Espérance-Al Ahly n'est pas uniquement une confrontation sportive... L'édition 2012 de la Champions League a débouché sur la finale idéale : Espérance-Al Ahly. Il faut dire que la confédération africaine aura beaucoup à faire pour assurer un déroulement normal aux deux manches de la finale, le 4 novembre au Caire, et le 17 à Radès. Voyons le contexte dans lequel risque de se jouer cette double affiche qui va devoir départager les clubs des deux nations en finale (chacun compte deux succès réussis par l'EST en 1994 et l'ESS en 2007, d'un côté, Al Ahly en 2005 et 2006, de l'autre). Au Caire, cela ne va pas être simple pour la bonne raison que, depuis le drame de Port-Saïd en février dernier, le foot vit des moments pénibles. Le championnat national n'a plus repris depuis. Le nouveau bureau fédéral ne veut pas assurer la responsabilité d'une compétition menacée par les règlements de compte qui ont suivi cette hécatombe qui a fait 73 morts. N'ayant pas obtenu les autorisations de sécurité nécessaires de la part du ministère de l'Intérieur, il a décidé de reporter sine die le démarrage du championnat 2012-2013, initialement fixé pour le 17 octobre. Néanmoins, cette nouvelle situation a donné naissance à un front de refus qui se montre de plus en plus actif et entreprenant, comme en témoigne son initiative forcément marquante de dimanche dernier. Un groupe composé de l'entraîneur-adjoint de l'ENPPI et d'un ancien gardien d'Al Ahly et Zamalek, rejoints par d'autres figures sportives ont établi avant-hier un siège devant l'hôtel «Le Baron» où a élu domicile la délégation de Sunshine Stars. Objectif : empêcher l'adversaire d'Al Ahly de rejoindre le stade 30-Juin du Caire pour y disputer la demi-finale retour. En parallèle, un courant non moins actif milite pour le gel de la compétition tant que les 75 personnes arrêtées après le drame de Port-Saïd et poursuivies par la justice n'auraient pas été jugées. L'opposition a été féroce entre ces deux tendances, occasionnant un retard de plus d'une demi-heure sur le coup d'envoi du match du Caire. Seul bémol : en Egypte, on joue systématiquement à huis clos, y compris les rencontres africaines. Mais ce n'est guère une garantie pour la finale aller où la lutte fratricide des sportifs des bords du Nil va certainement s'enrichir d'un nouvel épisode. La bataille du virage Le contexte est légèrement moins vicié en Tunisie où le championnat va reprendre en présence du public le jour même de la finale continentale aller. Théoriquement, du moins, puisque la bataille du virage entre factions d'ultras «sang et or», samedi quelques minutes avant le coup d'envoi du match EST-Mazembe, risque de faire changer d'avis la tutelle. Et d'inviter à la plus grande méfiance à l'occasion de la finale retour, d'autant qu'à chaque nouvelle rencontre, le quota des supporters admis lors de matches africains de l'Espérance va en augmentant : 15 mille il y a peu, 25 mille samedi dernier... Echaudé par les violences qui ont marqué le match du 18 août à Sousse ESS-EST, et qui ont engendré de graves sanctions contre l'Etoile, le foot tunisien a tout intérêt à s'éviter un nouvel affront sur la scène africaine. La CAF le tient à l'œil. Il y a danger!...