Trois actes fraîchement enregistrés ont prouvé que ce mouvement extrémiste est loin d'avoir abdiqué Nouvelles arrestations dans les rangs des salafistes Les salafistes jihadistes sont tellement redoutables et imprévisibles qu'ils semblent dotés d'une incroyable capacité de remonter rapidement la pente et de repartir à l'offensive. Comme si de rien n'était ! Sans doute, tous ceux qui lui ont prédit une traversée du désert après leur double déroute subie récemment à Kairouan et la cité Ettadhamen sont les premiers à devoir revoir leur optimisme à la baisse. Trois actes fraîchement enregistrés le prouvent, à savoir : — Ansar Echaria a publié samedi sur Facebook un nouveau tract ruisselant de détermination, de provocation et de haine. Un message «guerrier» adressé simultanément au pouvoir, aux composantes de la société civile et bien évidemment à tous les «mécréants» parmi le peuple tunisien ! — Rached Ghannouchi est hué, le même jour, à son entrée dans une mosquée de la ville d'Enfidha. Les salafistes qui s'y sont massés en grand nombre ont scandé, à l'unisson, des slogans hostiles à Ennahdha, tout en poussant le défi au point de s'employer à empêcher le président de ce mouvement de conduire la prière. Et c'est avec toutes les peines du monde et au terme de rudes altercations que le cheikh a pu avoir gain de cause ! — Dimanche dernier, c'est au tour de la ville de Bizerte de vivre à l'heure de la «furia salafiste», lorsque les forces de l'ordre ont dû user de matraques et de bombes lacrymogènes pour neutraliser des émeutiers d'Ansar Echaria rendus furieux par l'application, par la municipalité locale, de la mesure d'enlèvement des étals anarchiques. Conclusion : ces trois «parades» houleuses ne prouvent-elles pas que Abou Iyadh et ses acolytes sont loin d'avoir abdiqué? N'est-ce pas là une nouvelle manifestation d'animosité et une énième signification que ces groupuscules n'ont pas encore épuisé toutes leurs réserves de combat, comme cela est de coutume dans les traditions d'Al-Qaïda dont les hommes ont appris à se rebiffer férocement au moment où l'on s'y attend le moins ? Au suivant Ces traditions, hier énigme impénétrable et casse-tête troublant, ne sont plus heureusement un secret pour nos services de sécurité qui continuent, le flair «renaissant» et le bon suivi aidant, de marquer des points précieux dans leur audacieuse lutte contre le terrorisme. Dernier acte non négligeable à leur actif : l'arrestation, rien qu'au cours des 72 heures écoulées, de pas moins de sept salafistes d'Ansar Echaria. Un «gibier» cueilli un peu partout dans le pays, et pas seulement dans le fief de ce groupuscule, à la cité Ettadhamen. Cela prouve encore une fois, et c'est tant mieux ainsi, que le combat se décentralise jour après jour. Un combat qui, signe encore plus rassurant, touche désormais aussi bien les quartiers populaires dits «à forte densité intégriste», que les régions montagneuses où les opérations de ratissage, qui se poursuivent jour et nuit depuis fin avril, ont même gagné récemment — et c'est nouveau — les monts du Grand Tunis. De bon augure...