D'après l'enquête sur la compétitivité, 22% des entreprises se sont trouvées dans l'obligation de verser des pots-de-vin, alors que 17% des interviewés ont refusé de se prononcer, probablement un «oui» déguisé. La Tunisie a perdu deux places au dernier classement du «Corruption Perceptions Index 2012» publié par Transparency International ; passant ainsi de la 73e à la 75e place avec un indice de l'ordre de 41, soit en dessous de la moyenne. La révolution a chassé les vieux démons des affaires qui ont pesé lourd sur les comptes des investisseurs privés et de l'Etat. Du coup, on aspirait à un climat d'investissement sain, une concurrence loyale et une administration transparente. Toutefois, de nouvelles donnes ont remonté au-devant de la scène, notamment des pratiques qui dégradent le capital de confiance dans la relation entre l'entreprise et l'administration. D'après les résultats de l'enquête sur la compétitivité en 2012, élaborée par l'Institut de la compétitivité et des études quantitatives, durant la période allant du 23 juin au 24 août 2012, ciblant comme échantillons 1.050 entreprises privées, réparties sur tout le territoire tunisien, opérant dans l'industrie et les services, et employant six agents ou plus, l'Indicateur de perception du climat des affaires (ICA) a montré le poids grandissant de nouvelles donnes, notamment la corruption et l'insécurité. L'enquête a montré aussi que le premier secteur institutionnel touché par la corruption est la douane. Suivie de la police, du fisc, des finances publiques, du système judiciaire et des collectivités locales, toutes les pratiques frauduleuses n'ont épargné aucun service administratif. Dans le contexte d'après-révolution, le spectre de la corruption a plané sur les affaires, selon les chefs d'entreprise. Les statistiques afférentes à l'indicateur ICA indiquent que 34% des entreprises considèrent la corruption comme une sévère contrainte. Il est vrai que la corruption n'est pas un phénomène nouveau, mais après la révolution, de plus en plus d'entreprises acceptent d'aborder ce sujet tabou. En effet, 22% des entreprises se sont trouvées dans l'obligation de verser des pots-de-vin, alors que 17% des interviewés ont refusé de se prononcer, probablement un «oui» déguisé. Le recoupement avec les résultats d'une autre étude confirme cette supposition. En effet, pour ce qui est des services rattachés à la douane et aux activités portuaires, tous les interviewés s'accordent que les pots-de-vin sont devenus un mal nécessaire pour fluidifier les procédures. A cet égard, il importe de s'interroger : si les délais étaient courts au départ, auront-ils besoin de débourser ces enveloppes ? Un autre coup dur pour le climat des affaires et les IDE, la Tunisie vient de perdre encore deux places au dernier classement du «Corruption Perceptions Index 2012» publié par Transparency International. La Tunisie est passée de la 73e à la 75e place avec un indice de l'ordre de 41, soit en dessous de la moyenne. Sur une échelle de 0 à 100, l'IPC est de 0 pour un pays considéré comme «hautement corrompu» et 100 pour un pays «très vertueux».