Les Tunisiens ont voté hier aux législatives, avec un taux de participation avoisinant les 60% pour 65% des bureaux de vote (au moment où nous mettions sous presse). Certains politiques ont qualifié cette journée «d'historique» tandis que d'autres se sont focalisés sur le taux pratiquement faible de participation des jeunes ainsi que les nombreux dépassements. Nous avons approché des candidats et des dirigeants de partis qui ont commenté et évalué ces élections du 26 octobre 2014. Pour Bochra Belhaj Hmida, candidate de Nida Tounès dans la circonscription de Tunis 2 : «Cette journée a été calme et sereine, mais marquée par moins d'enthousiasme en comparaison des élections de 2011». La candidate constate, par ailleurs, «la désaffection des jeunes qui ne se sont pas retrouvés ni dans le paysage politique, ni dans le discours des partis, fond et forme confondus». De son côté, Riadh Ben Fadhl, directeur de campagne du Front populaire, ne cache pas son mécontentement en raison des nombreux dépassements qui ont jalonné cette journée électorale, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Et il n'hésite pas à les énumérer : «A l'intérieur du pays et dans le bureau de Bab Souika, par exemple, un de nos camarades a eu la mauvaise surprise de voir que quelqu'un d'autre a signé devant son nom et à sa place, ce qui ne peut se faire sans la complicité de l'un des assesseurs de ce bureau de vote».