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le non-dit a brouillé les cartes ?!
Pouvoir et prévisions :
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 07 - 2013


Par Dr Rejeb HAJI
S'il est vrai qu'à partir de son statut, toute personne peut rêver de dessiner le monde selon ses désirs et ses réalités, on peut vivre dans un état virtuel et se complaire dans les chimères. Faisant table rase du passé et intervenant sans cesse sur le présent pour peser sur l'avenir et démontrer qu'ils sont indispensables alors qu'assumant le pouvoir, l'échec de ces nouveaux venus à la politique est patent. Après la révolution du peuple et l'apparition d'une nouvelle classe dirigeante, la situation du pays n'est plus à envier. Elle se détériore de jour en jour. Tout le monde s'accorde aujourd'hui sur le diagnostic que nous avons fait dans cet espace de liberté ouvert par le journal La Presse. Il suffit de feuilleter les écrits ou les déclarations des différents acteurs, de les écouter ou encore d'observer leur comportement. Tout confirme nos dires et nos prévisions : le président du parti au pouvoir Ennahdha ne déclare-t-il pas au journal Le Monde : «Un gouvernement provisoire, un président provisoire, ce n'est pas très rassurant (6/7/2013)». Quant à l'information, pour le président intérimaire dans son livre «L'invention d'une démocratie», et je le cite : «Dans la Tunisie de 2013, c'est toujours le chaos, avec des journalistes peu professionnels, de l'argent sale présent, une politisation à outrance où chaque média défend un choix politique...(page 69)». D'autres hauts responsables lui emboîtent le pas, et la presse est de nouveau attaquée. Elle est sommée de se soumettre aux vœux de ces «politicards, souvent munis de leur double nationalité». Alors que, venus d'ailleurs, ils ont échoué dans leur mission première : l'écriture d'une Constitution et la fixation d'une date pour la fin d'un transitoire qui s'éternise. Le peuple les a élus pour une durée déterminée alors qu'ils se cramponnent à cette démocratie du vote qu'ils entendent prolonger indéfiniment, sous le couvert de la légalité. Evidemment les enjeux politiques et financiers sont, pour eux, de taille ! Qu'ils se déplacent dans les villes et à travers les campagnes, qu'ils organisent des débats, ils sauront que le peuple veut tout savoir et demande à retourner aux urnes d'urgence pour s'exprimer à nouveau et choisir son devenir. Ces dignitaires, élus pour une période, n'ont pas beaucoup contribué à faire avancer la démocratie. Leur absentéisme dénote leur manque d'intérêt pour les débats qu'ils sont censés enrichir. Le spectacle affligeant qu'ils offrent aux citoyens de leurs réunions ne laisse pas les observateurs indifférents. Même les caciques qui sont venus leur prêter main-forte ont quitté la barque car ils ont senti qu'elle chavire à tout bout de champ. Ces invités, vieux routiniers de la politique, n'ont pas supporté le spectacle. Ils se sont retirés sur la pointe des pieds. Pourtant, fondateurs de la République et venus pour redorer le blason, ils en ont eu pour leur compte. Déjà, le parti qu'ils ont adulé et dans lequel ils ont milité a été rayé de la carte par leurs hôtes. Faisant fi de leur histoire, ils répondent quand même à ces invitations pour apporter leur caution. Ces compagnons de Bourguiba, dans la force de l'âge, ont basculé du côté de leur adversaire d'hier. L'avenir dira s'ils ont eu raison de le faire, mais l'histoire retiendra leur volte-face ! Sous la coupe du parti dominant, tout est géré à l'aveuglette et en catimini. L'inexpérience et l'incapacité de tenir les promesses sont légion dans le paysage politique. Le recours à la dette est devenu le refuge. Quémander de l'argent et endetter les futures générations, telles sont les perspectives du nouveau gouvernement où la confusion des responsabilités contredit la demande du peuple quant à la séparation des pouvoirs. Au lieu d'écouter la rue et de résoudre les problèmes dont ils ont la charge dans leur département ministériel, certains préfèrent courir d'un média à l'autre pour défendre leur parti. Une question à laquelle ils doivent répondre : à la fin de leur mandat, ont-ils impulsé des réformes structurelles fondamentales au niveau politique, social, économique, environnemental et éducationnel ? Ils doivent procéder à un inventaire de leurs réalisations. En cas de faible rendement, le peuple leur demandera des comptes et ils doivent présenter des excuses pour leur incompétence.
