Il ne peut être autrement en attendant la suite de l'épreuve. L'Espérance de Tunis a terminé avec éclat la phase des poules de la champion's league africaine ramenant un nul précieux du Caire. Un résultat qui lui permet de terminer nettement détachée au classement du groupe B : trois points d'avance sur le Wydad de Casablanca l'autre qualifié aux demi-finales grâce justement à ce partage des points devant les Ahlaouis. Une Espérance qui a volé pour la deuxième fois au secours de l'équipe marocaine après la parenthèse inhérente au joueur Janvier Mbazéla. Les « Sang et Or » sont par ailleurs les seuls invaincus par mi les quatre équipes du groupe outre la meilleure défense et le meilleur goal différence sans omettre d'ajouter que l'Espérance a toujours marqué en déplacement : deux buts à Casablanca, et un but à Alger puis au Caire. Avec un semblable parcours dans un groupe qualifié de groupe de fer, l'Espérance est plus que jamais appelée à aller encore plus loin dans cette reine des compétitions africaines. Appréhensions évaporées Pourtant certains n'ont pas caché leurs appréhensions de voir les ambitions du représentant du football tunisien échouer devant ce qu'on a continué à qualifier de l'équipe du siècle dans son antre du Stadium du Caire. Une véritable fournaise où se sont donnés rendez-vous plus de 60000 supporters tous acquis à la cause d'Al Ahly, zamalkaouis y compris, un fait pourtant rarissime. Des craintes apparues à partir du moment où Nabil Maâloul a fait part de sa ferme intention d'apporter des changements au sein de la formation habituelle. La confirmation est venue au coup d'envoi de la rencontre avec la mise sur le banc des remplaçants de Sameh Derbali et…de Darragi considéré, à tort ou à raison, comme l'homme de la situation. Et la titularisation de Coulibaly sur le flanc droit de la défense ajoutée à celle de Mouelhi comme troisième pivot mettant en place un dispositif qui va connaître une réussite totale en dépit des contretemps rencontrés en cours de matches avec les sorties forcées de Traoui puis de Derbali. Etat d'esprit et volonté de dépassement Cette réussite de Nabil Maâloul dans la gestion de l'effectif à sa disposition est venue à temps pour faire taire ses détracteurs. D'autant plus qu'il a eu souvent à compter avec les absences pour cause de blessures ou de suspensions, les dernières en date étant celles de Harrisson Afful vendredi et de Khalil Chemmam quelques jours auparavant après devant le Mouloudia. L'entraîneur de l'Espérance n'aurait pas gagné son pari du Caire sans cette détermination, cette volonté de dépassement, cette solidarité et cet état d'esprit manifestés par ses joueurs dans cette ambiance infernale. D'habitude, on ne dissocie pas dans les félicitations un ensemble de quatorze joueurs ayant tout donné pour maintenir le cap de leur équipe en ligue des champions. Cette fois-ci nous allons déroger à la règle pour citer Banana, Ben Chérifia, Chemmam et Bouazzi. Le premier a réalisé un match sans faute outre l'ouverture du score qui a mis en confiance toute l'équipe, le deuxième pour avoir sauvé pas moins de trois situations de buts, le troisième pour sa conduite en capitaine sans reproches et le quatrième pour son abattage sur le front de l'attaque outre ce ballon renvoyé de justesse sur la ligne des buts gardés par Ben Chérifia. L'A.G.E en point de mire Le plus difficile reste à présent à faire dans la mesure où l'Espérance va retrouver les fins fonds de l'Afrique en demi-finales que ce soit avec Al Hilal du Soudan ou Cotton Sport du Cameroun. Le fait de jouer le match aller chez l'adversaire constitue un avantage en mesure de lui permettre d'aller en finale. D'ici là, le staff technique aura suffisamment de temps pour préparer la prochaine étape de l'épreuve. Auparavant l'Espérance aura à tenir son assemblée générale élective au terme de laquelle sera connue la nouvelle équipe dirigeante du club. Un rendez-vous qui s'annonce sous les meilleurs auspices, il ne peut être autrement après le doublé remporté sur le plan national et l'excellent parcours réalisé jusque là el ligue africaine. Deux réussites devant inciter Hamdi Meddeb à renoncer à son intention de quitter le bateau Espérance. Rafik BEN ARFA Nabil Maâloul : « Un match réussi tactiquement » « Je dois dire que nous avons bien préparé ce match en fonction des forces et des faiblesses de l'adversaire. A titre d'exemple, mes consignes à Khaled Korbi ont été de ne pas lâcher d'une semelle Aboutrika, il s'en est tiré à son net avantage. Par ailleurs, nous avons bien quadrillé le terrain empêchant les joueurs d'Al Ahly de développer leur football. Encore une fois mes joueurs n'ont à aucun moment été destabilisés par l'ambiance qui prévalait sur les gradins, facteur qui a largement contribué à leur assurer ce résultat positif ramené du Caire. Les remplacements de Traoui et de Sameh ont été forcés, les deux joueurs souffrant de blessures. Je ne termine pas sans féliciter tous mes joueurs et tous ceux qui ont contribué à la réussite de notre parcours dans ce groupe B, que je continue à qualifier de plus difficile que le groupe A. Nous allons commencer à préparer les demi-finales à partir du début de la semaine et faire en sorte de continuer à croire en nos chances qui restent grandes pour nous permettre d'aller au bout de nos intentions. R.B.A
