Le président fédéral Wadï Al Jary ne veut pas préjuger de ce qui se passera après Malabo entre lui et le sélectionneur national. Il veut positiver et se dit d'ores et déjà prêt à mener de bons offices. Les litiges d'ordre financier opposant des entraîneurs à leurs employeurs sont monnaie courante. La commission des litiges relevant de la FTF, à longueur de saison, a du pain sur la planche puisqu'elle est régulièrement saisie. Pourtant, l'affaire déclenchée par Nabil Maâloul, par certains aspects insolite, touchant notamment au montant réclamé et à la saisie par huissier notaire du club de ses premières amours, continue de faire couler beaucoup d'encre et de salive. S'agissant du sélectionneur national engagé en ce mois de juin avec ses hommes dans deux voyages décisifs pour l'avenir de l'équipe de Tunisie en Coupe du monde 2014, l'affaire interpelle les consciences et rejaillit d'une certaine manière sur la vie des Aigles de Carthage. Après la Sierra Leone, samedi dernier, à Freetown, place à un nouveau safari dimanche prochain à Malabo où le team national va chercher le petit point suffisant pour passer au dernier tour qualificatif au Mondial brésilien. Forcément, la fédération ne peut pas rester insensible dans un tel climat. «J'ai appris les détails de cette affaire après-coup, relate le président de la Fédération tunisienne de football, Wadï Al Jary. Mais à présent, alors qu'une rencontre importante nous attend dimanche prochain, il vaut mieux se concentrer sur la sortie de la Guinée équatoriale. Le litige n'est pas au vrai purement sportif, mais nous préférons que le climat soit assaini, au sein de la grande famille sportive. J'essaierai en tout cas d'intervenir dans le sens de bons offices entre Nabil Maâloul et l'Espérance Sportive de Tunis. Je suis prêt à tenter une réconciliation entre les deux parties, et j'espère y réussir. C'est le moins que puisse faire la fédération», nous expliquait hier le patron de la FTF. Lequel, fidèle à la tradition, joue les sapeurs-pompiers comme il l'avait fait lors du litige financier entre le Club Africain et le club algérien de l'USM Blida autour du versement du montant de transfert de l'attaquant Ezechiel N'donassel (400 mille euros). Le président de l'instance faîtière du football tunisien a dû intercéder auprès de son homologue algérien, Mohamed Raouraoua, et du président du club de D1 algérienne afin de faire bénéficier le club de Bab Jedid de délais supplémentaires permettant de s'acquitter d'un virement du montant en question. Le loup était dans la bergerie: la Fédération internationale (Fifa) pouvait brandir la menace d'une sanction et financière et sportive (retrait de trois points du total du CA dès le début de la compétition). Al Jary voulait anticiper. L'escalade ne sert assurément pas les intérêts d'un foot national qui se cherche une sagesse et une éthique. Le litige, qu'il aille ou non devant les tribunaux civils, témoigne en tout cas de la précarité des relations entre clubs et techniciens lorsqu'ils ne signent pas des contrats écrits. Cette lacune ouvre la porte à toutes les hypothèses.