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Ces Tunisiens qui détestent leur travail
Sondage Gallup
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 12 - 2013

Plus de 54% des Tunisiens actifs affirment ne s'investir qu'en partie ou pas du tout dans leur travail, alors que seulement 5% aiment ce qu'ils font. Record...
Pourquoi les Tunisiens éprouvent-ils de l'aversion pour leur travail? Quelles sont les causes à l'origine d'une démotivation générale qui balaie, comme une lame de fond, tous les secteurs? Les rapports envenimés avec l'employeur, les brimades quotidiennes, la surexploitation, le manque de reconnaissance du travail bien fait, l'absence de promotion reviennent, aujourd'hui, comme une litanie sur les lèvres de nombre d'employés qui vont, tous les jours, à contrecœur à leur travail.
Agent dans une entreprise d'édition, Mehdi s'épanche sur le dégoût qu'il éprouve pour un travail d'exécution qui ne lui apporte plus aucune satisfaction personnelle. «Il est difficile de continuer à aimer un travail dans lequel on n'évolue pas. A la longue, on se lasse d'effectuer la même tâche routinière tous les jours. Mais au-delà de la routine, c'est l'injustice dont on est témoin au sein de l'entreprise qui nous fait détester le travail. Il y a beaucoup de favoritisme. Assis dans leur bureau confortablement, les chefs de service obtiennent rapidement des promotions en passant sans difficulté d'un grade à l'autre avec les avantages que cela suppose. Ce n'est pas le cas des exécutants qui effectuent des tâches ingrates. Nous sommes là à courir derrière une promotion qui ne vient pas. On nous fait refléter des mirages mais il n'y a rien».
Infirmière depuis vingt ans dans un hôpital public de la capitale, Habiba griffonne machinalement les rendez-vous des patients sur le registre du médecin consultant. Ce n'est pas le travail qui rebute cette quadragénaire à l'air indifférent et blasé mais plutôt la relation avec le patient. Après vingt années de bons et loyaux services, cette femme d'âge mûr a de plus en plus de mal à communiquer avec les patients à la mine grincheuse et avec qui les altercations sont devenues quasi quotidiennes. «Dans les administrations, c'est la relation avec l'employeur qui pose plutôt problème. Ici, à l'hôpital, si mes collègues et moi avons de bonnes relations avec les médecins, les rapports tournent, par contre, souvent au vinaigre avec les patients. Ces derniers ne respectent pas les rendez-vous, viennent en retard et veulent passer avant les autres. Lorsque le médecin n'est pas là ou qu'ils ont un problème avec l'administration de l'hôpital ou lorsqu'ils sont mécontents de l'accueil au sein de l'établissement, ils s'en prennent directement à nous. Chaque jour, je rentre à la maison avec une migraine horrible, il m'arrive souvent de détester mon travail. Ce n'est que la conséquence des défaillances de tout un système de santé qui doit être complètement remis à plat».
C'est parce qu'il a été affecté récemment à un poste sous-payé, qui ne correspond ni à son niveau ni à ses compétences, que Karim, employé au ministère des Finances, en est arrivé à haïr son job et a vu, du jour au lendemain, ses rêves de monter dans la hiérarchie voler en éclats. «Comment voulez-vous qu'on aime son travail lorsqu'il n'y a aucune visibilité au sein de l'entreprise, lorsqu'on ne peut pas avoir un plan de carrière car on est sûr de rester au même poste pendant des années sans évoluer parce qu'on n'est pas pistonné?
Il y a beaucoup d'injustice et de favoritisme au sein de l'administration. On voit des employés occuper des postes qui ne correspondent pas à leurs compétences parce qu'ils sont pistonnés, alors que d'autres, bien qu'ils soient compétents, doivent trimer dur pour pouvoir évoluer. Ils sont, par ailleurs, lésés dans leurs droits. Tout cela est source de démotivation».
Selon un sondage Gallup (The State of The Global Workplace) mené dans 142 pays, la Tunisie se classe en tête des pays dans lesquels on déteste le plus son travail. Plus de 54% des Tunisiens actifs affirment ne s'investir qu'en partie ou pas du tout dans leur travail, alors que seulement 5% aiment ce qu'ils font. Un chiffre qui laisse dubitatif le sociologue et expert en innovation Abdelhafidh Laâbidi, qui rend, en grande partie, le modèle de socialisation responsable de l'aversion ressentie par l'enfant et l'adolescent devenu, plus tard, adulte, pour le travail. Selon ce dernier, les parents formatent les cerveaux de leurs enfants en leur véhiculant l'idée «qu'on doit étudier non pour s'épanouir et se réaliser personnellement mais pour avoir son diplôme afin de trouver un travail».
Et de poursuivre : «Par conséquent, les enfants et plus tard les adultes voient dans les études et le travail, non une source d'épanouissement et de réalisation personnelle mais un simple moyen de concrétiser des objectifs d'ordre matériel». Ce ne sera donc pas de sitôt qu'on aimera son travail.


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