A l'instar des autres pays, la Tunisie célèbre la journée mondiale de la santé le 7 avril 2013. Placée sous le signe «les produits salés et leurs effets sur les artères», cette journée sera une occasion pour examiner l'un des problèmes de santé qui préoccupent le plus au niveau mondial. Compte tenu des orientations adoptées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), notre pays a développé la prévention, le suivi et le traitement de l'hypertension artérielle. Le but est de fournir tous les moyens susceptibles de prévenir cette maladie et ses effets. Selon le ministère de la Santé publique (direction de soins et de santé de base), la situation sanitaire en Tunisie s'est distinguée par une diminution des décès à la naissance, une amélioration de l'espérance de vie et une régression des maladies contagieuses. Un mode de consommation sain Cependant, le mode de vie des Tunisiens a bien changé avec une vie sédentaire exigeant moins d'effort physique, une alimentation peu équilibrée et chez certaines personnes un tabagisme excessif et un stress quotidien. D'ailleurs, chez l'adulte, l'hypertension artérielle a augmenté de 24% à 32% entre 1990 et 2006. Des études ont même montré que seuls 40% des personnes atteintes sont conscientes de leur état de santé, mais seulement 85% d'entre elles sont traitées. Il s'est avéré que l'hypertension touche 69% des personnes âgées de 60 ans et plus et 9.8% des adolescents âgés entre 13 et 15 ans. Pour atténuer la propagation de la maladie, le ministère de la Santé publique avait mis en place, depuis déjà plus de vingt ans, un programme national de traitement des sujets atteints d'hypertension en vue de réduire les décès et les effets néfastes de la maladie. Le programme en question se base notamment sur certains éléments comme la promotion d'un mode de vie sain pour inciter le public et notamment les enfants à adopter un mode de consommation sain et équilibré où les fruits et légumes occupent une bonne part. Il s'agit aussi de réduire la consommation du sel, du sucre et des graisses saturées en s'adonnant régulièrement aux exercices physiques et en évitant le tabac. Chaque personne doit, en outre, mesurer sa tension artérielle pour s'assuer qu'elle est équilibrée. Cette précaution s'adresse surtout aux sujets les plus prédisposés comme les obèses, les diabétiques, les femmes enceintes et ceux qui ont un antécédent familial. D'ailleurs, le programme en question assure le suivi des sujets atteints d'hypertension de façon périodique en vue de détecter bien à l'avance les symptômes de la maladie. Le suivi est effectué lors de consultations hebdomadaires confiées à une équipe médicale constituée à cet effet et disposant de tous les moyens de travail, y compris ceux qui sont réservés à l'examen des yeux et du cœur pour s'assurer qu'ils ne sont pas encore touchés. Contrôle des maladies chroniques Par ailleurs, les médicaments sont disponibles et mis à la disposition des sujets atteints pour effectuer le traitement, sachant que le budget réservé aux maladies chroniques a augmenté depuis 2004 de 2 millions de dinars supplémentaires chaque année. Des défis doivent être relevés au cours de la prochaine période pour contrecarrer le développement de la maladie en commençant d'abord par axer l'effort sur la prévention et la promotion de la santé d'une façon générale pour éviter l'hypertension à la faveur d'une stratégie nationale de communication. En outre, le partenariat avec les différentes parties intervenantes sera renforcé en optimisant la coordination entre les différentes structures, y compris avec le secteur privé de la santé et celui de l'information. Grâce à un système de contrôle de santé consacré aux maladies chroniques, les sujets intéressés parmi les adultes et les enfants peuvent bénéficier d'un examen approfondi de leur état. Le citoyen demeure un acteur principal dans la préservation de sa santé car c'est à lui d'adopter un mode de vie sain et d'effectuer régulièrement les contrôles. Selon l'OMS, le nombre de personnes atteintes d'hypertension dans le monde est estimé à 1 milliard et devrait augmenter à 1,5 milliard en 2025. De plus, le nombre des décès dus aux maladies cardiovasculaires devrait passer à 23 millions de personnes dont 85% dans les pays développés. L'hypertension est responsable dans une large mesure des crises cardiaques en augmentation, des attaques cérébrales, de l'insuffisance rénale et même de la cécité au cas où elle ne serait pas traitée à temps.