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Stop à la dérive de notre pays
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 11 - 2013


Par Dr Rejeb HAJI*
«La vérité est si obscurcie en ces temps et le mensonge si établi qu'à moins d'aimer la vérité, on ne saurait la reconnaître» (Blaise Pascal)
Vont-ils tous mettre fin à leurs turpitudes ? L'exemple politique leur vient encore de l'Allemagne, la plus forte puissance économique européenne. Nous avons déjà eu à nous prononcer quant à son modèle de développement économique : «l'économie sociale de marché ». Nous avons même appelé les gouvernants à s'inspirer de ses principes de base tout en les adaptant à nos us et coutumes. En ces temps de crise, le pays doit connaître une grande paix sociale avec des conflits extrêmement rares et faire comme en Allemagne, où entre 1990 et 2002, il n'y a eu que 12 jours de grève pour 1.000 journées de travail, quand la moyenne européenne est de 84 jours. Une nouvelle occasion historique se présente : cette union des deux organisations dans le « dialogue national ». Par leur entente, elles peuvent offrir, pendant un temps contractuel, des conditions sociales et économiques stables. Le choix d'un modèle de développement ne doit pas constituer un frein dans une situation provisoire alarmante comme la nôtre où l'appel du peuple est loin d'être entendu, où l'économie est en sommeil et où les magouilles politicardes se font et se défont. La recherche du modèle adaptable à notre environnement économique et social ne constitue, en fait, pas une chose nouvelle. Ses grandes lignes font l'unanimité de tous les protagonistes. Une série de questions peut les identifier. Quelle définition donner au développement ? Comment le financer ? Quels en seraient les vecteurs ? Quelle forme prendrait la coopération avec la société civile? Quelle gouvernance pour piloter les urgences ? Comment mettre en œuvre à courte échéance une politique sociale, associant liberté et ordre ? Quelles pistes d'emplois nouveaux dénicher ? Comment rendre la confiance ? Comment sortir de ce dilemme de choix de Premier ministre ? Comment limiter ces ambitions personnelles démesurées qu'on dévoile au grand jour ? Comment arrêter cette flopée de prétendants qui ont échoué lorsqu'ils étaient aux responsabilités ? L'impatience des uns et l'irresponsabilité des autres ne font qu'alimenter les rumeurs et nuire au processus de transition. Le gouvernement s'installe dans l'impopularité. Certains, même démissionnaires, continuent à gérer les affaires courantes et toucher le salaire et les avantages de ministre! Les prévisions budgétaires adoptées pour 2014 se fondent sur l'aide de l'étranger qui lui a déjà fait défaut dans le budget 2013. Lorsque les recettes ne suffisent pas pour couvrir les dépenses, le déficit devrait être financé par des emprunts publics en premier lieu. Le recours à la dette publique pourrait à la limite financer les politiques supplémentaires destinées à une politique de stabilisation pendant cette période de ralentissement de la croissance qui s'installe. Ce financement, par le biais de l'emprunt, est actuellement problématique puisque son bénéfice revient à la génération présente. Du fait que nous vivons dans un monde interdépendant, notre révolte a fait tache d'huile mais notre situation économique désastreuse n'est pas passée inaperçue. Les agences internationales, les pourvoyeurs de fonds se sont conformés aux conseils des agences de notation. Notre révolution historique ne nous a pas apporté les subsides de la révolution égyptienne où les dollars ont afflué et les aides ont répondu à l'appel. Le parti au pouvoir assume la responsabilité des comportements de sa classe politique qui a échoué sur tous les plans. Faute de programme de gouvernement et d'incapacité, ajoutée à l'inexpérience des responsables aux commandes, le pays va mal. Le chemin de la croissance économique est encore invisible et le budget économique de 2014 est loin de le confirmer. L'agitation dans toutes les régions pour l'emploi, la cherté de la vie décriée, la souffrance de l'inégalité des régions, l'injustice dans les traitements, la lenteur dans les décisions le retard dans la réforme des structures, le spectacle toujours affligeant des travaux de l'ANC, le manque de confiance réciproque de ces politiques, les fausses manœuvres pour de fausses solutions...Bref tout le monde navigue à vue et le souci du vivre ensemble est relégué aux oubliettes. Seul prime l'avenir du parti, voire celui de ces venus d'ailleurs qui n'ont pas quitté leurs résidences d'origine avec armes et bagages. Ils sont appelés à la rescousse du gain et du pouvoir. Comble de l'indécence, n'étant même du métier, certains s'attaquent à l'institution qui tient encore tête aux nouveaux maîtres du pays: le tribunal administratif. Ces