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L'unité peut-être, la colère sûrement !
Publié dans Leaders le 05 - 04 - 2015

Les appels à l'unité sonnent comme autant de mea-culpa de responsables qui veulent éviter de rendre des comptes. De responsables qui n'ont pas d'autres messages à adresser aux populations. L'unité sonne creux, en l'absence d'un projet global. L'unité nationale devrait faire l'objet d'un appel régulier, sans attendre un tel séisme. Que n'a-t-on appelé à l‘unité nationale plutôt qu'à la grève ? Que n'a-t-on appelé à l'unité nationale plutôt qu'aux corporatismes tous azimuts ? L'unité nationale était déjà une exigence majeure devant la situation économique alarmante de la Tunisie. C'est un peu trop facile d'appeler aujourd'hui à l'unité nationale lorsqu'on n'a eu de cesse de la défoncer à coups de boutoir, quatre ans durant. Que n'a-t-on appelé à l'unité nationale quand il s'agissait de voter la loi antiterroriste? Même si là encore, il n'était point besoin de cette loi pour déclarer la guerre au terrorisme. Une guerre que les terroristes nous avaient déclarée depuis bien longtemps.
Le terrorisme a été nourri par la complaisance et les complicités à peine voilées, et l'unité nationale ne doit pas éluder ces faits. La libération des terroristes par vagues successives par des libertaires naïfs et inconscients qui, à peine le pays délivré de la dictature, ont jeté le bébé avec l'eau du bain. Le terrorisme est une réalité qui n'a pas été inventée par la dictature, il suffisait de regarder autour de nous pour s'en rendre compte. L'échec de l'Etat sur ce plan et sur d'autres est patent, et c'est tout le processus de transition qui s'en trouve aujourd'hui menacé. Il n'est pas question de regretter la dictature, mais sommes-nous pour autant condamnés à choisir entre la dictature et la médiocrité ? Non, parce qu'ils se nourrissent l'un de l'autre. La Tunisie est dangereusement ballottée entre le terrorisme de la médiocrité et la dictature du consensus.
La Tunisie subit des attaques sur tous les fronts depuis des années, et si elle fait preuve de résilience, c'est grâce aux femmes et aux hommes qui ne baissent pas la tête, et qui tous les jours se remettent à l'ouvrage. Mais cela n'est pas suffisant, l'Etat doit réagir et se relever, mais c'est l'impulsion du leadership qui manque cruellement. Les jambes ne répondent pas car la tête n'y est plus, et quand parfois il y a une lueur, ce sont les nerfs sectionnés qui empêchent l'influx de passer.
Aujourd'hui, il est temps de taper du poing sur la table, de compter nos alliés et de leur demander des comptes. Il est temps de porter plus haut la voix de ce pays et de déchirer le voile de l'hypocrisie, une bonne fois pour toutes. Nous ne pourrons pas nous en sortir sans l'aide de la communauté internationale, et cette aide n'est pas une aumône mais un juste retour des choses. La communauté internationale a une responsabilité de premier plan dans ce qui se trame aujourd'hui dans la région. Le chaos libyen à nos portes engage les va-t-en guerre, dont l'intervention s'est faite au mépris du bon sens, une bande d'apprentis sorciers qui ne sont plus là quand il s'agit de passer à la caisse, et qui abandonnent la facture à la seule Tunisie.Rappelons-nous les charognards qui tournaient autour de la dépouille en se frottant les mains, en pensant au pactole à ramasser dans la reconstruction de la Libye. Où sont-ils aujourd'hui ? Ils ont depuis longtemps détourné leur regard, abandonnant derrière eux arsenaux et chaos. Après eux le déluge… s'abat sur la Tunisie.
