En clôturant la 12e session du festival «Mawazin», Lotfi Bouchnaq a fait vibrer le théâtre Mohamed-V de Rabat par des chansons de son répertoire propre et par des morceaux du patrimoine tunisien. Une juste reconnaissance pour ce maître du chant arabe, qui a été précédé, en première partie du concert par une autre icône de la musique maghrébine et arabe à qui le festival rendait également hommage, l'inusuable Abdelwahab Doukali. Mawazin, voilà un festival qui est en train de s'imposer comme l'une des plus imortantes manifestations musicales dans le monde arabe, peut-être même dans le monde. En effet, à l'image du festival du cinéma à Marrakech qui attire, depuis des années, les stars, les réalisateurs et les producuteurs les plus huppés de la planète, «Mawazin» voit grand, très grand. Peut-il en être autrement, quand on accueille Elton John, Whitney Houston, Shakira, Mariah Carey, Julio Iglesias ou encore le groupe «Scorpions» sans compter les vedettes de la musique arabe et africaine? Intense jusqu'à la boulimie, ce festival a organisé pour sa 12e session, clôturée le 1er juin, plus de 120 spectacles répartis sur différents espaces de la capitale marocaine qui a ainsi vibré aux rythmes du monde, à plusieurs de ses genres aussi. Apothéose tuniso-marocaine Pour la clôture, le festival a opté, cette année, pour le chant arabe représenté par deux de ses icônes : Abdelwaheb Doukali et Lotfi Bouchnaq qui ont animé un concert en deux parties dans le prestigieux théâtre Mohamed V de Ribat. Une reconnaissance et un hommage à ces artistes, à leur talent et à leur apport dans la musique arabe. Selon les informations qui nous sont parvenues et, surtout les manchettes de la presse écrite marocaine, ils ont largement mérité cette distinction. Effectivement, après le passage de Doukali où il a démontré qu'il était toujours prolifique et novateur, le maître du chant tunisien a baladé l'assistance du Théâtre Mohamed-V, archicomble bien qu'il y eût d'autres spectacles ce soir-là, notamment à Essouissi et à Ennahdha, à travers des airs de son répertoire, où le «mouwachah» a côtoyé la chanson et où le classique flirte avec le moderne pour l'étreigner et former avec une entité soudée et homogène. Aussi a-t-il chanté «Ana habbit», «Inti chamsi», «Ana al ârabi», «Ya lahillati»..., avant d'offrir au public des airs du patrimoine tunisien dont «Lamouni illi gharou minni». Une sortie à la hauteur de l'artiste accompli qu'est Bouchnaq et digne de la clôture du grand festival qu'est devenu «Mawazin» qui aura été, par ailleurs, marqué par la présence d'un autre monument de la chanson typiquement tunisienne qui n'est autre que Zied Gharsa, dont la prestation, quelques jours auparavant, a emballé critique et puristes. On ne peut que s'en réjouir. Merci, maîtres.