Wajdi Bouazzi : «Nous sommes les meilleurs» « J'estime que l'Espérance a réalisé le match que l'on attendait d'elle. Il n'est pas toujours facile de garder toute sa concentration quand on joue dans une ambiance aussi chaude pour ne pas dire hostile. Ramener un score de parité dans ces conditions n'est pas donné à toutes les équipes qui se déplacent au Caire. Et dire que nous sommes passés à côté de la victoire. En ce qui me concerne, je pense avoir été à la hauteur de la confiance placée en moi en réalisant un de mes meilleurs matches de la saison et pourquoi pas le meilleur. Certains ne manqueront pas de nous reprocher une seconde mi-temps moins performante que la précédente et je m'empresse de m'inscrire en faux contre ce genre de raisonnement. Je dirais plutôt que l'Espérance a su gérer cette partie de la rencontre d'autant plus que l'égalisation d'Al Ahly est venue sept à huit minutes après la reprise. L'essentiel est fait, mieux même dans la mesure où nous avons été les meilleurs de notre groupe. » R.B.A
Le stadium du Caire donne l'exemple Au-delà de la superbe démonstration de force de la bande à Nabil Maaloul avec une prestation époustouflante de brio, de panache voire de culot, un contraste frappant nous saute aux yeux, nous autres autochtones. Et nous n'avons pas manqué de faire le parallèle, presque malgré nous, entre le comportement de notre public samedi et dimanche derniers à El Menzah et celui des ahlaoui dans l'immense arène du stade du Caire. 10 mille supporters seulement (encore heureux) étaient autorisés à assister samedi et dimanche aux débats. 5' à peine écoulées depuis le coup d'envoi du premier match, et une bataille rangée de se déclencher au virage avec des blessures graves, fracas des voitures, détérioration des biens d'autrui. Bis repitita dimanche avec envahissement du terrain et la mort d'un supporter en sus! Le fair-play du public Une semaine après, dans la chaudière du stade du Caire se jouait tout simplement l'avenir d'Al Ahly dans cette compétition. D'où l'importance de l'enjeu pour les locaux soutenus par quelque 60 mille inconditionnels chauffés à blanc dans une ambiance électrique et tous acquis à leur cause. Les échos parvenant d'Alger confortait le passage de l'Espérance haut la main en pôle position au carré d'as. Un seul petit but suffisait aux locaux pour supplanter les Marocains et s'octroyer le second sésame qualificatif. Les coéquipiers de Aboutrika firent tout leur possible mais n'y parvinrent point. Le public local quitta les travées dans le calme allant même jusqu'à applaudir les nôtres. Nous n'osons pas imaginer ce qui se serait passé chez nous par les temps qui courent si d'aventure l'une de nos écuries était dans la peau d'Al Ahly. La frustration de l'échec et le ressentiment à l'endroit d'un adversaire jouant franchement le jeu et ne daignant pas lever le pied nous auraient à coup sûr causés un petit séisme dans et aux alentours du stade. Belle leçon de correction administrée par les ahlaoui et que nos publics toutes couleurs confondues devraient prendre en exemple surtout avec le début de la compétition qui s'annonce pour bientôt. Mohamed Sahbi RAMMAH
Une partie du public s'en prend, quand même, aux joueurs des deux équipes Le site web égyptien « Ahram Sport » a rapporté dans sa livraison d'hier qu'une partie du public ahlaoui a tenté d'agresser les joueurs d'Al Ahly et de l'Espérance de Tunis au moment où ils regagnaient les vestiaires à la fin de la rencontre. Il a fallu l'intervention énergique de la police militaire pour que le pire soit évité de justesse. Mais tout compte fait il ne s'agit que d'un acte isolé puisque le public du stade du Caire fut dans son écrasante majorité d'une correction exemplaire. Une fois n'est pas coutume L'entraîneur d'Al Ahly, le Portugais José Manuel est réputé pour son excessive nervosité quand le résultat du match n'est pas à l'avantage de son équipe. Mais pour une fois et en dépit de l'élimination de la Champion's League, José Manuel a paru très calme lors du point de presse de l'après match Ahly- Espérance de Tunis. Selon le correspondant du journal Al Ahram, il a insisté sans emportement sur l'irrégularité du but de Banana considérant ce dernier en nette position d'hors jeu. Manuel devait noter que la qualification en demi-finale leur a tendu la main mais le ratage de pas moins de six occasions de but en seconde mi-temps devait nous coûter bien cher. Le technicien portugais a fait savoir que bon nombre de joueurs actuels d'Al Ahly comme Oualid Souliman et Mohamed Néjib n'ont pas suffisamment d'expérience pour rivaliser avec des clubs de l'envergure de l'Espérance de Tunis.