Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises en prévision de l'Aïd...sur fond de menaces persistantes de la nébuleuse intégriste Si tout va bien, on ne...bêlera pas idiot en cet Aïd qui frappe à nos portes. Les moutons ibériques «sont déjà là», donnant l'appétit d'une imminente grillade «à l'andalouse» et comblant, surtout, le déficit qu'accuse le bétail ovin local. A ce niveau, pas donc l'ombre d'une pénurie, et c'est tant mieux pour le bon peuple. Cependant, une seule ombre au tableau : la sécurité. Et là, apparemment, il n'y a pas de quoi pavoiser, dans la mesure où l'Aïd El Idha version 2013 sera placé sous le mauvais signe des «menaces terroristes», signe d'autant plus sombre que c'est l'Etat lui-même qui l'admet. Sans le moindre détour. En témoigne l'importante réunion convoquée jeudi dernier par le chef du gouvernement provisoire et entièrement consacrée à «la situation sécuritaire dans le pays et aux dispositions prises pour assurer le déroulement de la fête de l'Aïd El Idha dans les meilleures conditions». Cette réunion qui s'apparentait à une cellule de crise revêt une telle importance qu'elle a vu surtout la présence, au grand complet, de l'état-major de l'armée et des forces de sécurité intérieure, outre celle des ministres de l'Intérieur, de la Défense, de la Justice et des Affaires étrangères. «C'est pour la première fois depuis l'avènement du gouvernement Laârayedh que tout ce beau monde s'amène ensemble», nous confie une source sécuritaire bien informée qui estime que «cela traduit assurément l'ampleur des menaces persistantes de la nébuleuse intégriste en Tunisie». C'est d'autant plus vrai que, selon la même source, ladite réunion s'est longuement attardée sur les renseignements recueillis et se rapportant à ces mesures, afin d'en vérifier la crédibilité et de prendre les mesures préventives qui s'imposent. L'on sait que les informations disponibles, pour le moment, font bel et bien état d'un plan d'attentats concocté par Abou Iyadh, avec l'étroite collaboration de son camarade algérien Mokhtar Belmokhtar. Ce plan élaboré quelque part en Libye avec la bénédiction d'un certain Wissem Ben Hmid, aléas Abou Ali, patron du groupuscule libyen «Deraâ Libya» chargé du recrutement des jihadistes de différentes nationalités et du financement de leur séjour de formation, vise à commettre des attentats et des rapts en Tunisie, en Algérie et en Libye, et ce, à l'occasion de la fête de l'Aïd El Idha. Selon les mêmes indiscrétions, ces opérations terroristes, qui se veulent «des plus sanglantes», s'attaqueront tant à des édifices publics et à des postes de police et de la Garde nationale qu'aux intérêts occidentaux dans les trois pays. Ce qui est encore plus grave, c'est que les informations inhérentes à ce plan lâche et macabre ont été relayées, parce que éventées, par les services de renseignements tant algériens qu'occidentaux. D'où d'ailleurs la mise en garde lancée récemment par le département d'Etat américain à ses ressortissants et touristes se trouvant en Tunisie. Sur le qui-vive Il n'y a donc pas photo : les menaces terroristes planant encore sur notre pays sont de plus en plus sérieuses. Et c'est sur cette conviction que s'est achevée la dernière réunion de M. Laârayedh. D'où la prise d'une batterie de mesures préventives à appliquer d'urgence : 1 - Intensification des opérations de surveillance et de contrôle le long de nos frontières avec la Libye et l'Algérie. 2 - Renforcement des effectifs de l'armée et des forces de sécurité intérieure. 3 - Limitation du nombre de demandes de congé sollicitées par les soldats et les agents de l'ordre. 4 - Mise en place de cellules de suivi (de crise ?) fonctionnant 24 heures sur 24 aux ministères de l'Intérieur et de la Défense. 5 - Intensification des opérations de contrôle d'identité et de véhicules sur tous les axes routiers du pays. 6 - Multiplication des descentes policières dans les quartiers dits «à haut risque». 7 - Augmentation de la fréquence des rafles sur la voie publique. 8 - Maintien de l'étau sur Jebel Chaâmbi et les montagnes avoisinantes, particulièrement celles de Selloum et Samama où des mouvements de jihadistes ont été signalés récemment. 9 - Autorisation de l'usage des tirs à balles réelles en cas de besoin. 10 - Renforcement de la garde autour des édifices publics et des chancelleries occidentales et arabes. 11 - Augmentation du nombre de vols de surveillance dans l'espace aérien.