secteur agricole • Programme national d'habitat social • Programme médical et sanitaire • Mesures concernant la fiscalité des ménages et des entreprises, ainsi que les décisions administratives... • Désenclavement routier et ferroviaire Qu'est-ce qu'un programme d'urgence dans le contexte actuel de la Tunisie ? La conjoncture actuelle impose des initiatives gouvernementales fortes. L'Etat doit nécessairement investir en période de récession, dans le cadre d'une action dite «contre-cyclique». Le programme d'urgence consiste en une série d'actions donnant la priorité majeure à la création d'emplois et à la relance de l'économie, après la récession des 16 derniers mois... Bien que ces propositions aient vocation à être mises en œuvre à court terme, nous nous sommes efforcés de les inscrire dans un cadre de long terme. Il en est ainsi des actions relatives aux infrastructures, aux équipements sanitaires, à l'habitat social et au financement du développement régional. Par ailleurs, ce programme est simple; il comporte un nombre restreint d'actions essentielles qui devront être réalisées en plus de celles prévues dans le budget de l'Etat. Dans ce cadre, il s'agit de trouver le bon équilibre entre deux types d'interventions : •Celles susceptibles de relancer les économies locales, de renforcer le tissu économique de base, d'impulser les actions sociales, de soutenir le pouvoir d'achat... •Celles qui concernent les grands travaux, faisant appel à d'importants investissements et entraînant la création d'un grand nombre d'emplois en utilisant la capacité d'emprunt disponible. Les actions proposées dans ce programme d'urgence s'inscrivent parfaitement dans ces objectifs. Synthèse : impact du programme d'urgence sur les investissements et la création d'emplois Nous reprenons ci-après les propositions majeures élaborées par le Parti Al Joumhouri pour assurer la reprise, en rappelant le nombre d'emplois estimés pour chaque programme ou action, ainsi que les coûts d'investissement nécessaires. Un ratio investissement/emplois confirme ensuite l'estimation du nombre d'emplois prévus. • Prioriser le développement régional par la création de 4 agences régionales pour la diversification économique et la compétitivité, financées par des fonds régionaux : Résultats escomptés : 12.000 emplois par an, soit 48.000 emplois en 4 ans 2. Emplois induits par le programme national agricole d'urgence Emplois totaux escomptés : 3.000 emplois agricoles par an, soit 12.000 emplois en 4 ans 3. Emplois induits par le programme national d'urgence pour l'habitat social • Construction de 10.000 logements sociaux neufs = 65 m2 x 10 000x 1j par m2 = 2.600 emplois/an •Création de 30 zones d'activités urbaines = * Construction : 30m2 x 200 unités x 30 zones x2j par m2= 1 440 emplois/an * Emplois induits : 200 emplois x 30 zones (10 zones /an) = 2.000 emplois/ an • Réhabilitation de 30 quartiers et amélioration de constructions * Amélioration de 25.000 logements x 30 m2 x 0,8j/m2 = 2.400 emplois/an * réhabilitation de 30 quartiers x 9ha x 10 emplois permanents = 2 700 emplois/an Emplois totaux escomptés : 11.200 emplois par an soit 45.000 emplois en 4 ans 4. Emplois induits par le programme national d'urgence de santé * 810 médecins + 700 sages-femmes + 810 infirmiers= 2 320 emplois * Emplois induits par le programme santé (1,5/unité)= 1 200 emplois Emplois totaux escomptés : 3.500 emplois par an •Décisions administratives à effet immédiat • Mettre fin au régime forfaitaire. Résultats escomptés : 3.000 emplois par an, soit 12.000 emplois en 4 ans •Créer des mécanismes de soutien financier au profit des entreprises nationales, afin de renforcer leur capacité. Résultats escomptés : 5.000 emplois par an, soit 20 000 emplois en 4 ans • Externaliser l'assistance à maîtrise d'ouvrage des grands projets publics Résultats escomptés : 4.000 emplois par an soit 16.000 emplois en 4 ans • Grands chantiers publics et publics-privés (ports, zones logistiques, routes, autoroutes, chemins de fer...), hors budget de l'Etat en vue d'en rechercher les financements nécessaires : c'est en offrant au monde une vision moderne de la Tunisie de demain, à travers des projets concrets, que pourra être enclenché de manière efficace le processus de recherche de financement. La promotion d'un tel programme gagnerait à être confiée à des spécialistes dans ce domaine. Résultats escomptés : 8.000 emplois par an, soit 32.000 emplois en 4 ans Total général : 50.000 emplois par an pour le programme d'urgence, compte non tenu des emplois créés par l'économie nationale (environ 70.000 par an). Une autre approche consiste à évaluer le nombre d'emplois susceptibles d'être créés à partir de l'investissement consenti pour ce programme d'urgence. Ces investissements publics vont induire des investissements privés et mixtes selon les ratios minima ci-après (qui diffèrent selon les secteurs) : Investissements directs et induits (en millions de DT) Pour 2,43 milliards de dinars d'investissements publics, on aurait alors un total de 3,61 Milliards de dinars d'investissements privés (total public + privé : 6,045 milliards de DT). Sur la base de 115.000 DT d'investissement direct par emploi créé, on obtiendrait un total de 52.600 emplois. Les deux approches s'avèrent donc concordantes. Afin de rendre ces mesures applicables, il est essentiel de faire voter par l'ANC les lois fondamentales sur la sécurité des biens et des personnes, sur les libertés, sur l''indépendance de la justice et d'activer la rédaction de la Constitution.