Seulement 38% des Tunisiens ont dit «oui je vais rentrer en Tunisie». Le manque de moyens et le prix des billets sont les principaux obstacles devant nos expatriés 00216mag a organisé, hier, sur le navire Tanit, en collaboration avec le ministère du Transport et de l'Equipement, le ministère des Affaires sociales et de la CTN, une conférence de presse pour annoncer le lancement de la campagne «Faut que je rentre», dédiée aux Tunisiens établis à l'étranger. Lassâad Mrabat, chef de cabinet auprès du ministre du Transport, a affirmé que les préparatifs pour le retour des Tunisiens à l'étranger vont bon train. «Nous avons mis en place un groupe de travail pour réunir les bonnes conditions de retour en Tunisie, pendant les vacances d'été, des Tunisiens à l'étranger et nous organiserons prochainement une série de réunions avec les différentes parties concernées pour remédier aux lacunes», a-t-il précisé. Pour sa part, Samir Bouzidi, consultant des Tunisiens du Monde, a affirmé que la communauté tunisienne à l'étranger constitue «une vraie puissance qui peut aider l'Etat à dépasser sa crise économique». Selon une enquête qu'il a menée, Bouzidi a affirmé que le nombre des Tunisiens à l'étranger a, largement, dépassé les chiffres officiels d'un million 150 mille et s'élève à un million 600 mille. «Les émigrés ont toujours été associés aux flux financiers qu'ils génèrent et n'ont jamais été traités comme des personnes à part», a-t-il dit. Bouzidi a évoqué la difficulté d'élaborer une stratégie globale pour le retour des Tunisiens à l'étranger à cause de leur diversité. En effet et selon l'enquête qu'il a réalisée, il y a eu 12 vagues migratoires différentes, 3 générations différentes, 10 groupes sociaux différents (étudiants, hommes d'affaires, sans-papiers...), 65 pays d'accueil et 18 langues différentes. «C'est une mosaïque humaine complexe qui nécessite plus d'une stratégie», a-t-il expliqué. Il a indiqué que la campagne «Faut que je rentre» a permis aux Tunisiens de faire part de leurs attentes et des difficultés qu'ils rencontrent pour rentrer au pays. Il a ajouté que seulement 38% des Tunisiens ont répondu «oui» à la question «Allez-vous rentrer en Tunisie?». Manque de moyens Les principales raisons qui empêchent les Tunisiens de rentrer au pays se résument par le manque de moyens (34%), les prix des billets d'avion ou de bateau (23%), la situation en Tunisie (5%), le non-octroi d'un congé (6%) et la programmation des vacances dans un autre pays (18%). Le budget que les Tunisiens réservent pour rentrer en Tunisie s'élève à 1.650 euros environ 3.500 dinars tunisiens, a-t-il fait savoir. Il a indiqué que les Tunisiens à l'étranger font gagner à l'Etat tunisien 3,42 milliards de dinars en devises, contre seulement 2,65 milliards de dinars pour les touristes étrangers. Bouzidi a fait savoir que les préoccupations des membres de la colonie tunisienne qui désirent rentrer en Tunisie se résument en «un fort besoin de reconnaissance, plus de facilités administratives, des billets d'avion ou de bateau à prix raisonnable (pour la première génération d'émigrés), ainsi que des opportunités d'emploi et d'investissement». Karem Mansour, président-directeur général de la CTN, a expliqué que le navire Tanit (acquis en 2012 spécialement pour les Tunisiens à l'étranger) illustre l'importance que l'Etat accorde au retour des Tunisiens résidant à l'étranger. Lassâad Laâbidi, représentant de l'Office des Tunisiens à l'étranger, a indiqué que les réservations pour la saison estivale 2014 ont connu une hausse de 10% (par rapport à 2013) sur Tunisair au cours des 4 premiers mois de l'année et de 16% par rapport à 2012. Par ailleurs, 100 mille passagers ont réservé sur la CTN, a-t-il dit. La compagnie maritime a prévu 74 traversées sur la ligne de Marseille pour 215 mille passagers et 70.100 véhicules et 71 traversées sur la ligne de Gênes avec 181 mille passagers et 57.300 véhicules. La CTN a également maintenu sa politique tarifaire et promotionnelle afin d'inciter les Tunisiens à l'étranger de retourner au pays.