constituants devenus illégaux vis-à-vis de la loi, leur mandat ayant expiré, devraient quitter les lieux. Ils doivent s'excuser auprès de leurs électeurs désabusés faute de la parole donnée. Ils n'ont pas achevé leur travail à temps. Notre pays vit dans l'exceptionnel et le transitoire. Il est encore à la recherche de l'homme charismatique qui le tirerait d'affaire et mettrait fin à sa déroute qu'ils ont programmée avant de conquérir le pouvoir. Il va prendre en charge notre destin et mettre fin à la descente vers l'inconnu. Il va relancer la machine politique, économique, sociale et environnementale qui s'est grippée deux ans durant. Il se posera des questions légitimes telles que celle de celui qui va payer la facture des dégâts causés par, d'une part, l'avènement au pouvoir d'un parti sans expérience et sans projet et, d'autre part, les répercussions d'une élection supposée transparente dont le rapport financier n'a pas été complètement élucidé. Notre révolution a enfanté des nouveaux venus au pouvoir et des chercheurs de butin. Une incapacité de gérer les affaires, une floraison de l'économie parallèle avec une insatisfaction généralisée des citoyens, une fuite en avant devant des crimes politiques abominables, des trous d'air où se sont engouffrés des tueurs à gage venus d'ailleurs, une insécurité sans pareil dans nos villes et nos campagnes... aucune ébauche de solution des problèmes soulevés par la révolution qui demeurent d'actualité : l'emploi et la dignité. La planification économique sur le long terme n'est pas leur fort. Le bricolage de solutions urgentes n'est pas non plus de leur capacité. Pour s'en rendre compte, il suffit de s'intéresser aux bruitages du budget 2014 filtrés à petites doses pour se convaincre que l'imagination n'est pas au pouvoir et qu'ils sont incapables d'innover. A titre indicatif, le suivi de l'exécution des budgets de ces dernières années n'a pas été publié. Pire encore, celui de 2014 est encore en catimini. Confectionné en catimini, sans repères et sans hypothèses crédibles, il cherche à répondre aux diktats des prêteurs qui ont imposé un deuxième programme d'ajustement structurel qui ne dit pas son nom. Ses effets négatifs affecteront la classe moyenne qui rejoindra ceux qui sont en dessous du seuil de pauvreté dont la base s'est élargie après la révolution. Au lieu de s'attaquer à la racine du mal, on persiste à faire payer les fonctionnaires en priorité. Comme remède à l'emploi, ils choisissent le recrutement dans l'administration qui devrait être au contraire écrémée. Ces 739.000 fonctionnaires, ce fardeau est si lourd que ni l'économie en sommeil, ni la petite taille du pays ne sont capables d'utiliser avec efficience et à bon escient. Aux difficultés du quotidien, le chômage et l'inflation, va s'ajouter une panoplie de taxes qui vont grever encore plus le pouvoir d'achat du citoyen. Ceux qui s'offrent des jets privés pour leur voyage ne sont pas concernés. Là encore, ces gouvernants viennent d'une autre planète. Au mirage d'une bonne saison agricole qui a amoindri le choc, d'un secteur touristique en sommeil profond avec des perspectives négatives, d'un dinar qui ne glisse plus mais chute, seule l'économie souterraine a fleuri sous leur gouvernance. Elle a mis aux abois l'économie réelle et a accéléré la faillite de l'Etat et de ses structures. Avec un environnement comme le nôtre où le politique a échoué, où l'Etat a perdu de son prestige, de nouvelles interrogations sont légitimes. Où va notre pays ? Qui va arrêter sa désescalade vers l'inconnu ? Peut-on imaginer une poignée de noms pressentis, parfois d'illustres inconnus ou encore sans envergure ayant déjà prouvé leur échec dans les responsabilités qu'ils ont déjà assumées ? Que ces manipulateurs d'opinion fassent entendre leur musique ailleurs. Qu'ils servent leurs protecteurs financiers et politiques et aient le courage de déclarer leur forfait. L'histoire retiendra leur geste et le pays leur sera reconnaissant. Pour les vieux militants respectés qui nous ont imprégnés dans notre jeunesse, nous leur répétons que de la politique, il faut savoir sortir par la grande porte.
La chancelière allemande nous a montré le chemin. Avec ses 41% de voix, elle cherche depuis des mois à fédérer et à voir large pour avoir une base de consensus confortable pour continuer à mener à bien sa politique de progrès. Nos pusillanimes de myriades de partis ont intérêt à faire autant. Se regrouper en deux ou trois grandes formations et attendre paisiblement leur tour. Les prochaines élections tant attendues, si elles sont transparentes, sauront séparer le bon grain de l'ivraie. La situation de notre pays est tellement abîmée qu'elle exige un choc salvateur de nous tous. Il est temps de s'y atteler !


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