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Hymne au tourisme culinaire
«Exquis promeneur entre levant et ponant» de Monique Zetlaoui
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 07 - 2010

Le tourisme culinaire est tout bonnement plus qu'une expérience de la fine cuisine. Il comprend les activités culinaires, agrotouristiques et agroalimentaires, spécialement conçues pour des touristes, recherchant principalement un contact avec une nature réelle ou recréée et un retour aux sources. Si bien que l'alimentation constitue, à bien des égards, un aspect fondamental de toute expérience touristique. Cela dit, le tourisme gourmand s'associe parfaitement au tourisme culturel, vu que la cuisine et ses produits alimentaires sont reliés à l'histoire d'un pays, à ses spécificités régionales, aux goûts caractéristiques de chaque région et au savoir-faire de ses artisans. De ce point de vue, Monique Zetlaoui est l'auteure d'un ouvrage constituant, à vrai dire, un carnet de voyage dans l'univers des fruits et légumes, à savoir, «Exquis promeneur entre levant et ponant». Lequel a récemment remporté le prix du «meilleur guide du tourisme culinaire en France», faisant partie du prix international «Gourmand awards».
Avant tout tunisienne, puis historienne, journaliste et professeur universitaire, Monique Zetlaoui avance qu'elle avait très tôt appris à méditer le bleu céleste du ciel méditerranéen, à s'évader à l'ombre d'un olivier ou bien encore d'un cognassier quand il faisait 50 degrés à l'ombre. D'où son perpétuel attachement à la pureté des origines, si diversent soient-elles.
Son ouvrage, qui a bien fait parler de lui et ne cesse d'attirer l'attention de bon nombre d'hôteliers, de restaurateurs et de responsables du secteur toursitique, a été primé face à une panoplie d'ouvrages représentant 138 pays. Des raisons de cette distinction, l'auteure nous a parlé courtoisement, indiquant que les personnages de son livre ne sont autres que des fruits et légumes reconvertis, recherche minutieuse à l'appui, en de véritables protagonistes historiques. En effet, ledit ouvrage traite par ordre alphabétique d'une vingtaine de fruits légumes, dont certains produits peu connus en France, qui sont légion au Moyen-Orient et au Maghreb. Ce faisant, la figue, la laitue, le coing et l'olive, lance-t-elle, ne sont plus réduits à de simples produits alimentaires. Ils deviennent plutôt d'infatigables voyageurs en leur assignant une précision historique servant à mieux éclairer le lecteur sur l'identité complète de chaque produit.
Produits tunisiens et recettes séculaires
En feuilletant l'ouvrage, l'on se rend compte qu'au fil de bien de pages, l'éloge est rendu aux choux et à la grenade, comme étant des produits parfaitement originaires des terres tunisiennes. Alors que l'on constate, pour le reste du bouquin, une focalisation toute particulière sur la mobilité du café et de la canne à sucre en allusion à la nécessité de saisir l'historicité de chaque produit avant de se faire cuisiner. Et ce, afin de mieux savourer des délices synonymes de fine littérature d'estomac.
Toujours, dans le même contexte, l'écrivaine note que les recettes proposées dans son livre illustrent le propos en puisant tantôt dans les anciens livres de cuisine du monde arabe médiéval, tantôt dans l'actuel répertoire culinaire relatif aussi bien au nord qu'au sud de la Méditerranée. Les fruits et légumes dont il est question sont, donc, abordés en fonction des spécificités de chaque pays.
De surcroît, l'on associe à chaque ingrédient, des recettes séculaires de l'époque sumérienne, grecque ou pharaonique, en procédant à un glissement historique à la fois riche et diversifié.
Le point fort d'un tel ouvrage, serait, à forte raison, cette dualité de l'histoire et du culinaire. La première pour enrichir le second et vice-versa. «Un duo devant être inséparable comme le sont la madeleine de Proust et son temps perdu», comme le laisse entendre notre interlocutrice.
L'autre mérite du bouquin, serait, au demeurant, les diverses illustrations en aquarelle, conférant au texte un élan esthétique et poétique que l'on prend pour fascinant par certains.
Du reste, le tourisme culinaire se veut de plus en plus croissant et capable de faire doper les recettes. A y croire, justement, sous nos cieux.


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