Les arrêts de travail à la douane peuvent avoir des effets néfastes sur les entreprises exportatrices dont certaines sont obligées de mettre des travailleurs au chômage technique. Des précautions doivent être prises... Les arrêts de travail au sein des services de la douane peuvent avoir des effets néfastes sur la situation sociale non seulement des douaniers mais aussi sur la main-d'œuvre qui travaille dans les entreprises exportatrices. Les réclamations formulées par les douaniers sont, entre autres, d'ordre social dans la mesure où ils demandent une amélioration matérielle de leurs conditions, compte tenu des efforts déployés. Et c'est leur droit absolu. Mais ces arrêts de travail doivent être limités dans le temps pour ne pas compliquer davantage une situation déjà fragile. Les négociations entre le représentant des douaniers, à savoir le syndicat, et la direction générale peuvent aboutir à des résultats encourageants. Encore faut-il que les deux parties fassent preuve de responsabilité pour que chacun puisse jouir de ses droits. Ainsi, un arrêt de travail à la douane cause l'arrêt de travail dans les unités de production et les travailleurs sont alors obligés de marquer une pause. Le chef d'entreprise est parfois obligé d'alléger l'effectif pour pouvoir diminuer les charges. Des centaines de travailleurs se trouvent alors dans la rue, au chômage technique. Des cas sociaux sont alors dénombrés. Chaque travailleur a en charge une famille composée souvent de plusieurs personnes. Même si la société accorde une prime de licenciement, cela ne veut pas dire que le problème est résolu. Certaines entreprises étrangères établies en Tunisie ont vite fait de partir sans donner aux travailleurs leur droit à la prime. Réglementation pas toujours respectée Au port commercial de Radès, le travail est continu pour embarquer et débarquer les marchandises . Les mécanismes de contrôle des marchandises à l'import et l'export sont modernisés pour détecter les entrées illicites des marchandises qui doivent payer les droits douaniers. La vigilance est de rigueur à toutes les étapes. Des mesures doivent, cependant, être prises pour que les arrêts de travail ne se multiplient pas au cours de la période à venir. Cela risque de mettre plus d'une entreprise dans une situation embarrassante, ce qui l'obligerait à licencier ses travailleurs pour diminuer ses charges. Les chefs d'entreprise ont d'ailleurs présenté des doléances à qui de droit pour que les prestations soient améliorées en diminuant surtout les délais d'envoi et de livraison des marchandises. Pourtant, les agents douaniers ont toujours fait preuve de dévouement et de sacrifices pour contribuer à sauver l'économie tunisienne des entrées illégales de marchandises. Il est à souligner que les taxes douanières constituent la principale ressource du budget de l'Etat. En effet, les marchandises destinées à l'import ou à l'export font l'objet de déduction d'une certaine somme d'argent qui va tout droit à la trésorerie. L'institution de zones de libre-échange permet aux pays concernés — parfois la zone compte un groupe de pays — d'échanger les marchandises sans percevoir de droits. D'où la nécessité de renforcer le contrôle pour empêcher autant que faire se peut l'entrée d'équipements ou de produits dangereux qui peuvent avoir des conséquences fâcheuses non seulement sur l'économie mais aussi sur la santé des gens. Une nouvelle méthodologie de travail est en mesure de résoudre certains problèmes qui se posent au niveau de ce contrôle. A noter qu'il n'y a pas de traitement privilégié pour quiconque contrairement à ce qui a été constaté par le passé. La réglementation administrative doit être respectée scrupuleusement en se conformant aux lois en vigueur. Des mesures ont été annoncées par le gouvernement pour améliorer les prestations dans le cadre de la transparence. Il s'agit notamment d'une organisation optimale à l'intérieur du port. Pressions sur les agents Parmi les lacunes relevées par les douaniers, celles qui concernent les logistiques qui entravent l'opération de contrôle comme l'indisponibilité de caméras de surveillance, en plus des agressions perpétrées contre les agents de la douane par certaines personnes qui ne veulent pas se conformer à la réglementation. Certains dépassements ont été enregistrés dans le port de Radès qui constitue le point de passage de la plupart des marchandises. Il faut renforcer les moyens de contrôle et de protection en allouant à cet effet l'investissement nécessaire. Ainsi, les douaniers auront à leur disposition le matériel qui facilite leurs actions et améliore leur rendement. Le trafic illégal des marchandises doit être énergiquement combattu. Cela va de la santé et de la sécurité de la population. Les intervenants dans le port ne doivent pas faire des pressions sur les agents douaniers pour détourner leur attention. Ces derniers ont pu découvrir grâce à leur vigilance d'importantes quantités de drogue cachées dans des conteneurs, des paquets de cigarettes, des médicaments... Certaines personnes essayent de faire entrer des produits prohibés en usant d'astuces. D'où l'importance d'utiliser les moyens les plus performants comme le scanner — déjà utilisé — qui analyse tous les paquets entrant ou sortant du port. C'est un effort de tous les instants. Toutefois, ces problèmes internes à la douane ne doivent pas être à l'origine de grèves prolongées. Il serait plus judicieux d'entamer des négociations à l'amiable avec la direction générale — comme cela a été toujours le cas d'ailleurs — pour ne pas pénaliser les entreprises et les obliger à prendre des mesures impopulaires consistant particulièrement à réduire le nombre des travailleurs. La douane est un élément de taille dans le développement du chiffre d'affaires des entreprises. Elle doit bénéficier de tous les moyens de travail tout en incitant les douaniers à toujours faire mieux et plus. Cet effort doit, naturellement, être récompensé et même gratifié.