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Il y a cent ans, naissait Bahi Ladghem : Un homme de bonne foi
Publié dans Leaders le 15 - 01 - 2013

J'ai connu Si El Bahi Ladghem à un moment où le pays allait négocier un virage périlleux.
Un mois à peine, après avoir été élu à Mahdia, à la tête de l'Union Générale des Etudiants Tunisiens (UGET), à l'issue d'un congrès présidé comme souvent, par Si El Bahi secrétaire d'état à la présidence, le conseil de la république – une hérésie constitutionnelle qui regroupait les membres du gouvernement et ceux du bureau politique du parti socialiste destourien (PSD) - stoppa net le mouvement coopératif et condamna, ipso facto, le principal inspirateur de la voie socialiste vers le développement, Si Ahmed Ben Salah.
Toutes les organisations nationales avalisèrent ce coup de barre à droite du régime bourguibien. Sauf une. L'UGET, tenue par la motion de politique générale de son 17ème congrès qui confirma l'engagement des étudiants à s'inscrire dans la mouvance de progrès ne pouvait guère se déjuger. Mr Mohamed Sayah, directeur du PSD et ancien secrétaire général de l'UGET, me contacta par téléphone et me demanda d'adresser un télégramme d'appui au combattant supérieur en y exprimant l'adhésion de l'UGET aux décisions « historiques » du 8 septembre.
Je lui rétorquai : Eh, bien, je vais m'en référer à la commission administrative que je réunirai à cet effet.
Et lui de répliquer : « de mon temps, le secrétaire général engageait l'Union ».
« Les temps ont changé, Si Mohamed ! » lui ai-je benoitement répondu.
Cet échange allait immanquablement annoncer des lendemains tumultueux.
La réunion extraordinaire de la commission administration loin d'épouser le virage du « grand huit » intenta un procès en bonne et du forme, du régime- et de la personne- de Bourguiba. Pour tous les dirigeants de l'UGET, et pas seulement, Ahmed ben Salah n'était qu'un bouc émissaire.
Son éviction du ministère de l'Education Nationale où il a été confiné depuis le 8 septembre puis son arrestation nous confirmèrent dans nos appréhensions.
Nous campions, par conséquent, sur nos positions. Plus tard, le président Bourguiba nous accusera carrément d'être des acolytes de Ben Salah. On acceptait mal qu'une organisation dirigée par un destourien pût se distinguer de l'unanimisme ambiant.
Rares furent les hommes politiques de l'époque qui toléraient ce particularisme.
Ils étaient, en fait, deux. Le premier, Si Hassib Ben Ammar, un démocrate-né. Nous aurons l'occasion d'en reparler. Le second, c'est bien sûr, Si El Bahi.
Je le rencontrai la première fois en tête à tête au palais du gouvernement à la Casbah au début du mois de Février 1970. Je voulais l'entretenir de la volonté exprimée par le bureau exclusif de l'UGET d'exprimer avec fermeté, à l'occasion de la visite de Mr Rogers ministre américain des affaires étrangères, le rejet des étudiants tunisiens de la politique US au Proche-Orient. Je craignais un refus. Que nenni !
Si El Béhi m'encouragea à organiser un meeting dans ce sens à la Bourse du Travail. Il m'a sidéré quand il m'a confié que lui aussi, il allait exprimer les réserves du gouvernement tunisien. Bien sûr, le meeting du 9 Février déborda jusqu'à se transformer en une marche houleuse sur le parvis de l'avenue Bourguiba. Nous avons appris plus tard que Si El Béhi avant fait l'objet de rudes remontrances du Chef de l'Etat-absent au moment des faits pour soins à l'étranger-.
Au mois suivant et à la veille du procès de Mr Ben Salah, Si El Béhi m'appela pour m'entretenir des enjeux de ce moment crucial dans la vie du pays. Il me demanda de lui ramener les principaux dirigeants de l'Union – aux niveaux central et fédéral – pour leur faire part de ses sentiments vis-à-vis de cette « douloureuse affaire ». Il nous recommanda de ne pas « attiser le feu » car cela pouvait nuire à l'accusé en aiguisant le courroux de Bourguiba. Les camarades, en revanche, ont insisté sur le respect de l'esprit des motions du 17ème congrès qui prônaient l'adhésion de l'UGET à la voie socialiste tunisienne d'avant « la pause de réflexion ». Si El Bahi en prit acte.
Cette réunion constitua un marqueur indéfectible de ma relation avec le second personnage de l'Etat. Une relation empreinte de respect mutuel et cordial. Je me rappelle le souci qu'il avait mis pour m'inviter à assister parmi un nombre restreint de ses compagnons à l'enregistrement du message télévisé pour démentir les rumeurs -pourtant fondées- de son éviction et de son remplacent par Mr Hédi Nouira.
D'ailleurs, mu par je ne sais quel goût d'ingérence, je me rendis un jour, d'un pas ferme, chez Si Hassib Ben Ammar au siège de son département -le ministère de la Défense Nationale- pour lui exprimer ma sympathie à l'égard de Si El Béhi assis sur un siège éjectable alors qu'il se trouvait au Caire en mission de bons offices entre les protagonistes palestiniens et jordaniens au lendemain du septembre noir.
Je l'avoue, j'avais pour Si El Bahi une affection peu compatible avec mon statut de syndicaliste peu amène.
Cette affection, j'ai eu l'occasion, la dernière, pour le lui exprimer. Absent du congrès du PSD tenu à Monastir en été 1971 pour la bonne –ou mauvaise- que je fus, au lendemain du congrès du Korba, suspendu du parti, je me fis un plaisir d'envoyer un télégramme de félicitations à Si El Bahi qui a réussi son baroud d'honneur en caracolant en tête des élus dans la liste des membres du comité central.
Tel qu'en lui-même, Si El Bahi a eu le triomphe modeste. Modeste, c'est peut être l'épithète qui colle le mieux à cet acteur principal du panorama politique tunisien des années 60.
On se remémorera à jamais l'échange téléphonique qui eut lieu entre Si El Bahi à Tunis et l'un de ses enfants, étudiant à Paris :
- Peux-tu réserver une chambre d'hôtel pour ta mère.
- Mais papa, elle peut bien loger, comme tout le monde, à l'ambassade.
- Mais l'ambassade, ce n'est pas la maison de ton père !
Cela ne vous rappelle pas quelqu'un ?
Un Ibn El Khattab par exemple ou bien un Ibn Abdelaziz ?


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