Si la machine économique est grippée, le médicament adéquat ne lui a pas encore été administré. Le médecin est ailleurs, il est aux abonnés absents. Il est vrai qu'en démocratie, c'est le chef du parti vainqueur qui est appelé à diriger le pays. Nous ne l'avons pas exigé après nos dernières élections, d'où le cafouillis des deux années passées, l'apparition de la politique parallèle et la survivance du double langage. S'il est vrai que nous ne sommes pas l'Egypte, mais beaucoup de ressemblances nous lient : un chômage structurel, une inflation galopante, un endettement lourd, des promesses non tenues, une Constitution non encore agréée, des instances indépendantes encore en cogitation, une multiplicité de partis et d'associations sans envergure pour fixer le cap et désigner la voie du futur. A l'ère d'Internet et de moyens de communication sans frontières, le coup de semonce venu d'Egypte et ses ondes de choc vont inévitablement se faire sentir chez nous. Pour nous comme pour les Egyptiens, des questions restent en suspens. Peut-être ont-ils trouvé le chemin du salut, il faut l'espérer pour eux et ils sont les premiers concernés ! Pour nous Tunisiens, sans double nationalité, le président intérimaire évoque dans son dernier livre une «Déclaration de Tunis» rédigée à Aix, quel est son contenu au juste ? Quelles conséquences tirent-ils de ces dîners du vendredi avec les dirigeants politiques ? Qui dirige effectivement le gouvernement ? Dans l'environnement politique actuel, est-il encore possible de bâtir une démocratie politique et sociale ? Peut-on réaliser une séparation des pouvoirs alors que le parti dominant le refuse et nie toute responsabilité à ceux qui contestent sa ligne politique ? Comment justifier l'augmentation de la corruption et l'introduction en force du pouvoir de l'argent ? Le vote est-il «aujourd'hui vermoulu» ? Peut-on transgresser les élections lorsque les explications deviennent fumeuses et que la rue n'est pas entendue ? Sommes-nous capables d'inventer une démocratie, un modèle de développement et quoi d'autre encore. Il faut arrêter ces dérapages de langage superflu, car le populisme ne fera plus recette dans notre pays. Il est préférable de jouer à visage découvert et assumer ses responsabilités en regardant la réalité en face. Ce n'est pas avec l'aide de spécialistes en droit constitutionnel, même parmi les ténors et qui deviennent pour les besoins de la cause des journalistes qu'on oublie le passé, on ignore le présent et ne prévoit pas le futur. L'opinion publique ne peut être manipulée par ces procédés illicites, ni par les sondages dont nous avons demontré les insuffisances et le non-contrôle juridique et scientifique (La Presse du 14/9/2011), ni par des affairistes de tout genre qui profitent de l'atmosphère de liberté naissante pour faire main basse sur les médias.
Le politique a dominé l'économique, et nous avons tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises et depuis longtemps. Le pays sombre dans l'impasse ; ses villes et ses villages dans l'insalubrité. Les ordures s'entassent partout. Ceux qui se sont attaqués aux municipalités et ont balayé leurs responsables pour les remplacer par des fidèles, sans envergure et sans expérience, n'ont pas mesuré le coût de ce changement non fondé. La responsabilité municipale n'est-elle pas l'élection la plus démocratique et la plus difficile à assumer ? Ceux qui en ont eu la charge mesurent ses difficultés, mais également l'immense bonheur de servir autrui. Ces élus devraient être le miroir de leur ville. Bénévole, nous l'avons assuré pendant un mandat. Comme premier maire d'une commune rurale, nous avons réalisé et construit, et ce, malgré le peu de moyens et les pressions multiples du fuyard et de ses subalternes qui ont fini par nous déloger à cause de notre réussite ! Ils sont encore en piste, ces conseillers occultes. Ils changent leur fusil d'épaule au gré des évènements et ne ratent pas l'occasion pour se disculper alors qu'ils ont mené le pays à la ruine. Ils doivent avoir la justice à leurs trousses jusqu'à ce qu'ils lèvent le voile sur le putsch du 7 novembre et sur ses fomenteurs. Des générations entières qui ont sacrifié leur jeunesse à participer à la construction de l'Etat exigent ce droit, et aux gouvernants actuels de souscrire à ce vœu !
Peu de politiques parlent des élections municipales, alors que c'est là que réside le renouveau du pays. Libérés des consignes des partis politiques, les citoyens appelés à choisir en toute liberté opteraient en connaissance de cause pour les meilleurs, les plus crédibles et les plus efficaces. Le résultat des dernières désignations a été catastrophique. Il suffit de voir le nouveau paysage de nos villages et de nos villes ! Il faut réagir au plus vite et commencer par des élections municipales pour redonner la confiance au citoyen et l'encourager à participer à la vie quotidienne de sa cité. Il n'est jamais trop tard pour bien faire !


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