Au cas où la croissance et les recettes n'atteindraient pas les niveaux prévus, et si les cours évoluent plus rapidement que les prix moyens contenus dans le budget, le déficit budgétaire réel pourrait dépasser de plusieurs points le niveau prévisionnel de près de 6%. Relancer l'économie nationale est un vrai casse-tête. Malgré les signes encourageants du premier semestre 2012, le vécu des ménages et des entreprises n'a pas sensiblement changé. En effet, ni les taux de croissance positive annoncés, ni l'accélération du rythme des investissements, ni la reprise du secteur touristique ainsi que celle des phosphates n'ont permis d'atténuer le taux de chômage galopant, ni d'améliorer le pouvoir d'achat des ménages ou encore doper la compétitivité des entreprises. Partant de ce constat, les politiques mises en œuvre ne semblent pas produire l'effet escompté. D'ailleurs, jusqu'à nos jours, le débat sur les politiques de relance à adopter bat son plein. On recherche encore, au fil de l'actualité ainsi qu'au rythme des revendications dans les régions, comment allouer les budgets, arrêter les plans et engager les actions en vue de redémarrer l'appareil productif. Sur le plan théorique, les décideurs sont appelés à mettre en place des politiques économiques appropriées. Qu'elle soit monétaire ou budgétaire, expansive ou restrictive, la politique adoptée doit servir un objectif précis tout en tenant compte de la conjoncture spécifique de la période et surtout de ses effets pervers. A chaque choix un prix à payer. D'où la question qui se pose : pour sortir de l'impasse, doit-on accepter les tensions inflationnistes ou les revendications sociales ? L'année dernière a montré que les effets d'une politique monétaire expansive sont bien limités. En effet, l'injection de la monnaie et la révision à la baisse du taux du marché monétaire (TMM) n'ont pas incité les entreprises à investir. Cela a engendré la réduction de leurs charges financières de leurs emprunts. D'où il s'est avéré plus profitable de rembourser les crédits que d'en octroyer. Puisque nul ne garantit que ces taux seront les mêmes dans quelques années. Du côté des consommateurs, ces taux sont une aubaine. Les investisseurs évoluent au rythme des dépenses publiques Avec des budgets supplémentaires sous forme de crédit bon marché, ils ont profité à élargir leurs courses à des produits importés, inaccessibles avec les budgets habituels. Dans ce cas de figure, ce sont les producteurs étrangers qui bénéficient, réellement, de ces faibles taux et la demande qui en découle. A en croire plusieurs analyses et études, en ces périodes de vaches maigres, l'outil budgétaire est fortement recommandé. Porter le déficit budgétaire à des niveaux supérieurs pourrait fournir d'importantes marges pour pallier quelques ambiguïtés des investisseurs. Cette demande du secteur public constitue des marchés importants et de surcroît des recettes, tant recherchées, par les entreprises en difficultés. Ce qui favorisera vraisemblablement leur reprise. De plus, en engageant des projets d'envergure, notamment dans les régions, l'Etat joue pleinement son rôle démonstratif. A vrai dire, elle apporte des garanties pour les investisseurs, étrangers et domestiques, en état d'attente. Toutefois, il faut surveiller de près une politique budgétaire expansionniste basée sur des prévisions ambitieuses. En effet, au cas où la croissance et les recettes seront en deçà des niveaux prévus, ce qui est fort probable, et si les cours évoluent plus rapidement que les prix moyens utilisés pour la traduction financière des rubriques du budget, le déficit budgétaire réel pourrait dépasser de plusieurs points le niveau prévisionnel de près de 6%.