Ces spécialistes auront à faire face à différents problèmes. Leur tâche principale sera d'encadrer la vie scolaire et de collaborer étroitement avec tous les autres intervenants pour résoudre des questions, comme la violence, les agressions, l'échec scolaire, etc. Le Cnipre (Centre national d'innovation et de recherches en éducation) a organisé, jeudi, 16 octobre 2014, une journée de travail au profit des psychologues scolaires nouvellement recrutés par le Ministère de l'Education. Placée sous le thème : «Le rôle du psychologue scolaire dans le système éducatif», cette réunion devait permettre aux spécialistes en question de se familiariser avec les méthodes du système éducatif, les problèmes et les structures de fonctionnement. A cet effet, trois conférences ont été programmées pour donner les éclairages nécessaires. Au menu, aussi, on avait prévu deux ateliers de travail. Le ministre de l'Education a ouvert cette rencontre, en soulignant l'intérêt qu'il y a de créer ce nouveau corps dans le système éducatif. L'initiative était très attendue même si, pour le moment, on se contentera de désigner un psychologue scolaire au niveau de chaque Commissariat régional à l'éducation. Ces effectifs auront à accomplir un travail de préparation du terrain, en attendant de généraliser l'expérience de façon progressive. Le ministre a insisté sur les difficultés que ce corps aura à affronter, mais il faudra faire preuve d'endurance afin de s'adapter aux exigences et s'ouvrir sur les autres corps (enseignants, conseillers en orientation, agents administratifs, etc.). Ces psychologues travailleront sur le long terme. Si aujourd'hui, on privilégie l'aspect curatif, il faudrait, néanmoins, penser à travailler sur le côté préventif. Cibler l'échec scolaire et la violence Dans sa communication, M. Kamel Gmati (inspecteur général de l'Education), a présenté aux invités le système éducatif tunisien et son fonctionnement. Selon lui, ce nouveau corps est appelé à jouer un rôle fondamental aux côtés de tous les autres intervenants déjà sur la scène. C'est grâce à leurs efforts continus qu'ils pourront acquérir leur identité professionnelle et s'imposer dans le paysage éducatif. D'ailleurs, il a remarqué que le système éducatif actuel se caractérise par les phénomènes de l'échec scolaire et de la violence. D'où l'obligation de s'interroger de façon plus approfondie sur les origines de ces fléaux et de tenter de trouver les réponses adéquates. Le conférencier a souligné que l'intervention de ces nouveaux spécialistes se fait, en principe, dans le créneau de la vie scolaire. Or, a-t-il rappelé, il n'existe pas à proprement parler de vie scolaire. Car l'école privilégie le savoir. C'est un lieu qui se limite à dispenser des connaissances. Ce n'est pas un cadre éducatif. La tâche de réactiver cette animation reviendrait donc à ces nouveaux agents sociaux. De son côté, M. Sami Habib (conseiller général en orientation scolaire et universitaire) a donné un aperçu historique sur la création des corps comme les conseillers en orientation. C'est grâce à l'ancien ministre de l'Education, feu Mohamed Charfi, que ces derniers ont été formés (1993-1994). M. Charfi était parti de l'idée du droit à l'information pour l'apprenant. Aujourd'hui ce droit est renforcé par le lancement d'un outil de travail plus pratique et plus à même de fournir le terrain propice pour le développement de la personnalité de l'élève et pour un meilleur encadrement. 2905 bureaux et cellules de veille Citant quelques statistiques, M. Habib a dévoilé que les cas de violence, d'agression, de fraude au bac, etc. sont devenus des phénomènes courants auxquels il faudra apporter des solutions à travers le travail de ces spécialistes. A titre d'exemple, il y aurait eu près de 1.000 cas de fraude avérée au bac. De plus, des milliers de cas d'élèves déférés devant les conseils de classe sont à relever. On compte 23.046 élèves exclus provisoirement des établissements scolaires, 540 autres ont été renvoyés définitivement et 10 autres, également, ont été renvoyés de tous les établissements de la République. Ces données montrent à quel point la situation se dégrade et la nécessité qu'il y a à réagir au plus vite. Notamment au niveau des collégiens. Les structures de prise en charge, qui existent actuellement, ne suffisent pas à faire face comme il se doit à ces dérapages. Les cellules ou les bureaux d'écoute (ou de veille) créés dans certains établissements sont soit inactivés ou travaillent au ralenti. On compte jusqu'à aujourd'hui 2.797 cellules. On dénombre, par contre, 372 bureaux alors qu'ils n'étaient que 108 au départ (en 1999). La troisième intervention présentée par le Dr Maïssa Touati a cherché à déterminer avec précision les tâches et les rôles du psychologue scolaire. La conférencière a souligné que le travail de ce spécialiste est, avant tout, un travail d'équipe. C'est ce qui exige une véritable coopération et une collaboration étroite avec tous les autres intervenants. Le rôle du psychologue scolaire se résumerait, selon elle, en ces étapes : repérage ou dépistage du problème, diagnostic, suivi et traitement.