Le président, qui sera élu à la tête du club, devrait reprendre ses droits, tout en remettant les personnes et les choses à leur place On ne s'empêchera jamais de penser que l'environnement stadiste est souvent sujet aux coups de théâtre. Au moment où la campagne à la présidence bat son plein, voilà que les deux principaux candidats à la présidence, Kamel Snoussi et Anouar Haddad, trouvent un terrain d'entente susceptible d'éviter au club la division et la discorde. Le président sortant n'est plus candidat à un nouveau mandat. Ce qui laisse la voie libre à son rival. Kamel Snoussi ne quittera pas pour autant le club, puisqu'il est pressenti au poste de président du comité de soutien. Indépendamment des ambitions des uns et des autres, ce qui compte dans tout cela est la prise de conscience qui s'éveille parmi les responsables du club. Ceux qui n'ont pas hésité à proclamer leurs arguments, comme étant le seul moyen pour réhabiliter le club, ont finalement réalisé que les réformes annoncées passent en premier lieu par l'union sacrée. Ensemble ou séparés, il leur restera cependant un mot unique, l'intérêt du club qui est au-dessus de toutes les considérations personnelles. Ce mot-là serait comme une certitude dans les moments de doute. Il participerait à toutes les pensées, à tous les actes. S'il sera élu, Anouar Haddad reviendra au ST avec un air tout différent, tout en sachant ce qu'il avait ignoré auparavant et paraissant admettre ce qu'il avait quelque part rejeté par le passé. Kamel Snoussi retiendra, pour sa part, cette expérience qui n'arrive pas tous les jours et qui n'est pas donnée à tous. Certainement, la meilleure de sa vie sportive. Celle qui lui a permis d'apprendre, non pas ce qu'est le football, mais plus précisément le monde du football. Il aurait pu bénéficier de ce qu'il aurait pu apprendre dans sa nouvelle expérience. Mais on sentait bien que ses rapports avec certains responsables étaient devenus compliqués. A force d'accumuler du ressentiment à son égard, il y avait moins de patience à son égard. Le sens du partage Parfaitement instruits de leur fonction de fusible, les présidents, qui se sont succédé à la tête du ST, n'ont pu décemment bâtir de programme sur des saisons et n'ont pu s'empêcher de naviguer sportivement à vue. La rhétorique de la construction oubliée, il s'agissait de miser sur une conjonction immédiate pour obtenir des résultats et espérer durer un peu. Le Stade a faim et soif d'autre chose que de titres, de querelles et de division. Plus qu'un constat, c'est surtout une évidence. La fin de la division devrait finalement susciter une mobilisation assez soutenue, une adhésion collective. L'important, maintenant est que le président qui sera élu puisse travailler en étant moins traqué, et qu'il ne soit plus surtout au centre des polémiques et des compagnes de dénigrement. Réduire le sort du club aux résultats immédiats a eu pour effet de mettre la pression auprès des joueurs, des responsables et du public, tout en faisant oublier l'essentiel : le travail à long terme. Le président du club devrait ainsi reprendre ses droits tout en remettant les personnes et les choses à leur place. Notre souhait le plus ardent est que l'on parle plus du football, de l'équipe et moins des personnes. Le Stade fait du bien, du mal et tous ses supporters en gardent la passion et surtout un dévouement sans relâche.