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Guerre pacifique entre les nations
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 06 - 2010


Par Hmida BEN ROMDHANE
Généralement, les hommes savent quand ils déclenchent une guerre, mais ne savent jamais quand ils la terminent. Si l'on prend seulement les exemples des deux guerres mondiales, des guerres du Vietnam, d'Irak et d'Afghanistan, on peut soutenir sans craindre la moindre erreur que si les initiateurs de ces tragédies historiques avaient la moindre idée de la durée qu'elles devaient avoir et des conséquences catastrophiques qu'elles devaient engendrer, ils n'auraient jamais pris le risque insensé de les déclencher.
Cependant, il y a un genre particulier de guerres entre les nations que les hommes savent exactement quand elles se déclenchent et quand elles se terminent. Ce sont des confrontations rituelles qui interviennent tous les quatre ans. Les péripéties de ces batailles étaient suivies à travers la radio au début. Avec les progrès assidus de la télévision, ces guerres régulières entre les nations sont suivies passionnément et en direct par des centaines de millions d'êtres humains.
Une autre caractéristique de ces guerres pacifiques (l'oxymore mérite d'être souligné) est qu'elles ne sont pas imposées. Y participer n'est pas donné à tout le monde. Il faut peiner, suer et mériter sa place dans cette confrontation mondiale rituelle. Il faut avoir des généraux compétents et des soldats disciplinés et aguerris pour avoir le privilège d'entrer en guerre contre d'autres nations.
Le but de cette guerre rituelle n'est pas la destruction de l'adversaire ni les gains stratégiques. Il s'agit plutôt de prouver au monde qu'on a les meilleurs soldats sur le champ de bataille gazonné, la meilleure stratégie de défense et les meilleurs plans d'attaque. La meilleure armée est celle qui aura émerveillé le plus les milliards de téléspectateurs, en accumulant les gains et les prestations techniques et artistiques. Elle aura pour récompense un trophée en or massif et un beau chèque qu'elle tirera sur le compte bien garni de la Fifa.
Des fois, cette guerre pacifique prend les caractéristiques d'un clin d'œil à une vraie guerre destructrice. Il est arrivé plus d'une fois que les vaincus des vraies guerres, écrasés par des balles en acier massif, prennent leur revanche en utilisant de simples boules d'air. Et même si la revanche intervient des années, voire des décennies plus tard, cela ne réduit en rien l'intérêt que porte les foules à ce genre de clins d'œil, sachant que, comme dit un adage, la vengeance est un plat qui se mange froid. Deux exemples viennent à l'esprit.
Le premier concerne la guerre de 1812-1814 entre Britanniques et Américains. Une vraie guerre celle-là avec morts, incendies et destructions infligées par les colons de Sa Très Gracieuse Majesté aux insurgés du Nouveau Monde. Au cours de cette guerre, la présidence américaine fut incendiée. Et le gouvernement fédéral de l'époque était si pauvre qu'il ne pouvait rien faire d'autre sinon blanchir à la chaux le centre du pouvoir américain, noirci par le feu britannique. Depuis, la plus célèbre bâtisse de Washington s'appelle la…Maison-Blanche.
La revanche devait intervenir près de quinze décennies plus tard. La première Coupe du monde d'après-guerre s'était tenue au Brésil du 24 juin au 16 juillet 1950. L'équipe britannique, très sûre d'elle, faisait face à la modeste équipe américaine. Celle-ci l'emporta sur celle-là et les Américains respirèrent, quoique un peu trop tardivement, un petit air de vengeance… La surprise fut telle que beaucoup de Britanniques, en lisant le résultat dans les journaux, n'y avaient pas cru, pensant qu'il s'agissait d'une erreur typographique.
Mais le cas le plus intéressant devait intervenir quatre ans plus tard, c'est-à-dire juste neuf ans après la destruction quasi totale de l'Allemagne par les troupes alliées. La cinquième Coupe du monde s'était tenue en Suisse du 16 juin au 4 juillet 1954. La meilleure équipe du monde et la plus favorite était alors la Hongrie. Personne ne pariait un kopek sur l'équipe allemande représentant un pays gravement blessé par cinq ans de guerre, la plus destructrice dans l'histoire de l'humanité.
Et puis la revanche eut lieu. L'Allemagne vaincue, détruite et humiliée reçut contre toute attente le trophée de vainqueur de la guerre pacifique rituelle. Victoire remportée haut la main sur le «champ de bataille» Wankdorf de la capitale helvétique. Cet exploit inattendu est immortalisé par le commentateur allemand du match, Herbert Zimmermann, qui avait un peu forcé sur ses cordes vocales en lançant un cri strident à la fin du match : «Aus, aus, aus, das Spiel ist aus. Deutschland ist Weltmeister» (Fini, fini, fini, le match est fini, l'Allemagne est championne du monde).
Neuf ans après la défaite, les «Fußball-Soldaten» (les soldats du football), comme les qualifiait alors la presse allemande, n'ont pas seulement offert à leur pays une petite consolation sous forme de revanche. Ils ont contribué de manière déterminante à relever le moral d'une nation fortement démoralisée et à l'aider à retrousser les manches pour rebâtir le pays. Le «Wunder von Bern» (le miracle de Berne) avait incontestablement préparé le terrain au miracle économique allemand.
Depuis, l'Allemagne a remporté d'autres trophées (1974 et 1990) et ses «Fußball-Soldaten» sont des habitués du dernier carré des vainqueurs de ces guerres pacifiques rituelles. La confrontation de dimanche entre la «Nationalmannschaft» et l'équipe australienne a montré un haut degré de préparation des «soldats du football» allemands qui tenteront d'égaler le nombre de trophées détenus par le Brésil et l'Italie. Et s'ils remportent leur quatrième trophée, personne ne parlera de miracle, tellement cette victoire semblerait naturelle. Une chose est certaine : la guerre pacifique mondiale, déclenchée en Afrique du Sud le 11 juin, se terminera sans l'ombre d'un doute le 11 juillet. Le monde serait beaucoup mieux si les vraies guerres se dotaient d'un calendrier semblable et le respectaient aussi scrupuleusement.


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