La communauté internationale et les Nations unies doivent aujourd'hui assumer le tribut de leur inconscience, et compenser la Tunisie de ses efforts financiers et ses dégâts économiques. Car au-delà des milliers de Libyens présents en Tunisie, c'est l'économie tunisienne qui subit les conséquences du chaos, et le pays mérite réparation. Les Nations unies doivent aussi sécuriser la frontière libyenne, équiper nos soldats et les préparer à affronter cette guerre de longue haleine. La Tunisie est en première ligne, mais la communauté internationale est concernée et elle ne peut se contenter d'exprimer sa solidarité, en détournant le regard, comme ce fut le cas pour l'Algérie. Les belles paroles doivent être monétisées, maintenant et tout de suite.
Il n'y a pas de honte à reconnaître que le combat sera une épreuve douloureuse, mais ce serait une faute que de le nier. Il faut beaucoup de moyens pour lutter contre le terrorisme. Pensez donc que cet attentat sanglant a été perpétré par deux va-nu-pieds, dont on a du mal à croire qu'ils soient des professionnels de la guérilla, pourtant le résultat est dramatiquement lourd. Je n'ose imaginer ce qu'il en aurait été s'ils avaient été plus nombreux et plus lourdement armés. Pour savoir ce que coûte la guerre contre le terrorisme, il faut voir ce que l'Algérie dépense chaque année pour son budget militaire, soit l'équivalent du budget total de la Tunisie. Même si cela ne peut servir de comparaison, cette donnée permet, au moins, de fixer les idées.
Il faut saluer, d'autant plus, la performance de l'appareil sécuritaire, disloqué et en manque de moyens, des soldats et des policiers qui sont en première ligne et qui se battent avec beaucoup de courage. Mais cela ne suffit plus. Après trois ans de lutte armée, l'heure du bilan est arrivée, et il faudra le faire sans complaisance ni faux-fuyants, pas même celui de la sacro-sainte unité nationale.
La Tunisie n'a pas les moyens de mener cette guerre seule. D'autant que le terrorisme a deux dimensions, l'une locale et l'autre internationale, qui au niveau de la lutte n'engagent pas les mêmes ressources ni les mêmes moyens. Si la Tunisie a acquis une certaine connaissance des modes d'action à l'échelle locale, elle n'a aucune disposition dans la lutte contre le terrorisme international. Ce qui fait de la sécurisation de nos frontières un objectif de premier plan, une responsabilité que les Nations unies doivent assumer pleinement. Alors, à quand des Casques bleus et des moyens de l'Otan déployés le long de cette frontière ?
J'entends d'ici les cris d'orfraie des souverainistes toujours prompts à dégainer leur leitmotiv : «La Tunisie est un pays indépendant et souverain qui n'a pas besoin d'aide extérieure». Il y a plus d'honneur et de responsabilité à reconnaître ses faiblesses…Les pays les plus développés n'hésitent pas à demander l'aide internationale lors de catastrophes naturelles ou industrielles. Le Japon, les Etats-Unis ou encore la Russie l'ont fait quand c'était nécessaire. L'attentat du Bardo aura des conséquences incommensurables sur l'économie tunisienne, le tourisme et l'investissement vont en pâtir lourdement. Ces conséquences sur la Tunisie seront différentes de celles que peut connaître un pays comme la France, suite aux attentats de janvier dernier. Contrairement à la Tunisie, les conséquences économiques pour la France seront minimes, voire nulles, et cela pose question. La raison principale est que la réaction et les discours en Tunisie ne sont pas perçus de la même manière. La communauté et l'opinion publique internationales ne font pas confiance à la Tunisie dans sa capacité à juguler ce fléau. Il est donc grand temps de les impliquer dans ce combat, et de les mettre face à leurs responsabilités.La Tunisie est sous la menace et les déclarations incantatoires n'y changeront rien. Il faut de l'action, de la méthode et des moyens et beaucoup d'autorité et de discipline dans la chaîne de commandement. Plus que la peur, le vrai danger serait de s'habituer à cette situation et aux dépêches de mort annoncées ici et là.


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