Qu'ils soient mineurs ou majeurs, qu'ils soient dealers ou simples consommateurs, les élèves n'échappent pas à la sentence de la loi du 18 mai 1992. Cette loi criminalise les usagers de la drogue et leur inflige de 1 à 5 ans de prison et 1.000 dinars d'amende. Ceux ayant la majorité sont renvoyés en prison, les mineurs sont admis dans les centres de correction. Les récidivistes écopent généralement de la peine la plus lourde (5 ans de prison), la justice étant plus clémente avec ceux qui comparaissent pour la première fois dans une affaire de drogue. Ce qui préoccupe réellement, c'est que «les adolescents minimisent la gravité de la loi en vigueur. Ils sont loin d'imaginer la vie derrière les barreaux. Or, le milieu carcéral détruit la personnalité de ces jeunes qui, au contraire, ont besoin de soutien et de réconfort», souligne Me Basma Abassi, avocate près la Cour de cassation. «Lorsque je rends visite à ces jeunes en prison, ils expriment non seulement leurs regrets et leur chagrin mais ils sont complètement abattus». Des jeunes scolarisés sont détenus actuellement pour consommation de cannabis, de subutex... au grand malheur des parents... «Les parents généralement sont très surpris en apprenant que leur enfant se drogue», indique l'avocate. Pour elle, «plus le jeune est soutenu, moins il sera tenté par la drogue, une fois sorti de prison». Me Abassi insiste sur le rôle des parents car, dit-elle, ils sont aussi victimes que leurs enfants. «Celui qui est livré à son propre sort, qui ne bénéficie pas d'un soutien familial est condamné forcément à la récidive».